Des exceptions uniques à la règle générale au plus fort de la pandémie

La crise sanitaire déclenchée par la maladie COVID-19 a ébranlé les fondements du sport à l'échelle mondiale et de nombreuses compétitions ont été suspendues et reportées dans le monde entier. Mais quelques groupes minoritaires résistent à la pandémie et continuent leurs tournois comme s'il n'y avait pratiquement aucun problème de santé grave qui concerne tout le monde. Les cas du Belarus, du Tadjikistan, du Nicaragua, de Taïwan et du Burundi intriguent la communauté internationale et le monde sportif en général parce qu'ils insistent pour continuer à pratiquer le sport officiellement.  

Les compétitions sportives se sont arrêtées au niveau mondial, mais dans ces pays, des matchs sont encore organisés dans diverses disciplines, dont celle du beau jeu, le football ; faisant ainsi fi des indications données par des organismes internationaux tels que l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

À cet égard, il convient de noter la particularité de Taïwan, où le gouvernement national a donné le feu vert au développement normal du tournoi de football professionnel. Ainsi, la première ligue taïwanaise et la ligue des femmes ont commencé à fonctionner normalement le week-end dernier.  
 

En fait, le président de Taiwan, Tsai Ing-wen, a eu une confrontation dialectique avec le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui a accusé le gouvernement taiwanais d'orchestrer une campagne de diffamation contre lui dans le cadre de la critique de l'organisation internationale pour sa gestion de la crise des coronavirus. Ce que nie le président de l'État insulaire, qui a lié toute la confrontation et l'envenimement des relations (il faut rappeler que Taiwan n'est pas rattaché à l'OMS) à ce qu'elle comprend comme une subordination des institutions internationales, telles que l'OMS elle-même, à la puissance de son voisin géant et ennemi intime, la puissante République populaire de Chine.

Taiwan est considéré de plusieurs côtés comme un exemple de bonne pratique face à la pandémie en raison de son système efficace de surveillance constante des personnes qui ont dû être mises en quarantaine à cause de COVID-19 ; basé sur un contrôle policier constant de leur localisation grâce à leurs téléphones portables, sous peine d'une lourde amende en cas de violation de l'isolement.  

Avant dans le pays asiatique, dans d'autres points du monde la géographie a continué avec la pratique des sports. Ainsi, au Belarus, les matchs de football et d'autres disciplines comme le hockey sur glace (qui a un grand impact en Europe de l'Est) sont toujours joués malgré les critiques reçues à son sujet. Le propre président du pays, Alexandre Loukachenko, a été le premier à ignorer les appels internationaux et à contester le COVID-19, comme s'il s'agissait d'un problème de santé mineur. Après avoir joué un match de hockey sur glace, le président biélorusse a déclaré qu'il préférait « mourir debout plutôt que de vivre à genoux », faisant allusion à l'enfermement de la grande majorité de l'humanité dans leurs maisons pour prévenir la contagion et la propagation du coronavirus.
 

La nation autrefois connue sous le nom de Russie blanche est la seule en Europe qui n'a pas arrêté sa compétition de football, bien que, incidemment, les matchs soient joués à huis clos pour atténuer l'impact potentiel du COVID-19. Cependant, sur de nombreux terrains, des mannequins ont été placés dans les tribunes comme « remplaçants des spectateurs ». 

Les Nicaraguayens, pour leur part, vivent pratiquement leur vie, contrairement au reste des Amériques. Les écoles et les universités continuent d'enseigner au Nicaragua, il n'y a aucune restriction d'entrée ou de sortie du pays, aucune quarantaine, et les grandes ligues sportives continuent de fonctionner, y compris les tournois locaux de baseball et de football.

Pendant ce temps, en Afrique, le Burundi se distingue du reste des pays du continent par son refus de mettre en place des mesures d'éloignement social. Dans cette optique, la Fédération de football de ce pays d'Afrique de l'Est a pris la décision, le 5 avril dernier, de poursuivre le tournoi national après avoir rencontré les représentants des 16 équipes qui composent la Ligue burundaise. 

La fédération a ordonné aux joueurs de se laver les mains avant les matchs, de ne pas serrer la main de leurs adversaires ou des arbitres et de garder leurs distances lorsqu'ils célèbrent des buts. À l'exception de ces détails, tout se passe comme d'habitude, comme en deuxième division ; même avec la présence du public dans les stands, bien qu'on s'attende à ce qu'il soit moins nombreux par crainte de la contagion.  

Le Tadjikistan, en Asie centrale, est l'un des rares pays à n'avoir encore signalé aucun cas de COVID-19 (bien qu'il partage une frontière avec la Chine, où la pandémie a débuté). 

C'est dans ce contexte que le pays a ouvert son championnat local le 4 avril avec le match de la Super Coupe du Tadjikistan entre les champions et vice-champions de la saison dernière, respectivement l'Istiklol et le Khujand FC.  
 

Le match a suscité une attention inhabituelle et même la Fédération de football du Tadjikistan a pris l'épisode avec un grain de sel, en plaisantant sur leur compte Twitter officiel en postant un dessin animé montrant Cristiano Ronaldo et Lionel Messi, entre autres, en train de regarder un match de football tadjik à la télévision.  

En revanche, un autre pays comme le Turkménistan a déjà annoncé qu'il reprendrait la compétition le dimanche 19 avril, a annoncé vendredi la Fédération turkmène de football, après avoir décidé d'interrompre le tournoi il y a trois semaines à cause du coronavirus. 

Le football et d'autres sports ont été suspendus dans le monde entier sur recommandation des autorités sanitaires internationales, dont l'OMS, et des instances sportives. Pour l'instant, on ne sait pas quand les différents championnats, dont l'Eurocup, la Ligue des champions ou la Ligue européenne, pourront reprendre en ce qui concerne le football européen, par exemple ; ou la NBA et l'Euroleague, pour ne citer que quelques grandes compétitions dans d'autres sports comme le basket-ball.  
 

Mais les pays mentionnés ci-dessus, qui constituent une exception surprenante, ne suivent pas les directives internationales qui les invitent à éviter tout type de grand rassemblement de personnes et, bien sûr, tout événement sportif afin de lutter contre la propagation du coronavirus, qui a fait jusqu'à présent plus de 119 000 morts et plus de 1,9 million de personnes diagnostiquées dans le monde.