Le Maroc, l'Espagne et le Portugal se rapprochent de l'organisation de la Coupe du monde 2030

Le Maroc, l'Espagne et le Portugal se rapprochent du rêve d'accueillir la Coupe du monde 2030. La Confédération africaine de football (CAF) a officiellement annoncé son soutien à la candidature conjointe maroco-ibérique, attribuant les 54 voix des pays africains à ces trois nations candidates à l'organisation de l'événement footballistique le plus important de la planète.
La CAF a accordé son soutien "au Maroc qui, avec l'Espagne et le Portugal, aspire à organiser conjointement la Coupe du monde 2030", comme l'indique le communiqué publié au nom du président de la Confédération, Patrice Motsepe.
"Nous nous concentrons désormais sur l'organisation d'une nouvelle Coupe du monde en Afrique et nous nous engageons à travailler avec toutes les associations nationales et les confédérations pour y parvenir", a déclaré Motsepe, qui a précisé que la candidature du Maroc "est désormais la candidature du continent africain".
La candidature commune disposerait déjà de 55 voix en Europe par le biais des pays affiliés à l'Union des associations européennes de football (UEFA) et, avec les 54 voix africaines, elle disposerait déjà de 109 voix, soit une majorité suffisante pour organiser la Coupe du monde, à condition qu'il n'y ait pas de modification ultérieure ou de désaccord final, tout cela en tenant compte du fait que le soutien nécessaire à l'organisation de la Coupe du monde est de 106 voix.
The @CAF_Online ExCo, headed by Patrice Motsepe ?? , unanimously endorses the support of the Kingdom of Morocco's candidacy to host the #FIFAWC2030 alongside ?? & ??.
— Arryadia TV (@arryadiatv) April 5, 2023
This came during the meeting held today via videoconference , where all members affirmed their full support to… pic.twitter.com/5YEkVOshsF
La FIFA choisira le lieu de la Coupe du monde lors de son congrès de l'année prochaine. Les 211 pays qui composent l'organisation mondiale des fédérations de football voteront et 106 voix sont nécessaires pour accueillir la Coupe du monde. La candidature maroco-ibérique aurait déjà atteint son objectif avec 109 voix pratiquement assurées.
La décision de la CAF constitue un revers majeur pour les autres options, telles que la candidature conjointe de l'Arabie saoudite, de la Grèce et de la Turquie, qui, dans ce cas, voit le soutien de l'Europe aller à la candidature maroco-ibérique. Un autre groupe aspirant à accueillir la Coupe du monde est celui formé par l'Uruguay, l'Argentine, le Paraguay et le Chili, avec 30 voix assurées, qui fait face à une majorité de voix inabordable parce que l'Afrique et l'Europe ont déjà montré un soutien majoritaire au Maroc, à l'Espagne et au Portugal.
En outre, la FIFA doit encore approuver une modification de ses statuts pour permettre à des pays de différents continents, comme dans le cas de la candidature maroco-ibérique, de présenter une candidature commune à l'organisation de la Coupe du monde. Ce ne serait pas un échec car le président de la FIFA, Gianni Infantino, s'est lui-même montré favorable à cette possibilité pour le Maroc, l'Espagne et le Portugal, ainsi que pour d'autres candidatures conjointes différentes.

Le Maroc peut profiter de la bonne vague favorable au football national en ce moment après sa performance spectaculaire lors de la dernière Coupe du monde au Qatar, où il a réussi à atteindre les demi-finales (la première fois qu'un pays arabe ou africain y parvient) en n'étant éliminé que par le champion en titre de l'époque, la France de Kylian Mbappé. L'intention de continuer à jouer un rôle de premier plan dans le monde du football et de co-organiser une Coupe du monde s'inscrit dans le droit fil de l'impulsion donnée ces dernières années par le roi Mohammed VI au développement du sport national, avec un investissement important dans les infrastructures et la formation pour promouvoir le football marocain, dont l'Académie de football Mohammed VI est un excellent exemple.
Le Maroc poursuit depuis des années le rêve d'accueillir une Coupe du monde, et il semble aujourd'hui qu'il en soit plus proche que jamais. Il a tenté sa chance pour l'édition 2026, mais le pays nord-africain a cédé face à la candidature des États-Unis, du Canada et du Mexique, des rivaux très importants contre lesquels il n'a rien pu faire puisqu'ils ont accumulé 207 voix contre 65 pour la nation nord-africaine. Le Maroc s'est porté candidat à l'organisation de la Coupe du monde à cinq reprises (1994, 1998, 2006, 2010 et 2026), mais cela n'a pas été possible et l'option est maintenant réelle avec l'Espagne et le Portugal, surtout avec le soutien de l'UEFA et de la CAF.
La candidature du Maroc, de l'Espagne et du Portugal est une réalité absolue, plutôt qu'un souhait. Les trois pays offrent des infrastructures, des connexions et des stades très pertinents, ce qui pèse très favorablement, ainsi que le bon travail de la Fédération royale espagnole de football, présidée par Luis Rubiales, de la Fédération royale marocaine de football, présidée par Fouzi Lekjaa, et de la Fédération portugaise dirigée par Fernando Soares Gomes da Silva. En outre, le Maroc a déjà démontré sa capacité à accueillir des événements footballistiques majeurs. Le meilleur exemple est l'organisation réussie de la dernière Coupe du monde des clubs à Tanger et Rabat, remportée par le Real Madrid.

Il est à noter que cette nouvelle alliance entre l'Espagne et le Maroc, en l'occurrence dans le domaine sportif, témoigne de la bonne entente entre les deux pays après le renforcement de leurs relations diplomatiques suite au rapprochement opéré lorsque l'Espagne a reconnu l'initiative marocaine de résolution du conflit du Sahara occidental comme étant "la plus sérieuse, crédible et réaliste", contrairement à la proposition opposée du Front Polisario qui préconise l'organisation d'un référendum sur l'indépendance du peuple sahraoui. Cela a permis de surmonter l'éloignement né de l'accueil du chef du Polisario, Brahim Ghali, sur le sol espagnol pour y être soigné d'une grave affection respiratoire en avril 2021. Cette bonne relation actuelle entre les voisins des deux rives de la Méditerranée s'est cristallisée avec la tenue de la réunion de haut niveau à Rabat, à laquelle ont participé les chefs de gouvernement des deux nations, qui a donné lieu à la signature d'accords d'une grande importance dans divers secteurs, confirmant et renforçant la feuille de route établie par le roi Mohammed VI et Pedro Sánchez, président du gouvernement espagnol, une fois la normalité diplomatique rétablie entre les deux pays.