"Seul oui est oui"

Les données sont ce qu'elles sont. Elles ne trompent pas. Elles ne comprennent pas les droits et les gauches. Ce ne sont que des chiffres, indépendamment des manipulations ou des interprétations qui peuvent en être faites en fonction des intérêts et du moment.
La loi sur la garantie intégrale de la liberté sexuelle, plus connue sous le nom de loi "oui est oui", n'a pas eu les résultats escomptés. C'est un fait, même si tout le monde ne veut pas le voir. Au contraire, elle a ouvert des portes que l'on voulait fermer, avec plus d'assurances pour protéger, pour garantir la sécurité. Mais cela n'a pas été le cas. Cette loi est devenue la porte de sortie vers une liberté totale ou plus proche qui, comme il est évident et logique, est mise à profit par ceux qui aspirent à réduire leur emprisonnement ou à en sortir rapidement.
Plus de 721 délinquants sexuels ont bénéficié d'une réduction de peine. Plus de 70 délinquants sexuels condamnés ont été libérés.
Ce ne sont pas que des chiffres. Ce ne sont pas des ouï-dire. Il s'agit des informations publiées il y a quelques jours par le Conseil général du pouvoir judiciaire (CGPJ) et qui, à partir d'aujourd'hui, ont augmenté, parce qu'il y a de nombreuses peines qui ont été demandées en révision et qui, une fois résolues, donneront des chiffres plus élevés, et parce que, selon ce Conseil, en raison de la grève des avocats, toutes les données des différents organismes concernés n'ont pas été compilées.
Depuis le 7 octobre, date d'entrée en vigueur de ce qui devait être l'une des grandes réalisations de la ministre de l'Égalité, Irene Montero, ce que nous vivons et voyons est un désastre permanent. Chaque nouveau cas de réduction de peine ou de libération de prison qui apparaît est une blessure qui se rouvre, un rappel de ce qui n'a jamais été oublié parce que la cicatrice demeure toujours, un retour à la peur de la victime, de sa famille et de ses amis, une vie en demi-teinte face à des lendemains incertains où la vengeance peut occuper le devant de la scène.
Les données ne trompent pas. Et l'entêtement ou peut-être l'arrogance n'aident pas. L'erreur est humaine, la rectification aussi. Lorsque cette voie n'est pas choisie, il est normal que l'on soit livré à soi-même. La loi d'Irene Montero pourrait être le début de la fin pour ne pas admettre que lorsque les choses vont mal, il faut les redresser. Elle et son parti, Unidas Podemos, partenaires du gouvernement, ont continué à leur manière, en rejetant sur les juges la responsabilité de ce grand échec et en faisant feu de tout bois. Cette fois, le PSOE n'a pas cédé à leur pression et, dans le cadre de ce désastre, a également proposé de réformer la loi, ce qui a été approuvé grâce aux voix de l'opposition. Trahison ou raison ?
La confrontation entre les membres de la coalition gouvernementale est plus qu'évidente. Il suffit de voir les manifestations organisées à l'occasion de la Journée de la femme. Serrer la main de ceux qu'il ne faut pas serrer par pur intérêt personnel conduit tôt ou tard à ce que nous savons tous.