Al-Sisi en bonne voie pour un troisième mandat en Égypte

Tout semble indiquer que l'actuel président de l'Egypte, Abdel Fatah Al-Sisi, restera au pouvoir pour un nouveau mandat de six ans. C'est ce qu'affirment plusieurs médias locaux comme Extra News, qui parle d'un "gros avantage" d'Al-Sisi sur les autres candidats.
Hier était le troisième et dernier jour d'une élection présidentielle sans grande surprise. Malgré la présence d'autres candidats, tels que Farid Zahran du Parti social-démocrate, Hazem Omar du Parti républicain du peuple et Abdel-Sanad Yamama, chef du Parti Wafd, aucun des trois candidats à la présidence ne bénéficie d'un soutien populaire suffisant pour battre Al-Sisi, qui a remporté les deux dernières élections avec une avance de plus de 90 %.
Le candidat ayant le plus grand potentiel politique a abandonné sa candidature en octobre dernier, affirmant que ses partisans avaient été attaqués par des fonctionnaires, ce que l'Autorité électorale nationale (AEN) a démenti.
Bien que la CNE ait annoncé un taux de participation "sans précédent" pour les élections, de nombreux Égyptiens ont montré peu d'intérêt pour les élections, affirmant que le vote ne fera pas une grande différence pour le pays, selon Reuters.
Le scrutin s'est ouvert dimanche dans un contexte d'instabilité régionale causée par la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas, qui a entraîné une crise humanitaire à la frontière égyptienne avec l'enclave palestinienne. Outre la situation dans la bande de Gaza, Le Caire est également confronté à un autre conflit à sa frontière méridionale : la guerre civile au Soudan. Des affrontements entre l'armée et les Forces de soutien rapide (RSF) ont éclaté en avril, provoquant un afflux important de réfugiés soudanais en Égypte.

Sur le plan intérieur, l'Égypte est depuis longtemps confrontée à une grave crise économique. L'inflation élevée et la hausse des prix des produits de base ont plongé au moins un tiers de la population dans la pauvreté. La pandémie de grippe aviaire et la guerre en Ukraine ont porté un coup sévère à l'économie égyptienne déjà malmenée.
Cependant, l'image d'Al-Sisi a été renforcée par sa lutte contre le terrorisme djihadiste, en particulier dans la péninsule du Sinaï, ainsi que par son rôle important de médiateur dans le conflit israélo-palestinien. De même, malgré la guerre en Ukraine et les tensions croissantes entre la Russie et l'Occident, le président égyptien a réussi à équilibrer ses alliances politiques avec Moscou, les États-Unis et l'Europe. Au cours de la campagne électorale, M. Al-Sisi a insisté sur le fait que la stabilité et la sécurité étaient primordiales pour le pays, ce qui a trouvé un écho auprès de nombreux électeurs, selon l'agence Reuters.

Après ces élections, dont les résultats seront officiellement annoncés le 18 décembre, M. Al-Sisi restera au pouvoir jusqu'en 2030, plus de dix ans après sa première prise de fonction en tant que président en 2014. Un an plus tôt, en 2013, M. Al-Sisi a renversé le président Mohamed Morsi lors d'un coup d'État soutenu par l'armée. Morsi, membre de l'organisation islamiste des Frères musulmans, était le premier dirigeant égyptien démocratiquement élu après les manifestations du printemps arabe, un événement qui a profondément transformé la carte politique du Moyen-Orient.