« Taxi » (deuxième et dernière partie)

Detalle de la portada del libro de Khaled Al Khamissi, “TAXI” - PHOTO/CEDIDA
Gros plan sur la couverture du livre de Khaled Al Khamissi, « TAXI » - PHOTO/PRÊTÉE
Livre de Khaled Al Khamissi, publié en 2006 et traduit en anglais en 2009 ; la 28e édition en arabe a été publiée en 2019

« Une œuvre littéraire et une observation précise des conditions de la société égyptienne et de l'opinion publique en même temps.

Dr Galal Amin 

Comme je l'ai indiqué dans la première version de ce texte, il s'agit maintenant d'aborder dans cet article « d'autres questions liées à l'Irak, à la Palestine, aux islamistes, aux actions terroristes de l'époque, à l'éducation et aux heures supplémentaires, à la bourse (en crise aujourd'hui, mais qui a permis à certains de s'enrichir, même au Maroc), au “trafic” des élections... et à bien d'autres sujets ». 

A propos de l'Irak, les analyses de Khaled Al Khamissi sont prémonitoires, ou peut-être est-ce le chauffeur de taxi qu'il a interviewé qui dit, dans la conversation 10 : « Mais, il y a une chose qu'il ne faut pas oublier : à la fin, c'est l'Irak qui gagnera. Bref, qui rit le dernier rit le mieux ». Quand j'ai lu cette phrase en 2008, je n'y ai même pas cru. 

Et dans la même veine, j'ai trouvé cette phrase rapportée par Khaled dans la conversation 12 : « D'après moi (c'est le chauffeur de taxi), pas plus de dix ou quinze ans. C'est-à-dire que mon fils qui a dix ans aujourd'hui, quand il sortira de l'université, sera (l'Egypte) en guerre contre les Israéliens. Et il ajoute, après un moment de silence : « Le problème vient d'eux, pas de nous. Ce sont eux qui sont incapables de vivre en paix. 

Portada del libro “Taxi”  - PHOTO/CEDIDA
Couverture du livre « Taxi » - PHOTO/PRÊTÉE

Ce pressentiment ne s'est pas réalisé aujourd'hui. Mais avec ce qui se passe à Gaza et à la frontière avec l'Egypte (ce qu'on appelle l'axe Philadelphie), rien n'est définitif. Prémonitoire ou pas prémonitoire ? Je vais vous parler de quelque chose que j'ai personnellement vécu en 1990. Il s'agit de l'apartheid et de son leader emprisonné pendant plus de 27 ans. J'avais 32 ans à l'époque. Je n'ai jamais cru à la libération de Nelson Mandela, ni à la fin du régime d'apartheid en Afrique du Sud. Ce fut une grande surprise pour moi. Ce jour-là, j'ai appris quelque chose de très important : dans la vie (la politique fait partie de la vie), tout est possible. L'Afrique du Sud est confrontée à d'autres problèmes aujourd'hui. Mais le régime ségrégationniste de l'apartheid est révolu. 

Abordons maintenant la question sensible de l'éducation et, par extension, des heures supplémentaires. Depuis que l'école existe, le capitalisme a fait de l'éducation une marchandise soumise à l'offre et à la demande. C'est pourquoi les écoles publiques fleurissent partout où les rapports sociaux sont favorables aux capitalistes. Personnellement, je suis un produit des écoles publiques, de l'école primaire à l'université. Aujourd'hui, en septembre 2024, ce sont les écoles publiques qui dominent le marché. Demain, avec l'intelligence artificielle, ce sera une autre paire de manches, mais tant que le système capitaliste dominera, l'IA sera déifiée. On en parle dans la conversation 16, mais d'une manière différente. 

Taxi - PHOTO/CEDIDA
Taxi - PHOTO/PRÊTÉE

Dans la conversation 17, nous parlons d'un chauffeur de taxi qui est aussi trader en bourse. Khaled Al Khamissi nous dit ceci : « C'est un chauffeur de taxi, mais aussi un spécialiste de la bourse ; c'est un excellent trader et une star parmi sa famille et ses amis car il a enrichi plusieurs d'entre eux en quelques jours ». Nous sommes en 2007-2008. La bourse a également fait son apparition au Maroc. Bien plus tôt (1929), en tout cas le nouveau système a commencé en 1997. Et certains, devenus de puissants ministres, se sont enrichis grâce à la bourse. Certains parlent de « délit d'initié ». Cela reste à prouver. Quant aux pauvres qui se sont enrichis, ils ont été anéantis par la suite. Je m'excuse de donner mon avis sur cette partie. 

Revenons à la bourse et à la conversation 18. Le chauffeur de taxi dit ceci : « On se demande qui a acheté.... ». Évidemment, ce sont ceux qui savaient que les prix ne baisseraient pas et qu'ils augmenteraient ». Ces mots ont été prononcés par le « chauffeur de taxi-trader » en 2007-2008. Il poursuit : « Au final, ils auront ruiné en un jour les mouches qui ont fui le massacre et enrichi quelques messieurs... ». La même situation perdure aujourd'hui à des rythmes différents. Et il conclut : « C'est la vie. Pour que les grands grandissent, il ne faut pas s'arrêter de bourdonner, sinon comment grandissent-ils ? Tout est dit. 

El escrtitor, columnista y promotor cultural egipcio Khaled Al Khamissi - PHOTO/ https://es.wikipedia.org/wiki/Khaled_Al_Khamissi 
L'écrivain, chroniqueur et promoteur culturel égyptien Khaled Al Khamissi - PHOTO/ https://es.wikipedia.org/wiki/Khaled_Al_Khamissi

Passons aux attaques... Dans la conversation 19, le chauffeur de taxi dit ceci : « C'est le gouvernement qui l'aurait fait pour gagner la sympathie du peuple... avant les élections présidentielles ». Vous avez compris, comme moi, qu'il s'agissait d'actes terroristes. Il n'y a rien à dire là-dessus, si ce n'est la méfiance des gens à l'égard des véritables instigateurs de ces attentats... 

Quant au « trafic » des élections dans nos pays sous-développés, il y aurait beaucoup à dire. Malheureusement, la crise démocratique est totale, même dans les pays développés. Comme la prise d'assaut du Capitole aux Etats-Unis en janvier 2021 et, en France, les manifestations et les émeutes. Ces événements illustrent comment les crises politiques, les désaccords profonds et les mécontentements peuvent conduire à des actes de protestation extrême ou à des tentatives de renversement de l'ordre établi. Dans ces contextes, la démocratie est mise à l'épreuve et les institutions doivent trouver les moyens de gérer ces tensions tout en préservant l'État de droit.

Abdelhak Riki