L'heure de la vérité

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde se serrent la main près du Premier ministre hongrois Viktor Orban et du Premier ministre slovaque Robert Fico, le jour du sommet de l'Union européenne à Bruxelles, Belgique, 20 mars 2025 - REUTERS/YVES HERMAN
L'heure de la vérité a sonné et chaque dirigeant politique doit prendre position. L'avenir immédiat de l'Union européenne est sur la table

Les intérêts de l'appartenance à ce grand club économique sont sans aucun doute évidents. La phrase qui définit l'UE comme un géant économique, mais un nain politique, est célèbre. Chacun, selon les pays, ses circonstances et les ambitions et la catégorie de ses dirigeants. Les approches idéologiques peuvent influencer, mais en réalité, la majorité montre qu'elle donne la priorité à ses questions personnelles, partisanes et électoralistes.

L'Union souffre depuis longtemps des agissements du dirigeant hongrois Viktor Orban et du slovaque Robert Fico, des populistes qui cherchent à conserver le soutien de citoyens qui, pour la plupart, sont assez déçus par le non-respect des attentes démesurées qu'ils avaient créées quant aux avantages de faire partie du club européen.

Il convient de rappeler qu'à l'époque, leur principale préoccupation était d'appartenir à l'OTAN face à la menace russe, après la tragique expérience sous l'Union soviétique.

Curieusement, Poutine a réussi à changer l'opinion d'une grande partie des Hongrois et des Slovaques et continue d'intervenir dans les autres pays européens pour les déstabiliser autant que possible. Il est en guerre cybernétique et propagandiste avec eux depuis 2014. Il ne cherche pas à améliorer la situation des quelques communistes qui restent, sa stratégie se concentre sur la croissance des partis d'extrême droite qui, en outre, ont surfé sur la vague déferlante de Donald Trump et de sa prétendue idylle avec Poutine.

Un casse-tête compliqué qui menace de briser l'unité européenne si ses dirigeants et ses citoyens ne se réveillent pas et ne prennent pas conscience de la gravité de la situation et du grand changement que représente le fait de devoir assumer les engagements de leur propre défense qui, jusqu'à présent, étaient en grande partie à la charge des États-Unis.

Ces engagements ne se limitent pas à des milliards d'euros d'armement, il s'agit de vies, de conscience et de culture de sécurité et de défense en retrouvant des principes et des valeurs. Poutine menace ses voisins du nord de l'Europe et, au sud, il cherche à déstabiliser l'Afrique du Nord pour obtenir une sortie sur l'Atlantique.

Il est absurde que Pedro Sánchez et Giorgia Meloni veuillent changer les mots pour justifier des décisions politiques en matière de sécurité et de défense qui ne sont pas populaires mais qui sont nécessaires. Les citoyens ont parfaitement le droit que leurs dirigeants leur parlent clairement et ne les considèrent pas comme un simple vote qu'il faut conserver pour rester au pouvoir. Sans oublier le frein que représentent les partenaires d'extrême gauche et les indépendantistes.