Les sept plus grands défis de l'Union Européenne en 2022

L'Union Européenne (UE) est confrontée à une année 2022 exigeante, avec des défis tels que la poursuite de la lutte contre la pandémie, le déploiement des fonds de relance, l'avancée de la législation sur le climat ou le numérique et la gestion des menaces extérieures, notamment en provenance de l'Est.
COVID
La pandémie, aujourd'hui revigorée par la variante omicron, reste le défi mondial numéro un et l'Union Européenne concentre ses efforts pour encourager la vaccination avec des doses de rappel et augmenter les dons de médicaments aux pays tiers.

ÉNERGIE ET INFLATION
Avec des prix du gaz qui atteignent des sommets, leur répercussion automatique sur les factures d'électricité des consommateurs et peu de chances que la situation s'améliore au cours des premiers mois de l'année, la crise des prix de l'énergie restera l'un des principaux casse-tête de l'Union Européenne en 2022.

LE CLIMAT ET LA NUMÉRISATION
Dans le même temps, l'UE commence à élaborer une législation visant à réduire ses émissions de 55 % d'ici 2030 par rapport à 1990, afin de décarboniser l'économie d'ici le milieu du siècle, un débat qui durera des années et qui s'annonce intense.
Il tentera également de faire adopter ses deux principales lois au cours du premier trimestre 2022 afin de limiter le pouvoir des grandes plateformes Internet telles que Google, Facebook et Amazon, qui sont appelées à réguler la libre concurrence en exigeant une plus grande transparence de leurs algorithmes et en établissant la responsabilité des entreprises technologiques lorsqu'il s'agit de supprimer et de modérer les contenus illégaux.

SÉCURITÉ ET DÉFENSE
Le grand pari de l'UE en matière de défense pour 2022, qui devrait être approuvé en mars, est la "boussole stratégique", qui vise à permettre à l'UE-27 de gagner en autonomie en matière de sécurité et de défense face à de nouveaux défis tels que les menaces hybrides ou cybernétiques, et qui prévoit de pouvoir déployer des forces d'action rapide de quelque 5 000 hommes.
La plus grande menace à laquelle l'UE est actuellement confrontée dans son environnement immédiat est la tension entre l'Ukraine et la Russie.

REPRISE ÉCONOMIQUE
L'Union européenne est confrontée à la tâche de déployer avec succès le fonds de relance de 800 milliards d'euros pour relancer l'économie après la pandémie et stimuler les transitions verte et numérique.
La plupart des plans nationaux ayant été approuvés, les États membres devront procéder en 2022 aux premiers examens des réformes et des investissements promis à Bruxelles afin de débloquer les tranches d'aide, un défi sans précédent pour l'Union.
Le lancement du fonds de relance coïncide avec une période de reprise économique, menacée par l'inflation et la crise actuelle de l'approvisionnement, qui, bien que considérées comme temporaires, suscitent des craintes à Bruxelles en raison de leur impact.

À tout cela s'ajoute la reprise des discussions sur l'avenir des règles budgétaires qui fixent les limites de la dette et des déficits publics, un débat que la Commission souhaite clore avant la fin de l'année mais qui divise encore les pays du sud et du nord de l'UE.
RÈGLE DE DROIT
La dérive autoritaire de la Hongrie et de la Pologne, dont les fonds de relance post-pandémie sont bloqués jusqu'à ce qu'elles reviennent sur leurs violations des principes sur lesquels l'UE est fondée, comme l'indépendance de la justice ou la non-discrimination, restera l'un des principaux défis internes de l'UE en 2022.

La remise en cause de la primauté du droit européen par la Cour suprême polonaise et la réglementation hongroise anti-LGTBIQ+ ont accru la tension de Budapest et de Varsovie avec Bruxelles. Les parties devront rechercher des terrains d'entente car ni la Hongrie ni la Pologne n'ont l'intention de quitter l'UE, et les autres partenaires ne peuvent pas les expulser.
MIGRATION
Au sein de l'Union européenne, parallèlement à l'absence de progrès dans la négociation du Pacte Européen sur les migrations et l'asile, la division se poursuit entre l'Espagne et d'autres pays de la ligne de front, qui demandent une répartition équitable des responsabilités en matière de migration, et d'autres pays comme les pays de Visegrad - Pologne, Slovaquie, République tchèque et Hongrie - qui sont réticents à accueillir des réfugiés.

D'autre part, une nouvelle menace est apparue l'année dernière : l'utilisation des flux migratoires comme arme politique par des États tels que le Maroc et le Belarus, le premier avec une vague ponctuelle en mai et le second en facilitant l'arrivée de milliers de migrants irréguliers aux frontières de la Lituanie, de la Pologne et de la Lettonie pendant des mois.