Façade atlantique

Atteindre cet objectif n'est pas une tâche facile, tant sur le champ de bataille que dans la lutte pour la fameuse propagande. Aujourd'hui, tout d'un coup, les mobilisations étudiantes aux États-Unis et en Europe apparaissent. Rien d'accidentel, rien à voir avec le mauvais traitement des femmes par le Hamas à Gaza ou les talibans en Afghanistan depuis si longtemps. Cela semble sortir de nulle part, il n'y a pas de coïncidences dans ces intérêts, mais nous saurons qui, comment et avec quel argent la prétendue innocence émotionnelle des étudiants universitaires est manipulée, bien que nous puissions avoir quelques soupçons.
Entre les deux, nous, Européens, sommes confrontés à une grave menace d'instabilité dans la région du Sahel, en Afrique, à laquelle on accorde beaucoup moins d'attention qu'elle ne le mérite pour le degré qu'elle représente. Il s'agit d'un autre scénario utilisé par les groupes terroristes, les radicaux islamiques, les paramilitaires russes et iraniens, avec une certaine couverture de l'Algérie.
Il faut répéter sans cesse que la stabilité de cette région d'Afrique est la stabilité de l'Europe et du monde. La présence militaire de la France dans des pays tels que le Mali, le Burkina Faso et le Niger a pris fin à la suite de coups d'État menés par les Russes, laissant dans la région un sentiment non seulement anti-français, anciennement colonisateur, mais aussi anti-européen.
Moscou poursuit son objectif répété d'obtenir un débouché sur l'Atlantique en un point aussi stratégique que le Sahara ou la Mauritanie. Depuis 48 ans, les intérêts géostratégiques des Etats-Unis et de l'Union européenne et l'intégrité territoriale du Maroc l'ont contrariée. Et ce d'autant plus après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Depuis quelques mois, une initiative majeure est en cours, promue par le roi Mohammed VI, reprise et approuvée par les pays de la région avec le soutien des États-Unis et de pays européens comme l'Espagne, pour renforcer ce qu'on appelle la façade atlantique afin, entre autres mesures, de permettre aux pays du Sahel d'utiliser les ports du Sahara pour le commerce de leurs produits.
Cette initiative est considérée comme une opportunité de stimuler l'économie et de consolider les institutions de ces pays, d'encourager les investissements étrangers et d'étendre l'influence de la façade atlantique. Rabat se présente comme un acteur clé dans l'endiguement de nombreuses menaces découlant des turbulences dans la région du Sahel, contribuant de manière significative au maintien de la paix et à la promotion des valeurs de coopération dans tous les secteurs.
Le directeur général de la sûreté nationale et de la surveillance du territoire du Maroc, Abdellatif Hammouchi, a discuté avec ses homologues espagnols à Madrid des détails de cette opération stratégique pour tous, qui est étroitement liée aux efforts conjoints visant à lutter contre les menaces terroristes et les diverses formes de criminalité organisée, en particulier les réseaux d'immigration clandestine, la traite des êtres humains et le trafic de stupéfiants.
Hammouchi a également discuté avec ses homologues espagnols des différentes menaces et risques sécuritaires dans l'environnement régional des deux pays, ainsi que des mécanismes permettant de développer et d'élargir les domaines de coopération bilatérale en matière de sécurité afin de faire face à tous ces défis et risques avec une vision commune.
Il convient de rappeler que la France a dû reconstruire ses relations avec le Maroc après de longs mois de blocage car, comme l'a déclaré le ministre français de l'Intérieur à Rabat, la sécurité des Jeux olympiques de Paris dépend dans une large mesure de la coopération avec le Maroc et ses services de sécurité et de renseignement.