Visite du ministre français des affaires étrangères au Burkina Faso pour renforcer la coopération avec le G5 Sahel
Le vendredi 8 janvier, le ministre français des affaires étrangères s'est rendu au Burkina Faso, où il a rencontré le président récemment réélu Roch Marc Christian Kaboré. Après une heure d'audition, le ministre français Jean-Yves Le Drian a indiqué que la France souhaitait continuer à soutenir le Burkina Faso dans sa politique de développement économique et social et dans le secteur de la sécurité.
En matière de coopération, la France a sensiblement augmenté son aide humanitaire et financière au Burkina Faso. En 2020, l'aide s'élevait à plus de 10 millions d'euros, selon Le Drian. Au niveau bilatéral, l'aide a triplé, passant de 2 millions d'euros à 6 millions d'euros de 2019 à 2020. 4 millions d'euros du Programme alimentaire mondial au Burkina Faso et 7 millions de dollars pour le programme de réponse à la pandémie de coronavirus.
En matière de sécurité, lors de la conférence de presse qui a suivi l'audition, le ministre français et le président du Burkina Faso ont souligné l'importance de la coopération au sein du G5 Sahel, un an après le sommet de Pau, où la France a augmenté les effectifs de 4 500 à 5 100 hommes, en concentrant cet effort sur la zone des trois frontières (Liptako Gourma). Les groupes djihadistes de la région profitent de la perméabilité des frontières pour mener des attaques le long des régions frontalières du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Ansaroul Islam, le groupe djihadiste du Burkina Faso, opère dans la région frontalière avec le Mali. État islamique du Grand Sahara, opère principalement dans la région frontalière entre le Niger et le Mali, bien que des incidents aient également eu lieu dans les régions les plus proches du Burkina Faso. Le groupe JNIM, lié à l'AQMI, mène des attaques dans tout le Mali, avec une forte incidence d'attaques dans la région du centre du Mali, le long des frontières du Niger et du Burkina Faso. Sur ce point, Le Drian a rappelé que depuis le sommet de Pau, des résultats satisfaisants ont été obtenus dans la lutte contre le terrorisme, principalement dans la région des trois frontières.
Le G5 Sahel est composé de sept bataillons d'environ 5 000 hommes provenant de cinq pays du Sahel : le Burkina Faso, la Mauritanie, le Tchad, le Mali et le Niger. Cette initiative est structurée en quatre piliers : un premier lié au niveau stratégique et militaire ; un deuxième de formation aux Forces armées du Sahel ; un troisième, au retour de l'État dans certaines zones contrôlées par des groupes armés ; et un dernier consacré au développement. En bref, le G5 Sahel vise à fournir aux pays susmentionnés les capacités et la formation nécessaires pour leur permettre de répondre à leurs propres besoins en matière de sécurité. L'interopérabilité et la coordination entre les forces est vitale pour qu'elles puissent répondre de manière adéquate aux menaces transfrontalières dans la région.
Trois ans après la création du G5 Sahel, le sommet se tiendra le mois prochain à N'Djamena pour évaluer les progrès réalisés dans la lutte contre le terrorisme. Lors de ce sommet, non seulement l'avenir du G5 Sahel sera décidé, mais des décisions seront également prises en ce qui concerne l'opération française Barkhane. Le 4 janvier dernier, la ministre française de la défense, Florence Parly, a annoncé son intention de réduire le nombre de troupes françaises sur le terrain dans une interview au journal français LeParisien. Elle y explique que le renforcement des 600 hommes après le sommet de Pau est temporaire et qu'après des succès militaires majeurs tels que la neutralisation du chef militaire du JNIM, Bah Ag Moussa, il est peut-être temps d'ajuster le nombre de troupes sur le terrain. Cependant, cette annonce a coïncidé avec la mort de cinq soldats français dans la zone des trois frontières fin décembre et début janvier, il est donc clair que la décision du ministère français de la défense est également liée à ces pertes qui se sont produites si souvent. Plus de détails sur cette question seront disponibles après le sommet au Tchad. La réduction des forces de Barkhane pourrait s'accompagner d'une augmentation des forces du G5 Sahel.