La Russie annonce son retrait à la frontière avec l'Ukraine
Le déploiement de quelque 100 000 soldats russes, selon l'Union européenne et le gouvernement ukrainien, près de la frontière avec l'Ukraine a provoqué une escalade des tensions entre les deux pays. D'autres États européens ont également manifesté leur soutien à Kiev et ont exhorté Poutine à se retirer, ce qui a encore tendu les liens entre Bruxelles et Moscou. Après quelques semaines inquiétantes, Sergei Shoigu, le ministre russe de la défense, a ordonné le retour de plusieurs unités militaires dans leurs bases. Shoigu a annoncé que les objectifs avaient été atteints. "Les troupes ont démontré leur capacité à assurer une défense crédible du pays", a déclaré le ministre. On estime qu'avant le 1er mai, toutes les unités retourneront à leurs bases.
Volodymyr Zelensky, président ukrainien, a salué la décision russe. "La réduction des troupes à notre frontière réduit les tensions", a-t-il écrit sur son compte Twitter. Il a également assuré que "l'Ukraine recherche la paix" et a remercié ses alliés pour leur aide. "Je suis reconnaissant à mes partenaires internationaux pour leur soutien", a-t-il ajouté. Il y a quelques jours, Zelensky a proposé à Poutine une rencontre dans la zone de conflit, qui n'a pas concentré autant de troupes depuis la guerre de 2014. Malgré la récente annonce de la Russie, le président ukrainien a averti que "l'Ukraine sera toujours vigilante".
L'OTAN a adopté une position similaire à celle de Zelensky. Ils considèrent ce retrait comme une étape importante pour inverser l'escalade des tensions, mais signalent qu'ils resteront vigilants. Au cours de ces semaines, l'Alliance a exprimé son soutien total au gouvernement ukrainien, tout en condamnant l'opération militaire russe. Les pays baltes, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, ont également manifesté leur soutien à Kiev.
L'Union européenne a été un allié clé pour l'Ukraine pendant cette crise. Le week-end dernier, Zelensky a rencontré Emmanuel Macron et Angela Merkel pour discuter de l'escalade et rechercher le soutien de l'UE. Les deux dirigeants européens ont convenu de coopérer pour mettre fin à cette grave situation. Ils ont exigé le retrait de la Russie de la zone et défendu l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Zelensky a également des alliés de l'autre côté de l'Atlantique. Joe Biden lui a fait part de son soutien lors d'un appel téléphonique qu'ils ont eu pendant l'opération russe. "L'Ukraine est reconnaissante de l'aide des États-Unis à différents niveaux", a déclaré le président ukrainien sur Twitter. Il convient de noter que depuis l'arrivée au pouvoir de Joe Biden, les relations avec Poutine sont particulièrement tendues.
Après plusieurs semaines d'allusions et de critiques à l'égard de l'opération russe, Poutine s'est exprimé. Le président russe a averti l'Occident qu'il regrettera toute provocation. M. Poutine a assuré que le Kremlin répondrait "de manière asymétrique, rapide et sévère" si un État décidait de franchir les "lignes rouges". Poutine a fait preuve d'une grande cohérence face aux critiques de l'Occident. Même lorsque Biden l'a traité de "meurtrier", le dirigeant russe n'a pas été aussi direct. "Ils le regretteront comme ils ne l'ont pas regretté depuis longtemps", a déclaré Poutine dans son discours sur l'état de la nation devant l'Assemblée fédérale. Le président a également profité de l'occasion pour accuser l'Occident d'avoir organisé un coup d'État au Belarus contre Alexandre Loukachenko. Le déploiement militaire russe près de la frontière ukrainienne a été effectué en réponse aux menaces de guerre de l'OTAN, selon Moscou.
Le retrait russe donne un répit à la région troublée et réduit les tensions dans la confrontation entre Moscou et Kiev. Environ 14 000 personnes sont mortes depuis la guerre de 2014. Cependant, cette opération a permis à la Russie de montrer sa grande capacité militaire, envoyant un message clair à l'Europe et aux États-Unis.
