Le Pérou gagnera en soutenant le Plan d'autonomie du Maroc pour le Sahara

Après 18 ans d'élaboration exhaustive et œcuménique – raison pour laquelle il a été présenté à l'ONU, la plus grande instance politique de la planète –, le plan a reçu un accueil très favorable de la communauté internationale, qui a apprécié son caractère pacifique et inclusif – il ne serait jamais imposé par Rabat – et l'a largement reconnu comme une proposition unilatérale réaliste, sérieuse et crédible, dont la solution sera le résultat d'une négociation politique mutuellement acceptable, comme l'a bien souligné le Maroc.
C'est là, à mon avis, que réside la magie qui explique les adhésions ou les soutiens unilatéraux à la proposition d'autonomie marocaine, qui a suivi un parcours marqué par des soutiens incessants que l'on pourrait qualifier, successivement, de progressifs, croissants et écrasants, de la part des États membres de l'ONU, et qui, selon moi, constituent une avalanche de manifestations souveraines de ralliement à une initiative du Royaume marocain qui, de par sa nature même, accorde un gouvernement administratif aux populations sahraouies, tout en laissant au Royaume, comme il se doit, la souveraineté sur le Sahara occidental, seul scénario possible pour préserver l'intégrité territoriale du Maroc.
Notre diplomatie sait par cœur ce que signifie politiquement pour le Pérou, au regard de sa vie internationale, l'émancipation de la proposition d'autonomie marocaine. Elle ne peut donc pas se permettre de laisser passer les circonstances conjoncturelles et l'opportunité comme des prémisses parfaites pour une projection internationale réussie du Pérou, le fait que le Royaume-Uni se soit joint aux États-Unis d'Amérique et à la France, pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, pour soutenir le Maroc dans son initiative et reconnaître sa souveraineté sur le Sahara, comme l'ont fait Washington et Paris.
Le Pérou a fait le premier pas en suspendant ses relations avec la non-existent « République arabe sahraouie démocratique » autoproclamée, et cette seule mesure suffit amplement pour que notre pays suive les traces de trois puissances mondiales, mais aussi pour ne pas se désynchroniser du Brésil, de l'Équateur, du Panama, du Costa Rica, de la République dominicaine, etc., qui se sont également ralliés à la proposition d'autonomie.
Si le ministre Schialer a annoncé que le Pérou défendra la thèse des 200 milles de souveraineté et de juridiction – attention, il ne s'agit pas d'un espace maritime de 200 milles – lors de la Conférence des Nations unies sur les océans, à Nice, alignant ainsi le pays sur l'adhésion écrasante à la CNUDM, alors, de la même manière, il serait tout à fait logique que le Pérou se joigne au soutien mondial majoritaire en faveur de l'initiative d'autonomie du Sahara marocain. Nous y gagnerions beaucoup, au niveau international !
Miguel Ángel Rodríguez Mackay, ancien ministre des Affaires étrangères du Pérou et internationaliste
Article publié dans le journal Expreso