La Coupe du monde 2030, un défi majeur pour la sécurité

Comment gérer la sécurité commune à l'approche de la Coupe du monde 2030 entre trois pays et comment les médias peuvent-ils contribuer à faire face aux menaces que représente un événement d'une telle ampleur ?
C'est par cette question que Samuel Morales Morales, lieutenant-colonel de l'Infanterie de Marine (DEM) et actuel consultant en sécurité et défense, a commencé son intervention lors du 40ème Congrès des Journalistes du Détroit, qui s'est tenu à Tétouan ces jours-ci sous le titre « Médias des deux rives ; enjeux communs pour la réussite de la Coupe du monde 2030 ».
De l'avis de l'expert en tant que « Team Leader » en sécurité exécutive internationale, Samuel Morales, l'effort devrait se concentrer sur la synchronisation et la collaboration des trois principaux sites, en indiquant la stratégie à suivre pour favoriser la prise de décision.

La sécurité doit être conçue de manière intégrale et transversale ; elle doit être très fluide face aux menaces ; plus c'est simple, mieux c'est ; elle doit minimiser la bureaucratie et les dépassements de coûts ; et elle doit donner du pouvoir à la société civile.
En ce qui concerne la prévision des risques ayant un impact direct, et compte tenu du fait que 2030 est une étape symbolique pour la FIFA, Samuel Morales Morales a souligné que la coopération en matière de sécurité entre l'Espagne et le Maroc est très efficace, ce qui nous permettra de faire face aux éventuels défis d'un événement sportif de ces caractéristiques.

De même, le conseiller en sécurité internationale a estimé que la protection globale assurée à cent pour cent, dépasse les trois pays hôtes de la Coupe du monde 2030. « Le Maroc est prêt à gérer cet événement multiculturel avec de grandes foules, étant donné qu'il dispose d'un très bon système de sécurité interne ».
Dans cette organisation conjointe de la Coupe du monde dans trois pays, trois sites et deux continents, Samuel Morales a réitéré que la sécurité doit être configurée de manière globale et transversale, avec une coordination étroite entre le Maroc, l'Espagne et le Portugal, ainsi que l'accent mis sur la protection des infrastructures critiques (installations sportives), sans oublier la création d'un canal de communication officiel pour vérifier les informations et contrôler la propagation des rumeurs et des fakes news avec l'Intelligence Artificielle. Il s'agit d'entraver l'existence de canaux idéologiques qui se camouflent dans l'information. « Il devrait y avoir un canal de dénonciation en temps réel qui contrôle la diffusion de la propagande intéressée ».

De même, Samuel Morales a évoqué des aspects à prendre en compte tels que la contribution du journaliste au défi de la sécurité, la psychologie des foules, la biosécurité, la sécurité physique, économique, juridique et sanitaire et, dans cet ordre, il a fait allusion à des facteurs à introduire tels que la nécessité d'un soutien logistique face aux menaces, le choc culturel global, la formation du personnel de sécurité à la gestion des foules, la surveillance télématique avec IA, un environnement sécurisé face à une éventuelle menace terroriste et une extrême prudence aux points d'accès.

Morales a mis l'accent sur les axes de travail à analyser, tels que le besoin d'experts en gestion des risques et en plans de prévention (il s'agit d'une candidature unique et conjointe de trois nations), la détection et la neutralisation des drones, les activités subversives, la menace cybernétique contre les plates-formes d'information, sans oublier le principal acteur de la sécurité : Le citoyen, qui agit comme un acteur passif, un observateur et non comme un intervenant : « Aujourd'hui, la propagation des rumeurs n'est pas contrôlée à 100 % et l'impact sur la perception de la réalité qui peut être influencée dépendra des médias ».

En fin de compte, l'investissement dans les infrastructures, le choc culturel que représente l'accueil de nombreux pays du monde entier et la nécessité d'une coordination dans tous les sens du terme, y compris une politique de communication commune, permettront de répondre avec succès à la Coupe du monde 2030 qui se tiendra dans la région, à condition qu'elle profite à tous les secteurs sociaux.

Au total, soixante professionnels du journalisme de l'Association des journalistes marocains et du Syndicat de la presse marocaine, ainsi que de l'Association de la presse de Campo de Gibraltar (APCG) et de l'Association professionnelle des journalistes d'Andalousie (CPPA) ont participé à cette réunion qui fête son 40e anniversaire et qui a permis de renforcer, une fois de plus, les liens de la coopération hispano-marocaine, en misant sur un dialogue constructif entre les professionnels des deux rives. Reçues par la préfecture de M'diq Fnideq puis de Tétouan, les deux délégations ont conclu ce congrès par l'accueil des officiels dans la wilaya de Tanger, pour visiter les installations sportives préparées pour la Coupe du monde, ainsi que la visite du port de la Méditerranée.