Selon M. Akhannouch, le partenariat stratégique Chine-Afrique est un pilier solide pour le continent

Le Maroc est convaincu que « le partenariat stratégique entre la Chine et les pays africains est un pilier solide pour notre continent », dans la mesure où ce partenariat permettra de renforcer les relations entre les deux parties et d'en élargir la portée, a affirmé jeudi le chef du gouvernement Aziz Akhannouch, lors du sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), tenu à Pékin
Aziz Akhannouch, en la Cumbre del Foro de Cooperación chino-africana (FOCAC), celebrada en Pekín
Aziz Akhannouch au sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) à Pékin
  1. La sécurité alimentaire au cœur de la politique africaine du Maroc
  2. Initiative atlantique et gazoduc Nigeria-Maroc

Aziz Akhannouch, qui représente le Roi Mohammed VI à ce Forum a rappelé la visite fructueuse du monarque alaouite en République populaire de Chine en mai 2016, qui a été couronnée par la signature de la Déclaration conjointe sur l'établissement des relations de partenariat stratégique, reflétant le grand potentiel de la coopération bilatérale et la volonté politique forte et sincère des deux États d'accélérer la mise en œuvre de cette vision commune et d'aller vers des perspectives prometteuses pour le continent.

S'exprimant lors d'une conférence de haut niveau sur « l'industrialisation et la modernisation de l'agriculture en Afrique », le chef du gouvernement a noté que le choix du thème de cette réunion reflète la profonde prise de conscience de la Chine et de l'Afrique de l'importance de l'industrialisation, de la modernisation de l'agriculture et du développement durable pour le continent.

Aziz Akhannouch a rappelé que le Maroc a adopté des stratégies ambitieuses dans ce cadre, telles que le Pacte national pour l'émergence industrielle et le Plan d'accélération industrielle, qui ont contribué au développement des capacités industrielles et à la promotion de l'innovation dans le Royaume. Dans le même ordre d'idées, il a souligné le souci du Maroc de se doter d'une nouvelle Charte de l'investissement, avec pour objectifs de renforcer la présence des entreprises marocaines au niveau international et de promouvoir l'attractivité et le flux des investissements étrangers dans le Royaume.

Dans ce contexte, le chef du gouvernement a souligné que le Maroc est conscient de l'importance de miser sur les secteurs d'avenir, tels que les énergies renouvelables, les voitures électriques, la construction aéronautique, les industries électroniques et l'hydrogène vert.

Quant à l'agriculture, Rabat a lancé des initiatives ambitieuses pour moderniser ce secteur, notamment le plan « Maroc Vert » et la stratégie « Génération Verte 2020-2030 », a-t-il rappelé.

Grâce à ces deux initiatives, le Maroc a pu moderniser son secteur agricole et renforcer sa productivité et sa durabilité pour assurer sa souveraineté alimentaire, face aux défis du changement climatique et ses effets sur l'agriculture et la sécurité alimentaire dans les pays africains, dans une conjoncture délicate marquée par un recul du développement économique et social et une pression sur les ressources naturelles, notamment les ressources hydriques, a fait remarquer M. Akhannouch.

Il a également souligné que le Maroc, dans le cadre de la promotion de la bonne gouvernance des ressources en eau, conformément aux Hautes Orientations Royales, prépare de grands projets d'une valeur financière de plus de 14 milliards de dollars, liés notamment à l'adoption du goutte-à-goutte dans le secteur agricole, la construction de barrages, le transfert d'eau entre les bassins hydrographiques, en plus d'autres projets innovants de dessalement de l'eau de mer, a dit le Premier ministre, assurant que ces projets « nous permettront de satisfaire nos besoins en eau, aussi bien pour le secteur agricole que pour celui de l'eau potable ».

La sécurité alimentaire au cœur de la politique africaine du Maroc

La politique africaine du Maroc a placé le développement agricole et la sécurité alimentaire au cœur des préoccupations, a-t-il insisté, ajoutant que lors des visites de Mohammed VI dans les pays africains, l'agriculture a toujours été un élément clé dans la stratégie de coopération avec les Etats du continent, que ce soit à travers les multiples programmes de coopération ou grâce aux Directives Royales accordées à l'Office Chérifien des Phosphates (OCP) pour développer des programmes spéciaux dans ce domaine en faveur des pays africains.

Pour relever les défis de la sécurité alimentaire sur le continent, le Maroc a lancé de grands projets, dont la construction d'usines de production d'engrais en Ethiopie et au Nigeria, sachant que l'OCP a renforcé sa présence en Afrique avec l'ouverture de 12 représentations aux quatre coins du continent, ainsi que la stimulation de la production et de la distribution d'engrais à travers le lancement de huit projets industriels sur le continent.

Grâce à ses atouts stratégiques et à ses ressources, le Maroc restera un partenaire idéal pour la Chine et l'Afrique dans la mise en œuvre de diverses initiatives conjointes, a-t-il souligné, notant que cette coopération permettra de se concentrer sur des secteurs vitaux tels que la modernisation de l'agriculture, le développement des infrastructures et les énergies renouvelables.

Alors que le système international fait face ces dernières années à une succession de crises interconnectées et à de profonds changements géopolitiques dans un monde multipolaire, une action commune telle que le renforcement de la coopération sino-africaine est devenue essentielle pour relever les différents défis, a noté le chef du gouvernement.

Initiative atlantique et gazoduc Nigeria-Maroc

A cet égard, il a souligné que le Maroc s'engage à contribuer à donner un contenu concret au Forum de coopération sino-africaine à travers le développement de ses mécanismes, programmes et initiatives dans divers secteurs, dans le cadre d'une plus grande ouverture sur l'expérience pionnière de la Chine, d'autant plus que les objectifs de ce Forum recoupent plusieurs initiatives lancées par Mohammed VI, traduisant ainsi l'engagement du Maroc en faveur de la paix, de la stabilité, de l'intégration régionale et du développement durable en Afrique.

Il s'agit notamment de l'Initiative internationale pour faciliter l'accès des pays du Sahel à l'océan Atlantique, qui vise à doter cette région d'un accès plus direct et bénéfique à l'océan, renforçant ainsi le commerce et le développement économique, et du projet de gazoduc Nigéria-Maroc, qui vise à créer un corridor énergétique stratégique pour promouvoir la coopération énergétique et stimuler la croissance économique dans la région.

Le Royaume du Maroc est fermement convaincu que ces initiatives, soutenues par des partenariats trilatéraux, joueront un rôle essentiel dans la réalisation d'un avenir prospère et durable pour l'Afrique, a conclu le chef du gouvernement.

Lors des travaux de ce Sommet, le Premier ministre Akhannouch est accompagné du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et du Maroc résidant à l'étranger, Nasser Bourita, ministre délégué auprès du chef du gouvernement, chargé de l'Investissement, de la Convergence et de l'Evaluation des politiques publiques, Mohcine Jazouli, de l'Ambassadeur Directeur Général de l'Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI), Mohamed Methqal, de l'Ambassadeur du Maroc à Pékin, Abdelkader El Ansari, ainsi que du Président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj.