Les autorités olympiques sont réticentes à maintenir la réunion aux dates prévues et le report est envisagé

Report éventuel des Jeux de Tokyo

AFP/CHARLY TRIBALLEAU - Logo des Jeux olympiques de Tokyo de 2020

Les dirigeants du mouvement olympique commencent à revenir sur leur position inflexible de maintenir les Jeux olympiques de Tokyo 2020 dans les délais prévus, du 24 juillet au 9 août, en raison des pressions de l'alerte sanitaire mondiale provoquée par la pandémie de coronavirus, qui continue de laisser un nombre terrifiant de personnes touchées : plus de 3 200 décès et plus de 340 000 infections dans pas moins de 178 pays.

Ainsi, suite à une réunion virtuelle d'urgence du Comité exécutif du Comité international olympique (CIO), une évaluation d'une éventuelle suspension temporaire ou d'un report des Jeux a déjà commencé. Il a été décidé d'accorder un délai de quatre semaines pour prendre une décision sur l'avenir de la prochaine manifestation olympique dans la capitale japonaise ; tout cela à la suite de fortes pressions internationales demandant un report. Après cette période de délibération, il sera décidé si les dates initialement prévues pour les Jeux olympiques peuvent être maintenues ou, dans le cas contraire, quand elles pourraient être tenues.  

La pression exercée par les athlètes du monde entier et les différentes fédérations sportives nationales a conduit au conclave télématique susmentionné pour analyser les différentes possibilités de retarder l'événement olympique. Dans ses conclusions finales, le CIO a indiqué qu'il analysera la reprogrammation des compétitions prévues. « Le CIO, en pleine coordination avec le comité d'organisation de Tokyo 2020, les autorités japonaises et le gouvernement métropolitain de Tokyo, va entamer des discussions pour évaluer la situation sanitaire mondiale actuelle et son impact sur les Jeux olympiques, y compris l'option de leur report », a souligné la haute instance olympique dans une note officielle. Ainsi, pendant un mois, les autorités olympiques et japonaises et les responsables de la santé mondiale discuteront de la meilleure option en tenant compte des athlètes et de la planification des Jeux eux-mêmes.  
 

Un hombre con una máscara pasa el logo de los Juegos Olímpicos de Tokio 2020 expuesto en el edificio del Gobierno Metropolitano de Tokio el 19 de marzo de 2020

Le président du CIO, Thomas Bach, a déclaré que bien qu'il soit prématuré de prendre une décision, l'institution étudie déjà la manière dont elle réagira à divers scénarios, mais exclut absolument une annulation totale des Jeux. Par conséquent, l'option de reporter les Jeux est déjà sérieusement envisagée.  

El presidente del Comité Olímpico Internacional (COI), Thomas Bach, durante la ceremonia de la llama de Tokio en la Antigua Olimpia

Prenant l'exemple d'autres événements sportifs très importants qui ont été suspendus ou reportés dans des disciplines telles que le football ou le basket-ball (cas de la Ligue des champions en Europe ou de la NBA aux États-Unis), plusieurs secteurs avaient demandé le report des Jeux olympiques en raison du danger que représentait leur proximité dans le temps par rapport à la situation actuelle d'alerte sanitaire mondiale pour les maladies à coronavirus. Même de la part du Comité Olympique Espagnol (COE), son président, Alejandro Blanco, avait émis des doutes en raison du risque sanitaire existant et des dommages causés à la préparation des athlètes espagnols, qui ne peuvent pas s'entraîner normalement en raison de l'assignation à résidence décrétée par le pouvoir exécutif de Pedro Sánchez après l'instauration de l'état d'alerte sur tout le territoire en raison du nombre élevé de personnes touchées par le COVID-19.

Le Canada et l'Australie ont également indiqué clairement qu'ils ne participeront pas aux Jeux olympiques, afin d'éviter les risques pour la santé de leurs délégations nationales, et ont offert leur plein soutien et leur collaboration si les Jeux olympiques sont reportés d'au moins un an (une solution qui a été convenue lors d'autres événements sportifs importants tels que le Championnat d'Europe de football de 2020, qui aura finalement lieu en 2021).

« Le Comité olympique canadien (COC) et le Comité paralympique canadien (CPC), soutenus par leurs commissions des athlètes, les organisations sportives nationales et le gouvernement du Canada, ont pris la difficile décision de ne pas envoyer les équipes canadiennes aux Jeux olympiques et paralympiques de l'été 2020 », selon le communiqué officiel publié par les autorités canadiennes, qui appelle également « d'urgence » le CIO à reporter les jeux d'un an ; et qui, par ailleurs, offre toute collaboration pour accueillir les Jeux dans le calendrier. 

Le Comité olympique australien (AOC) a également déclaré officiellement que « les athlètes doivent maintenant donner la priorité à leur propre santé et à celle de leur entourage ». 
 

Un reportero con una mascarilla durante una conferencia de prensa de Tokio 2020 sobre la propagación del coronavirus, el 17 de marzo de 2020

Atalayar avait déjà signalé que les plus hautes autorités olympiques s'étaient engagées à maintenir les Jeux olympiques dans la capitale japonaise comme prévu, comme l'a déclaré le président du CIO, Thomas Bach, entre autres, qui a expliqué la semaine dernière que « toutes les mesures étaient prises pour sauvegarder la sécurité et les intérêts des athlètes, des entraîneurs et des équipes de soutien ».

Même Shinzo Abe, le Premier ministre du Japon, a assuré que le calendrier des Jeux olympiques ne serait pas retardé, bien qu'il soit considéré par divers secteurs comme très proche dans le temps, compte tenu de la situation actuelle dans de nombreux pays touchés par la propagation du virus COVID-19, avec une succession écrasante de décès et de personnes touchées et un système de santé qui s'est pratiquement effondré dans la lutte contre la pandémie. Le chef du gouvernement du pays hôte a expliqué que sa nation était prête à organiser l'événement olympique sans délai ou à prendre des mesures spéciales pour son développement.
 

El primer ministro de Japón, Shinzo Abe

Ainsi, l'administration japonaise et les dirigeants du CIO ont compris qu'à quatre mois des Jeux, il y avait encore beaucoup de place pour poursuivre les préparatifs tout en minimisant le problème de la propagation du coronavirus.

Ainsi, les préparatifs pour l'organisation des Jeux dans la capitale japonaise se sont poursuivis, en tenant compte, par ailleurs, du fait que cet événement implique des engagements économiques forts. Le Japon a investi quelque 35 milliards d'euros dans la préparation des Jeux olympiques, ce qui rapporterait au CIO quelque 2,7 milliards d'euros de bénéfices provenant des droits de télévision.