Le travailliste Keir Starmer remporte les élections britanniques avec une large majorité
Le Parti travailliste britannique a remporté les élections législatives avec une majorité écrasante face aux conservateurs de Rishi Sunak, qui ont subi la plus grande défaite de leur histoire après 14 ans au pouvoir.
Le Parti travailliste aurait remporté 410 sièges, les conservateurs 117 et les libéraux démocrates centristes 70, leur meilleur résultat à ce jour, selon les premiers résultats rapportés par Reuters, le dépouillement n'étant pas encore terminé. Le populiste Nigel Farage a également réussi à entrer au Parlement après huit tentatives, avec 13 députés.
"Le changement commence maintenant", a déclaré le travailliste Keir Starmer, qui deviendra le prochain Premier ministre du Royaume-Uni. Pour lui, cette victoire marque le début d'un nouveau "chapitre" dans le pays. "Nous commençons le travail de changement, nous commençons la mission de renouveau national et nous commençons à reconstruire notre pays", a-t-il déclaré.
We said we will stop the chaos. And we will.
— Keir Starmer (@Keir_Starmer) July 5, 2024
We said we will turn the page. And we have.
The work of change begins today. pic.twitter.com/nROZuPdxNj
Sunak, quant à lui, a reconnu sa défaite et s'est excusé auprès du public, déclarant qu'il y avait "beaucoup à apprendre et à réfléchir". "J'assume la responsabilité du départ de nombreux candidats conservateurs qui ont travaillé dur", a-t-il ajouté. Environ 250 députés conservateurs ont perdu leur siège dans cette défaite écrasante, y compris un nombre record de ministres de haut rang comme l'ancienne Première ministre Liz Truss.
Les conservateurs perdent le pouvoir après plusieurs années marquées par des politiques d'austérité, l'instabilité politique et des scandales, comme celui des soirées de l'ex-Premier ministre Boris Jonhson à Downing Street, en plein confinement pour cause de pandémie de coronavirus.
Le départ forcé de Jonhson à la fin de l'année 2022 a été suivi par le mandat chaotique de Truss, qui a duré six semaines, consacrant le déclin des conservateurs. Enfin, Sunak, dans un geste qui a surpris le Parlement et de nombreux membres de son propre parti, a décidé de convoquer des élections anticipées malgré les sondages en sa défaveur.
To the hundreds of Conservative candidates, thousands of volunteers and millions of voters:
— Rishi Sunak (@RishiSunak) July 4, 2024
Thank you for your hard work, thank you for your support, and thank you for your vote. pic.twitter.com/GcgvI7bImI
Starmer et son parti sont désormais confrontés à un certain nombre de défis liés à la baisse du niveau de vie et à la détérioration des services publics, en particulier du Service national de santé.
En outre, la charge fiscale nationale est sur le point d'atteindre son niveau le plus élevé depuis l'après-guerre, tandis que la dette nette est presque égale à la production économique annuelle.
"Je ne vous promets pas que ce sera facile", a souligné Starmer. "Changer un pays, ce n'est pas comme appuyer sur un interrupteur. C'est un travail difficile, il faut être patient, il faut être déterminé, il faut travailler, et nous devons commencer à agir immédiatement", a ajouté le futur dirigeant britannique. Pour l'heure, Starmer a déjà promis de ne pas augmenter les impôts des "travailleurs".
En ce qui concerne la migration, un sujet clé de la campagne électorale, Starmer a promis d'éliminer la politique controversée des conservateurs consistant à envoyer les demandeurs d'asile au Rwanda, tandis qu'en matière de politique étrangère, il a parlé d'améliorer les relations avec l'Union européenne afin de résoudre les problèmes qui ont surgi à la suite de la sortie de Londres du bloc. Toutefois, bien qu'il s'oppose au Brexit, le retour dans l'UE n'est pas envisageable.
Congratulations @Keir_Starmer on your electoral victory.
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) July 5, 2024
I look forward to working with you in a constructive partnership to address common challenges and strengthen European security.
Le Royaume-Uni est devenu l'un des principaux alliés de l'Ukraine pendant la guerre, en fournissant une aide militaire importante pour faire face à l'invasion russe. À cet égard, bien qu'il ait promis un changement, Starmer a annoncé que son pays continuerait à soutenir fermement l'Ukraine sur les plans militaire, financier, diplomatique et politique.
En ce qui concerne l'autre grande guerre actuelle, le conflit à Gaza, Starmer a souligné que la paix et la sécurité au Moyen-Orient constitueraient une priorité immédiate de son programme. Le futur gouvernement travailliste continuera à faire pression pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et la libération de tous les otages israéliens.
Il exigera également le respect du droit international et une augmentation de l'aide humanitaire à l'enclave palestinienne. Le parti travailliste s'est également engagé à reconnaître un État palestinien en tant que contribution à un processus de paix menant à une solution à deux États.
Selon Reuters, sur de nombreuses questions de politique internationale, la politique de Starmer sera similaire à celle de Sunak. Par exemple, le parti travailliste a déjà réitéré son engagement envers l'OTAN, tout en renforçant ses liens avec d'autres organisations internationales telles que les Nations unies, le G7 et le G20.
