Selon la télévision nationale, Abdourahamane Tchiani, chef de la Garde présidentielle, est désormais le nouveau dirigeant du pays suite au coup d'État contre le président Mohamed Bazoum

Tchiani, nouvel homme fort du Niger

ORTN - Télé Sahel / AFP - Abdourahamane Tchiani
ORTN - Télé Sahel / AFP - Abdourahamane Tchiani, chef de la Garde présidentielle, est le nouveau dirigeant du pays

Un jour après avoir renversé et arrêté le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, l'un des derniers alliés de l'Occident au Sahel, la nouvelle junte militaire du Niger a élu son nouveau chef. Selon la télévision nationale, Abdourahamane Tchiani est le nouvel homme fort de ce pays africain.

Comme le rapporte l'Agence de presse africaine (APA), Tchiani est originaire de la région de Tillaberi, à l'ouest du Niger, l'une des principales zones de recrutement de l'armée. Depuis 2011, il commande la Garde présidentielle - l'institution militaire à l'origine du soulèvement contre Bazoum - grâce à sa proximité avec l'ancien président Mahamadou Issaoufou, qui l'a promu au rang de général en 2018.  

Tchiani était considéré comme l'un des hommes fidèles d'Issaoufou. En 2021, il a dirigé l'unité qui a fait échouer une tentative de coup d'État peu avant que Bazoum ne prête serment après avoir remporté les élections.

Comme l'explique à Al Jazeera Paul Melly, expert du Niger au sein du groupe de réflexion Chatham House, basé à Londres, le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie - le nom donné au groupe d'officiers militaires qui a orchestré le coup d'État - aurait mené le soulèvement militaire après des rumeurs sur l'éviction possible de Bazoum.

Selon l'analyste, Bazoum voulait se dissocier de l'ancienne présidence d'Issaoufou et se positionner comme "un homme indépendant", raison pour laquelle il a demandé un changement au sein de la Garde présidentielle et le remplacement de Tchiani. En fait, après l'arrestation de Bazoum par les militaires putschistes, des négociations ont eu lieu entre lui et Tchiani, mais en vain.

Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie a justifié la mutinerie par la "détérioration continue de la situation sécuritaire" et la "mauvaise gouvernance économique et sociale", comme l'ont fait d'autres putschistes du Sahel.

La communauté internationale a condamné le soulèvement et appelé à la libération immédiate du président Bazoum, qui a pu s'entretenir avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et le président français, Emmanuel Macron. Bazoum a déclaré à son homologue français que le coup d'État n'était pas "définitif" et qu'il y avait une "issue". Paris a également indiqué que Bazoum était en bonne santé.

"Les acquis durement gagnés seront préservés. Tous les Nigérians qui aiment la démocratie et la liberté y veilleront", a écrit Bazoum sur son compte Twitter après l'annonce de son éviction.