Le principe de Nash et la fin de l'Algérie

Una imagen tomada desde la región marroquí de Oujda muestra a guardias fronterizos argelinos patrullando a lo largo de la frontera con Marruecos – PHOTO/FADEL SENNA/AFP
Une image prise dans la région marocaine d'Oujda montre des gardes-frontières algériens patrouillant le long de la frontière avec le Maroc - PHOTO/FADEL SENNA/AFP

A propos d'équilibre, quoi de mieux que de citer Nash qui le définit comme une situation dans laquelle aucun joueur ne trouve sa meilleure stratégie de jeu en dépendant des coups de l'adversaire ; ainsi, les prétendants ne se contentent que de satisfaire des objectifs limités. 

À l'époque de feu le roi Hassan II, le royaume du Maroc et l'Algérie maintenaient un certain équilibre, je dirais de Nash, qui décrivait une situation où les deux pays n'étaient pas incités à changer de stratégie compte tenu de leurs capacités respectives, peu nombreuses à l'époque ; où l'échiquier géopolitique était dominé par la guerre froide. 

En conséquence, aucune des deux parties n'optimisait sa stratégie, même si chacune d'entre elles reconnaissait l'aboutissement d'un tel comportement et ses conséquences. Un équilibre soutenu essentiellement par la coopération que les deux pays se sont engagés à mettre en œuvre sous l'égide de l'ONU. Cette coopération a assuré l'équilibre de Nash qui, avec le temps, s'est transformé en un blocus absurde qui a duré 30 ans et a condamné les parties au sous-développement et à la pauvreté. 

L'intronisation du roi Mohammed VI en 1999 a bouleversé les conditions de cet équilibre et a conduit à une stratégie dominante avec des décisions souveraines. L'obstination de l'Algérie à maintenir un statu quo aussi anachronique que néfaste n'a plus de raison d'être. 

Après plusieurs tentatives de rapprochement infructueuses, le Maroc a opté pour le progrès et l'autonomie du Sahara sous sa souveraineté, sans se soucier de la dérive de l'Algérie qui, curieusement, ne trouvait pas d'incitation à aller de l'avant dans un monde qui, en 2003, évoluait rapidement après la chute, en 1991, de l'idéologie favorite de l'Algérie : le communisme. 

Ainsi, pendant que l'Algérie confiait son destin à la volatilité des hydrocarbures, le Maroc entreprenait des méga-infrastructures pour asseoir son industrialisation ; il mettait en œuvre des technologies de pointe pour entrer dans les chaînes de valeur des principales industries mondiales, l'aéronautique civile et militaire, l'automobile, les énergies renouvelables, et j'en passe. Tout cela grâce à des investissements publics et privés, en plus d'attirer d'importants investissements étrangers directs dans le but de devenir un centre de production mondial. 

Ces progrès représentent un tournant géoéconomique qui renforce son positionnement géopolitique et un avantage stratégique dominant qui met fin aux velléités expansionnistes d'une Algérie désarçonnée, entraînée par les décisions de Rabat. C'est-à-dire que pour chaque action marocaine, il y a une réaction algérienne ridicule pour la contrecarrer de manière flagrante, ou un "copier-coller" sans le moindre sens ni la moindre originalité. 

A l'époque, les militaires algériens auraient dû tenir compte des offres du roi Mohammed VI de collaborer à la relance de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) et à la dynamisation de l'économie nord-africaine. En jouant ce jeu, l'Algérie aurait progressé aux côtés du Maroc sans perdre sa position d'acteur majeur ; tout en maintenant ses différences, un nouvel équilibre de Nash aurait été atteint, mais cette fois au niveau dominant, où l'Algérie bénéficierait également de progrès et d'un débouché vers l'Atlantique pour le minerai de fer issu de l'exploitation conjointe de la mine de Gara Yebilat à Tindouf, convenue en 1962.

Mais le régime algérien a opté pour le pire, à savoir la fermeture des frontières et de l'espace aérien et, enfin, la rupture unilatérale des relations diplomatiques avec le Maroc, s'éloignant ainsi de toute possibilité de coopération et d'équilibre. Ces décisions ont plongé le pays dans la misère, privant son peuple du droit inaliénable de vivre dans la paix et la dignité. 

L'Algérie aurait pu être une grande nation par sa taille et ses ressources naturelles, mais elle s'est contentée d'être un pays de criminels trompeurs ; elle manque d'une identité culturelle, qu'elle n'arrive pas à usurper au Maroc, et d'une culture politique qui lui soit propre. 

Son discours belliqueux cache son effondrement et il tente dangereusement de mener une guerre ouverte, alors qu'il souffre d'un isolement international dû à sa politique étrangère désastreuse et d'une instabilité due à ses divisions internes (querelles et vendettas entre clans de différents services de sécurité). Elle est confrontée à une agitation sociale continue et aux soulèvements de la population enlevée à Tindouf, ainsi qu'aux revendications d'indépendance de la République de Kabylie récemment proclamée et aux tensions le long de la frontière sud avec la Mauritanie et le Mali, à l'est avec la Libye et à l'ouest avec le Maroc. 

Le déclenchement de la guerre fera exploser l'Algérie de l'intérieur et de l'extérieur en raison de sa faiblesse politique et sociale, ainsi que de son manque de pertinence internationale. Les experts s'inquiètent de sa préparation à affronter le Maroc et, en raison de son pouvoir diplomatique désastreux, elle ne serait pas non plus en mesure de gérer les répercussions. En d'autres termes, la guerre dépasserait son véritable potentiel, ainsi que son illusoire confiance en soi, et risquerait de se terminer comme la Syrie, avec les chars de l'OTAN dans le Moray. 

Le pouvoir militaro-politique algérien a également montré sa réticence à coopérer avec l'ONU à travers les tables rondes de peur d'être rattrapé par les attentes d'un changement pour lequel le pays n'est pas prêt. En effet, depuis sa création (1962), l'Algérie n'a jamais vécu dans un environnement de paix et de prospérité, préférant rester dans des zones d'ombre, qu'il s'agisse de la guerre des sables, de l'ETA, du MPAIC, du Polisario ou de l'Iran et de ses milices du Hezbollah. 

Le Maroc, partenaire privilégié de l'OTAN et gardien de la sécurité sur le flanc sud, ne menace jamais, il exécute. Si l'armée algérienne, par erreur ou par omission, prend l'initiative, le Maroc, à l'unisson, ne s'arrêtera pas jusqu'à ce qu'il mette hors d'état de nuire l'État terroriste algérien en déliquescence. 

Le potentiel de guerre du Royaume, tant défensif qu'offensif, dépasse de loin celui de l'Algérie en qualité et en efficacité. Il dispose d'un renseignement efficace et performant, d'une armée royale hautement moralisée, qualifiée et expérimentée, ainsi que du soutien unanime d'une population marocaine lassée des frasques du duo octogénaire Chengriha-Tebboune. 

Sous la conduite du roi Mohammed VI, le pays a pris la sage décision de muter d'une économie médiocre à une puissance continentale en seulement 20 ans, acquérant ainsi un soft power significatif. Il a réussi à transformer le paysage géopolitique de l'Afrique du nord en faisant basculer l'équilibre des forces en faveur de sa cause nationale. Une réussite marocaine, soutenue par ses alliés et la communauté internationale, qui défend son intégrité territoriale, la paix et la sécurité dans la région. 

La dictature algérienne, à la traîne dans sa dérive et son immobilisme, se trouve dans un dilemme insurmontable. Elle n'accepte pas le rééquilibrage, ne coopère pas pour le réaliser et digère mal les acquis du Royaume du Maroc qu'elle qualifie d'"ennemi" sur un ton belliqueux, le rendant responsable de ses malheurs. 

L'Algérie a manqué de coopération, indispensable à tout équilibre, et a eu trop d'arrogance. Pour ces raisons, elle subit de graves conséquences et paiera cher chacune des erreurs qu'elle a commises au cours des 50 dernières années, à moins qu'elle ne renonce.