Berlusconi, "roi" de la politique, des affaires et des scandales

PHOTO/AFP/Alberto PIZZOLI - Silvio Berlusconi
PHOTO/AFP/Alberto PIZZOLI - Silvio Berlusconi

Silvio Berlusconi, le personnage contemporain qui a le moins besoin d'être présenté, est décédé lundi dans un hôpital de Milan, après une crise de santé dont il a tenté, à 86 ans, de continuer à jouer les vedettes dans l'actualité la plus variée qui soit, qu'il avait monopolisée pendant plus de deux décennies. Sa biographie est riche en détails, mais il est impossible de déterminer lequel d'entre eux décrit le mieux son état, dans lequel il a mêlé la politique, les affaires et les scandales les plus variés que l'on puisse attribuer à une personnalité publique qui a alterné les variantes du pouvoir avec la promotion audiovisuelle d'un populisme grossier et des scènes privées de sexe et de corruption.

Il est cependant juste de dire qu'il a battu des records de popularité, avec trois réélections en tant que premier ministre d'une Italie toujours déstabilisée et, comme le reflète ce fait, en bénéficiant d'un soutien dans les urnes qui contrastait avec ses extravagances et ses exemples à l'édification douteuse. Sa démagogie politique n'a jamais été ternie par sa capacité à s'enrichir de manière incontestable, ni à se préoccuper des inégalités sociales, qu'il a comblées par la possession de médias audiovisuels éloignés de la moindre préoccupation culturelle et par le suivi fanatique des vicissitudes footballistiques du Milan AC, équipe dont la propriété complétait la sympathie qu'il suscitait verbalement.

Ses idées politiques se faisaient remarquer dans les forums internationaux, notamment au niveau de l'Union européenne, sous réserve du suspense de ses arguments qui suscitaient toujours des doutes à l'avance. Dans cette dernière phase de son activité politique, il a fait partie de l'alliance qui a porté au gouvernement italien, dirigé par Meloni et dont on se souvient avec nostalgie (parmi tant d'autres qui se sont répétées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale), le régime fasciste dirigé par Benito Mussolini, dont les principes continuent d'être rejetés par toutes les sociétés démocratiques. Il est vrai que ses partisans au sein du gouvernement s'efforcent d'empêcher que les principes et les tactiques qu'il a défendus ne tombent dans l'oubli. La réalité est que, pendant son long mandat à la tête du gouvernement, les libertés n'ont pas été menacées et les principes démocratiques ont été respectés. 

Le dernier souvenir de sa surprise politique habituellement imprévisible après sa mort est le soutien qu'il a apporté à l'invasion russe de l'Ukraine et ses sympathies personnelles envers Vladimir Poutine, qu'il considérait comme son ami et son soutien, contrairement au rejet de ce personnage par la plupart des hommes politiques (à l'exception du Hongrois Orbán) qui partagent les gouvernements et les membres de l'Union européenne et de l'OTAN et qui font tant pour que l'héroïsme des Ukrainiens parvienne à stopper l'ambition émanant du Kremlin de ramener l'Union soviétique heureusement oubliée.