Les Marocains de l'étranger se plaignent des hausses de prix des compagnies maritimes
- Importance de l'opération de franchissement du détroit de Gibraltar
- Mécontentement face aux augmentations de prix
Plusieurs compagnies maritimes assurant des liaisons entre l'Espagne et le Maroc ont augmenté de manière surprenante le prix des billets de bateau, ce qui affecte les Marocains résidant à l'étranger (MRE) qui retournent dans leur pays de résidence après avoir profité des vacances d'été au Maroc, comme le rapportent divers médias tels que Bladi ou Al3omk.
Les MRE ont exprimé leurs plaintes et leurs regrets face à cette augmentation surprenante et injustifiée du prix des billets de bateau pour beaucoup, juste avant la fin du mois d'août et au moment où beaucoup s'apprêtent à rentrer dans leurs pays de destination après avoir profité de leurs vacances d'été dans leur pays d'origine, le Maroc, comme l'ont rapporté plusieurs médias locaux.
Les MRE dénoncent l'augmentation des prix des billets de bateau entre l'Espagne et le Maroc, qui ont fortement augmenté ces derniers jours, selon les médias marocains.
ÇLes compagnies maritimes ont décidé d'augmenter les prix des billets de ferry, prétextant la hausse des prix du carburant. Actuellement, la liaison entre le port de Tarifa en Espagne et Tanger au Maroc coûte entre 250 et 300 euros. Ces prix sont jugés élevés par les nombreux Marocains résidant à l'étranger qui traversent le détroit de Gibraltar.
Plusieurs voix s'élèvent pour demander au ministère marocain des Transports d'intervenir et de négocier avec les compagnies maritimes pour trouver une solution à cette augmentation continue des prix des billets, afin de permettre aux MRE, qui contribuent au développement de leur pays d'origine avec leurs devises et leurs investissements, de passer leurs vacances au Maroc et de rentrer dans leur pays de résidence avec le moins de difficultés possibles.
Importance de l'opération de franchissement du détroit de Gibraltar
Ces Marocains résidant à l'étranger participent à la fameuse opération « Traversée du détroit », également connue sous le nom d'opération « Marhaba », qui déploie, année après année, un vaste système permettant à des millions de Marocains travaillant à l'étranger de rentrer au Maroc pour l'été et de profiter de leurs vacances, puis de reprendre leur travail dans différents pays tels que l'Espagne, la France, l'Italie, etc. .....
Dans le cadre de l'opération Marhaba, ces mouvements de passagers ont été accompagnés par une opération mise en place entre le 5 juin et le 15 septembre, activée simultanément au Maroc, en France, en Espagne et en Italie. Selon un communiqué de presse de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, organisation clé de l'opération Marhaba, l'assistance aux membres de la communauté marocaine résidant à l'étranger a couvert les phases d'arrivée et de retour, conformément aux règles établies par les autorités compétentes.
La Fondation a été présente dans 24 enclaves avec des services appropriés pour tous les types de soutien aux voyageurs, y compris les soins de santé.
Mécontentement face aux augmentations de prix
Les Marocains résidant à l'étranger se sont plaints à grande échelle de la flambée des prix des compagnies maritimes, comme l'ont rapporté divers médias marocains.
Cette hausse des tarifs s'explique par le manque de compagnies maritimes marocaines et l'absence de régulation étatique, a déclaré Ali Zobeiri, président de l'Observatoire euro-marocain de la migration, au site Al3omk.
Plusieurs compagnies maritimes espagnoles qui dominent le marché du transit entre l'Espagne et le Maroc pourraient profiter de la période de retour des MRE pour augmenter leurs tarifs tout en offrant des prix plus abordables pendant la phase de départ de l'opération « Traversée du détroit », selon M. Zobeiri, qui a exhorté les autorités marocaines à promouvoir l'investissement dans ce secteur et à résoudre le problème en collaboration avec les autorités espagnoles, comme l'a également rapporté Bladi.
Selon les données du ministère marocain du Transport et de la Logistique, 1,9 million de MRE et 447 000 véhicules ont voyagé du Maroc vers l'Espagne et vice versa entre le 5 juin et le 15 août, dans le cadre de l'opération Marhaba. Plus précisément, environ 1,33 million de MRE et 317 000 véhicules sont entrés au Maroc en provenance d'Europe, et près de 570 000 MRE et 130 000 véhicules ont quitté le Maroc pour l'Europe. Ces chiffres sont à comparer aux quelque deux millions de passagers de l'année dernière.
Les chiffres sont en baisse. Après des années d'augmentation constante du nombre de Marocains retournant dans leur pays pour les vacances d'été, l'opération « Traversée du détroit » a enregistré une certaine baisse.
Selon les données disponibles, le nombre d'arrivées en 2023 a atteint 3 165 328 personnes, soit une augmentation de 2,73 % par rapport à 2022 et de 3,90 % par rapport à 2019. L'opération Marhaba a également vu partir 3 001 084 personnes en 2023, soit une augmentation de 4,42 % par rapport à 2022. Des chiffres supérieurs à ceux attendus pour 2024.
Dans ce contexte, l'analyste économique, Rachid Oraz, a également suggéré que la raison de la baisse enregistrée pourrait être due à la diminution de la connexion des nouvelles générations d'immigrants marocains avec leur pays d'origine ou celui de leur famille, ce qui affecte négativement l'activité touristique au Maroc, en particulier pendant l'été, lorsqu'il y a un grand mouvement touristique des Marocains.
Oraz a expliqué que ce déclin peut avoir un impact négatif sur certaines destinations touristiques qui dépendent fortement des visites d'expatriés. Il a ajouté que les raisons de ce déclin peuvent être économiques, conduisant à une diminution de l'intérêt pour visiter le Maroc, comme l'a rapporté le média Al3omk.
De son côté, l'analyste économique Omar Kettani s'est dit préoccupé par la baisse de l'afflux de Marocains de l'étranger dans son pays, mettant en garde contre son impact négatif sur les réserves de change dont la nation dépend en grande partie.
M. Kettani a expliqué que cette baisse entraînerait une diminution de la quantité d'argent injectée par la communauté marocaine vivant à l'étranger dans l'économie marocaine, soit par le biais de la consommation et des services, soit par le biais de l'investissement, soulignant qu'un tiers des transferts de fonds des Marocains à l'étranger est destiné à des investissements locaux.
L'expert économique a ajouté que l'absence de contrôle des prix et leur augmentation notable ont rendu impossible la visite des Marocains de l'étranger dans leur pays, soulignant que l'Etat est le seul organe qui a la capacité de contrôler les prix et de prendre des mesures de précaution pour réduire cette augmentation. Une situation qui nécessite l'intervention des autorités marocaines, comme l'a souligné l'expert Ali Zobeiri.
Le secteur du tourisme marocain connaît des changements, notamment en ce qui concerne le retour des Marocains de la diaspora au pays pendant la période des vacances d'été. Plusieurs Marocains résidant à l'étranger ont exprimé sur les réseaux sociaux leur mécontentement croissant face à l'augmentation significative des prix des différents services touristiques, ce qui les a amenés à reconsidérer leurs choix et à préférer des destinations touristiques européennes moins onéreuses. Des plaintes ont également été déposées concernant les prix des excursions en bateau effectuées par des compagnies maritimes espagnoles.
Ces situations se conjuguent pour affecter le tourisme au Maroc en général.
Après la crise de la pandémie du coronavirus, qui a entraîné d'importantes restrictions sur les voyages dans le monde, le nombre de voyages a augmenté de manière significative, bien qu'une comparaison entre les prix de cette année et ceux de 2019 montre également une augmentation moyenne des prix de certains voyages avec les mêmes compagnies maritimes touchant la destination marocaine. Cette tendance confirme la hausse déjà observée ces deux dernières années, marquée principalement par une augmentation des prix du pétrole, dans un contexte économique difficile marqué par l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
En effet, les carburants pour le transport maritime sont également touchés, avec des conséquences importantes sur les prix des voyages.