A deux semaines de la réalisation du rêve des Émirats Arabes Unis de voler vers Mars

Il ne reste que 14 jours avant que la première sonde martienne des Émirats arabes unis ne s'élève du centre spatial de Tanegashima au Japon vers l'espace. Première mission interplanétaire non habitée d'une nation arabe, le vaisseau spatial Al Amal se rendra sur la planète rouge à bord du lanceur japonais Mitsubishi H-IIA, dont la première option de lancement est prévue pour la mi-juillet.
Pour le vice-président, premier ministre des EAU et dirigeant de Dubaï, le cheikh Mohammed bin Rachid Al Maktoum, la sonde Al Amal - qui signifie « espoir » en français - représente « un accomplissement pour chaque Arabe et une source de fierté pour chaque Émirat ».

Lors d'une réunion d'information au Mohammed Bin Rashid Space Centre (MBRSC), présidée par le prince héritier Sheikh Hamdan bin Mohammed ben Rachid Al Maktoum, le président du MBRSC, Hamad Obaid Al Mansoori, et le directeur du projet, Omran Sharaf, ont détaillé les derniers préparatifs du décollage et les différentes responsabilités que les ingénieurs et techniciens émiratis assumeront.

Le président de l'Agence spatiale des EAU, Ahmed Belhoul, confirme que le vaste programme spatial national « est le plus important de la région », mais que ce n'est pas le plus important. Ahmed Belhoul affirme que dans un avenir immédiat, il y aura « de nouveaux projets, qui renforceront la présence des EAU dans le secteur spatial international, au même titre que les nations les plus avancées du monde ».
Pour le cheikh Mohammed ben Rachid, le premier voyage des Émirats Arabes Unis vers Mars envoie un message d'espoir à chaque citoyen arabe : « Nous avons l'innovation, l'endurance et les efforts nécessaires pour rivaliser avec la plus grande des nations dans la course à la connaissance ». Et ce, malgré les défis mondiaux posés par la pandémie de coronavirus COVID-19. Pour l'instant, cependant, la sonde maintient sa fenêtre de lancement fixée comme prévu.

Le feu vert pour l'envoyer dans l'espace sera allumé le 15 juillet et prolongé jusqu'au 13 août. Cette période a été fixée selon un calcul scientifique méticuleux des orbites de la Terre et de Mars, qui détermine que ces 30 jours sont le meilleur moment pour mettre la sonde sur l'orbite de Mars en février 2021, ce qui donnera lieu à des célébrations commémorant le 50ème anniversaire de la création et de l'indépendance de la nation.
Le décollage du 15 juillet est prévu à 12h51 et 27 secondes le 15 juillet aux EAU. Mais compte tenu du décalage horaire de deux heures avec l'Espagne, dans la péninsule, il sera de 10h51 et 27 secondes. Ce sera alors le moment où les moteurs du lanceur seront allumés et où la fusée H-IIA sera lancée dans l'espace à partir de la rampe sur laquelle elle était soutenue.

L'initiative historique d'envoyer un vaisseau spatial scientifique sur Mars a été annoncée en 2014 par le Président des EAU, Cheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyan. Il vise à maximiser le secteur spatial industriel et scientifique des EAU, dans le cadre de l'effort visionnaire du pays pour investir dans les futures économies fondées sur la connaissance.
En particulier, l'incursion des Émirats Arabes Unis dans le domaine de l'astronautique est destinée à exciter et à encourager les jeunes Émiratis et les Arabes à s'engager dans des carrières scientifiques et d'ingénieur. Elle vise ainsi à contribuer aux efforts mondiaux d'exploration du cosmos et à promouvoir une économie alternative à celle du pétrole et du gaz, principales sources de revenus du pays.

Le projet Al Amal a été financé et supervisé par l'Agence spatiale des EAU, tandis que le MBRSC a été responsable de l'exécution des différentes étapes de la conception, du développement et du lancement en orbite de la sonde. Une fois autour de Mars et pendant au moins 2 ans, il prendra des images et ses instruments à bord tenteront de révéler certains des mystères de la planète rocheuse du système solaire. Conçu pour fournir « la première image véritablement globale de l'atmosphère martienne et de ses différentes couches », il permettra de recueillir des données qui seront partagées librement et ouvertement par le reste de la communauté scientifique et universitaire mondiale.

Les autorités émiraties souhaitent également qu'Al Amal soit la première sonde dédiée à l'étude du climat martien sur les cycles quotidiens et saisonniers. Pour ce faire, les trois instruments scientifiques de pointe embarqués à bord mesureront et observeront les phénomènes météorologiques qui se produisent à la surface de la planète rouge, en particulier les tempêtes de poussière. Ils analyseront également les grands changements de température qui ont pour origine l'atmosphère martienne. Les données recueillies par l'engin spatial sont destinées à donner un aperçu du passé martien, des raisons de la corrosion de sa surface et à fournir des attentes sur le potentiel qu'il peut apporter à la survie des êtres humains sur Mars.