Tension entre la Namibie et le Botswana

La mort de quatre Namibiens par des tirs de l'armée anti-braconnage du Botswana provoque des tensions entre les deux pays frontaliers. L'incident s'est produit le soir du 4 sur l'île de Sedudu, alors que des soldats botswanais patrouillaient sur la rivière Chobe dans la région du Zambèze.
Le Botswana est l'un des pays africains les plus rigoureux en matière de protection de l'environnement. Ses réserves naturelles, qui comprennent le plus grand nombre d'éléphants d'Afrique, sont une attraction touristique qui attire des millions de visiteurs chaque année, mais aussi le plus grand nombre de chasseurs qui prétendent avoir tué un éléphant ou de braconniers qui cherchent des défenses à vendre au marché noir.
Les Namibiens assassinés naviguaient dans un canoë lorsqu'ils ont été touchés par une patrouille des services spéciaux anti-braconnage du Botswana, qui, selon des sources namibiennes, a tiré et tué les quatre hommes.
Ces derniers mois, douze autres braconniers namibiens ont été exécutés alors qu'ils tentaient d'échapper à la surveillance du Botswana.
L'événement, dont la version est différente entre les deux pays, a provoqué des manifestations de protestation à Windhoek, la capitale namibienne, et dans d'autres villes du pays. Ces incidents ont fait deux morts et plusieurs blessés. Les manifestants ont brûlé des drapeaux du Botswana et des dizaines de voitures portant des plaques du Botswana ont été incendiées. Les Botswanais de la capitale namibienne ont dû fuir ou se cacher.
Les Namibiens affirment que ce qui s'est passé est un vrai meurtre. Les quatre morts, disent leurs connaissances, pêchaient dans la rivière, qui était pleine de crocodiles et d'hippopotames, mais ne chassaient pas. Pour sa part, le Botswana reconnaît à peine qu'ils ont agi de manière irréfléchie et que leurs soupçons étaient justifiés. Aucun engin de pêche n'a été trouvé à bord.
Hormis les incidents, presque toujours liés au braconnage, qui est moins puni en Namibie, les relations entre les deux pays sont bonnes. Les deux présidents, le Namibien Hage Geingob et son collègue botswanais Mokgweetsi Masisi, se sont entretenus au téléphone et ont fait des déclarations qui ont calmé la situation ; bien qu'en Namibie, les médias et les partis politiques continuent de protester.