La Turquie maintient une forte répression contre les réfugiés syriens malgré son alliance avec le gouvernement Al-Sharaa
Certaines voix au sein de la société civile syrienne ont exhorté le nouveau gouvernement à intervenir diplomatiquement pour protéger leurs concitoyens exilés à l'étranger
La situation des réfugiés syriens ne cesse de se détériorer. Bien que le nouveau gouvernement syrien soit considéré comme un allié d'Ankara, cela n'a pas entraîné de changement significatif dans la politique turque à l'égard des Syriens résidant sur son territoire, ce qui suscite de vives inquiétudes parmi les organisations locales et internationales de défense des droits humains.
Ni l'arrivée d'Ahmed al-Sharaa au gouvernement syrien, ni les rapprochements diplomatiques n'ont mis fin aux campagnes d'arrestations, de déportations forcées et de harcèlement contre les militants, les journalistes et les citoyens ordinaires par les autorités turques, qui ont même intensifié leurs actions.
Les cas de l'activiste des droits humains Taha al-Ghazi et du journaliste Ghassan Yassin illustrent parfaitement le calvaire que subissent certains groupes.
Arrêtés par les autorités turques en vertu du code « G-207 » de la loi sur les étrangers, un outil ambigu appliqué aux réfugiés qui, selon les autorités elles-mêmes, ont participé à des activités « provocatrices », ils ont tous deux été expulsés et déchus de leur nationalité turque. Dans les deux cas, aucun organisme national n'a clarifié les motifs ni donné d'explication officielle claire sur leur cas.
En ce qui concerne l'expulsion, les autorités turques se sont contentées d'indiquer que « tous les retours sont volontaires », une affirmation que les militants et les journalistes jugent « loin de la réalité ». Si la position des militants et des autres groupes réprimés semble certaine, de nombreux réfugiés retournent en Syrie par peur, en raison de harcèlement ou de menaces, et non de leur propre gré.
Face à cette situation, diverses organisations de défense des droits humains ont souligné que les politiques mises en œuvre par les autorités turques à l'égard du régime de Bachar al-Assad et d'al-Sharaa sont les mêmes, et qu'il est donc tout à fait contradictoire d'affirmer qu'il y a eu un changement.
Bien que la communauté syrienne espérait un certain soulagement depuis l'arrivée du nouveau gouvernement, la réalité est tout autre, comme le montrent de nombreux rapports présentés par ces organisations, qui documentent l'augmentation constante des restrictions, des expulsions et des pressions économiques sur les réfugiés syriens.
L'application de codes de restriction tels que le G-207 est monnaie courante et touche des milliers de réfugiés syriens, dont beaucoup ont été arbitrairement arrêtés ou expulsés même après avoir été acquittés par la justice.
Cet ensemble d'actes a généré un profond sentiment d'insécurité parmi les réfugiés, dont beaucoup craignent d'être expulsés à tout moment. Toutefois, la faible efficacité des demandes, compte tenu du contexte régional et des capacités institutionnelles limitées de la Syrie après des années de conflit, est un signe de soulagement pour la communauté syrienne.