Tebboune se rend en Russie pour renforcer la coopération stratégique

Renforcer le partenariat stratégique et aborder la question de l'adhésion aux BRICS. Tels sont les principaux points à l'ordre du jour du président algérien Abdelmadjid Tebboune lors de son voyage officiel de trois jours en Russie, le premier effectué par un dirigeant algérien depuis 2008.
Moscou est un allié clé pour Alger, ainsi que son principal fournisseur d'armes. La guerre en Ukraine n'a pas altéré les relations historiques entre les deux pays. En effet, l'Algérie est l'une des nations qui n'est pas allée jusqu'à condamner l'invasion russe et qui a continué à maintenir des contacts avec le Kremlin, malgré les pressions occidentales. De même, quelques mois après le début de la guerre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est rendu en Algérie pour réaffirmer les relations.

Lors de sa visite en Russie, où il devrait participer au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, Tebboune consolidera avec son homologue russe, Vladimir Poutine, "la solidité des liens traditionnels et historiques entre les deux pays", comme l'a déclaré à Al-Sharq Abdel Salam Bashagha, membre de la commission d'amitié Algérie-Russie au parlement algérien.
À cette fin, les deux présidents signeront un accord visant à renforcer le partenariat stratégique dans des secteurs tels que l'économie, le commerce, la défense et la culture. L'Algérie et la Russie ont déjà paraphé un document similaire en 2001 - le premier du genre entre la Russie et un pays arabe et africain - dans lequel elles se sont engagées à renforcer leur coopération dans les domaines de l'énergie et de la cybersécurité, entre autres.
Le Comité d'amitié Algérie-Russie a également exprimé l'espoir que cette visite stimule la candidature de l'Algérie à l'adhésion aux BRICS, la Russie étant un membre clé de ce groupe. En novembre dernier, Tebboune a officiellement présenté sa demande d'adhésion à l'association, qui comprend également des économies émergentes telles que le Brésil, l'Inde, la Chine et l'Afrique du sud.
Moscou et Pékin ont tous deux exprimé publiquement leur soutien à Alger. D'autre part, selon Tebboune, l'Afrique du Sud et le Brésil ont également "manifesté leur soutien". L'adhésion aux BRICS est une priorité pour l'Algérie, car elle offrirait des opportunités à son économie en difficulté. Elle permettrait également de forger de nouvelles alliances internationales dans un contexte d'isolement régional.
Bashagha a également fait référence à la position de l'Algérie sur la guerre en Ukraine lors de la visite de Tebboune en Russie. Le président du Comité d'amitié algéro-russe a déclaré que l'Algérie avait maintenu une position "équilibrée" depuis le début du conflit, bien qu'elle n'ait soutenu aucun vote de l'ONU condamnant la guerre.

L'Algérie maintient son alliance avec la Russie tout en prenant ses distances avec ses partenaires occidentaux et arabes
Ainsi, alors que Tebboune renforce son alliance avec la Russie, l'Algérie s'éloigne de plus en plus de ses partenaires occidentaux tels que la France. Le dirigeant algérien devait se rendre à Paris en mai pour tenter de résoudre la crise diplomatique actuelle entre les deux pays, mais la visite a été reportée. Par ailleurs, les liens militaires forts entre l'Algérie et la Russie, notamment dans le contexte actuel de guerre, ont conduit de nombreux responsables politiques américains à réclamer des sanctions contre Alger sur la base de la loi CAATSA.
Au niveau régional, l'Algérie a également des différends avec le Maroc et l'Espagne. Cet isolement a été particulièrement évident lors du sommet de la Ligue arabe qui s'est tenu en septembre à Alger et auquel n'ont pas participé des dirigeants arabes clés tels que le roi du Maroc Mohammed VI et le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman. Outre ces absences importantes, d'autres pays comme l'Égypte ont proposé de reporter la réunion en raison de désaccords politiques.