Les cloches sonnent le glas pour le Polisario

Brahim Ghali, líder del Frente Polisario - AP/FATEH GUIDOUM
Brahim Ghali, chef du Front Polisario - AP/FATEH GUIDOUM
Les preuves croissantes de radicalisation djihadiste dans les rangs du Polisario, ainsi que les rapports des services de renseignement indiquant des liens avec des réseaux terroristes transnationaux, remettent directement en question ceux qui, en Espagne, ont traditionnellement maintenu une vision favorable du Polisario en tant que « mouvement de libération nationale » sans percevoir le risque que cette organisation criminelle représente pour la paix et la sécurité en Espagne
  1. Le faux est toujours voué à disparaître
  2. Classé comme terroriste
  3. Ainsi sonnent les cloches pour le Polisario
  4. La caricature du guérillero sahraoui

Les amis espagnols du Polisario sont appelés à réfléchir à la complexité du conflit et aux risques liés au soutien d'un acteur dont la réalité actuelle va bien au-delà d'un simple séparatisme fonctionnel.

Le Polisario a non seulement trahi son propre rêve, mais il a également trompé ceux qui ont cru en lui sans vraiment regarder derrière le masque.

Depuis le début de l'année 2025, plusieurs voix politiques et médiatiques aux États-Unis, en Europe et en Amérique latine se sont élevées pour demander que le Front Polisario soit désigné comme organisation terroriste. Ces demandes sont fondées sur des accusations de liens avec des groupes extrémistes, d'actes de violence contre des civils et d'activités illicites dans la région du Sahel et du Sahara.

Après Al-Qaïda, Al-Shabab, Daech, Abu Sayyaf, les Gardiens de la révolution islamique, le Hezbollah, le Hamas, Boko Haram, AQMI et d'autres, il semble que ce soit au tour du POLISARIO, ce soi-disant Front populaire pour la libération du Sahel-Hamra et du Rio de Oro, qui tire son nom d'un acronyme espagnol tout en prétendant gouverner une « république arabe », révélant ainsi l'un de ses paradoxes les plus frappants et les plus ironiques, qui illustre parfaitement l'identité fabriquée et fausse de ce soi-disant « mouvement de libération nationale ».

Le faux est toujours voué à disparaître

Lors de son discours à l'occasion de l'ouverture de la session législative en octobre dernier, le roi Mohammed VI a déclaré, à propos de la question du Sahara marocain, qu'« aujourd'hui, grâce à Dieu, la vérité a été révélée ; la vérité prévaut toujours : les causes justes triomphent toujours... » et a ajouté « Dieu le Très-Haut a dit : Et dis que la vérité est venue et que le faux s'est dissipé, le faux est toujours destiné à se dissiper ».

Ainsi, les cloches de la vérité sonnent de plus en plus fort, annonçant la fin d'une grande imposture, la révélation d'une tromperie délibérée, l'effondrement d'une bande séparatiste qui, présentée depuis longtemps comme un acteur incontournable de la « cause sahraouie », voit aujourd'hui sa véritable nature dévoilée, son mensonge périr et son image s'effondrer devant l'opinion publique internationale, révélant une réalité aussi sombre et inquiétante que l'illusion séparatiste qu'elle entretenait.

Plusieurs rapports et responsables politiques ont mentionné des liens entre le Polisario et des réseaux djihadistes, notamment ceux de l'Iran, du Hezbollah et des groupes actifs au Sahel. Des accusations ont été formulées concernant la participation de membres du Polisario au trafic d'armes, de drogue et d'êtres humains, ainsi qu'à la radicalisation dans les camps de Tindouf. Des attaques contre des civils ont également été mentionnées, notamment des attentats terroristes aveugles contre la ville de Smara en 2023. Les actions menées contre des civils espagnols dans les années 1970-1980 sont citées comme preuves d'une stratégie de terreur menée par les milices du Polisario, contre laquelle des associations de victimes se sont mobilisées pour réclamer justice pour les actes commis contre leurs ressortissants. Des parlementaires américains, dont le député Joe Wilson, européens (le député français Pierre-Henri Dumont) et latino-américains (le député argentin Álvaro González) ont publiquement soutenu l'idée de désigner le Polisario comme organisation terroriste, citant des rapports de « think tanks » américains et européens.

Classé comme terroriste

Avant d'examiner ce que représentent pour la question du Sahara marocain les récentes demandes d'inscription du Front Polisario sur la liste des organisations terroristes, il est essentiel de replacer cette qualification dans le contexte plus large des dynamiques des relations internationales. En effet, la désignation d'un groupe comme « terroriste » est apparue dans les relations internationales principalement dans le contexte de la lutte contre les actes violents visant à déstabiliser les États et la communauté internationale. Cette pratique s'est renforcée à partir des années 1990, notamment avec la reconnaissance par le Conseil de sécurité des Nations unies en 1992 que le terrorisme international constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales.

Le contexte général s'est intensifié après les attentats du 11 septembre 2001, qui ont conduit à un renforcement des efforts internationaux visant à définir, prévenir et combattre le terrorisme. Le Conseil de sécurité a alors adopté plusieurs résolutions qualifiant le terrorisme de menace grave pour la sécurité mondiale, justifiant des mesures coercitives, y compris des sanctions et le recours à la force.

L'objectif principal de la désignation d'une organisation comme terroriste est précisément de permettre aux États et aux organisations internationales de justifier des mesures spécifiques, telles que des sanctions, des opérations militaires et la coopération en matière de renseignement, tout en isolant politiquement ces groupes armés et en soulignant leur caractère infamant.

La pratique consistant à qualifier une organisation de terroriste est donc née de la nécessité pour la communauté internationale de répondre à une menace asymétrique qui remet en cause la souveraineté des États et la sécurité mondiale, ce qui pose un défi majeur en matière de coordination politique, juridique et sécuritaire à l'échelle mondiale. Il convient toutefois de rappeler que la qualification d'une organisation comme terroriste diffère entre les gouvernements nationaux et les instances régionales et internationales en raison de l'absence de définition universelle du terrorisme en droit international, ce qui permet à chaque entité d'élaborer ses propres critères et listes. Le cas le plus emblématique est celui du Hamas, classé comme terroriste par l'UE, les États-Unis et le Canada, mais non inscrit sur la liste de l'ONU en raison de désaccords au sein du Conseil de sécurité.

Il convient de souligner que cette différence d'approche génère des divergences dans les listes d'organisations désignées comme terroristes, reflétant les priorités géopolitiques et sécuritaires, ainsi que les souverainetés juridiques nationales et régionales dans l'application de cette qualification. Il est également important de préciser que la qualification d'un groupe comme terroriste n'est pas seulement un acte déclaratif, elle s'accompagne de procédures juridiques et législatives précises qui, selon les niveaux (international, national), impliquent une décision formelle (résolution internationale, décret national), une inscription sur une liste officielle avec des critères spécifiques, des mesures juridiques (gel des avoirs, sanctions pénales) et administratives (contrôles, fermetures) et un cadre procédural garantissant les droits fondamentaux dans la poursuite des infractions.

Ainsi sonnent les cloches pour le Polisario

En avril dernier, le représentant républicain Joe Wilson a annoncé son intention de présenter un projet de loi au Congrès américain visant à inscrire le Front Polisario sur la liste noire des organisations terroristes étrangères du Département d'État. Cette initiative marque un tournant stratégique dans la politique américaine, bénéficie du soutien de plusieurs législateurs influents des deux chambres et s'appuie sur des analyses qui relient le Polisario à des activités terroristes et déstabilisatrices dans la région du Maghreb et du Sahel, en particulier des liens avec l'Iran et des groupes djihadistes.

Ce projet de loi vise à criminaliser le Front Polisario et à le désigner officiellement comme organisation terroriste, ce qui irait au-delà de la procédure administrative classique de désignation par le Département d'État. Il s'agit donc d'une initiative législative qui, si elle était adoptée, renforcerait juridiquement cette qualification et les mesures associées (sanctions, gel des avoirs, poursuites pénales) dans le droit américain.

En Amérique latine, plusieurs personnalités politiques et think tanks soutiennent la demande de désignation du Front Polisario comme organisation terroriste, en s'appuyant notamment sur un rapport du Hudson Institute qui établit des liens entre le Polisario, le Hezbollah, l'Iran et des groupes djihadistes au Sahel. En Argentine, le député Álvaro González a publiquement soutenu cette classification, tandis qu'au Pérou, des législateurs dénoncent le soutien iranien au Polisario et son implication dans des attaques contre le Maroc. Au Paraguay, des sénateurs se joignent à cet appel, soulignant la menace que représente le Polisario pour la sécurité régionale. Ces voix latino-américaines s'inscrivent dans un mouvement international qui cherche à reconnaître le Polisario non seulement comme un simple groupe séparatiste armé, mais aussi comme un acteur impliqué dans des réseaux terroristes transrégionaux.

En France, plusieurs voix politiques appellent à qualifier le Front Polisario d'organisation terroriste, s'appuyant sur des analyses dénonçant ses liens avec des groupes extrémistes tels que le Hezbollah et l'Iran, ainsi que sur des actes de violence et des activités illicites dans la région sahélo-saharienne. Le député Pierre-Henri Dumont a publiquement demandé cette désignation, soulignant que le Polisario agit désormais comme un vecteur de déstabilisation géostratégique, notamment à travers ses liens avec des réseaux terroristes transrégionaux et le trafic illicite dans les camps de Tindouf.

Plusieurs questions ont été posées à ce sujet au Parlement européen. La plus récente date de 2023, lorsque le député européen Thierry Mariani a adressé une question écrite à la Commission européenne, demandant si elle considérait les attaques contre des civils à Smara comme des actes terroristes et si elle envisageait de suspendre le financement des camps de réfugiés de Tindouf, contrôlés exclusivement par le Front Polisario.

Dans ses réponses à cette question et à d'autres questions similaires, la Commission a indiqué qu'elle « ne disposait d'aucune information sur une éventuelle collaboration entre le Polisario et des groupes terroristes dans la région », mais qu'elle « continuerait à suivre de près l'évolution de la situation », et sans annoncer la suspension du financement des camps de rétention de Tindouf, elle a promis de « suivre attentivement la situation et les conditions d'utilisation de l'aide » !

En attendant que la Commission européenne prenne pleinement conscience du risque sécuritaire que représente le Polisario dans la région, des sources espagnoles ont récemment révélé qu'une douzaine de Sahraouis, nés dans les camps de Tindouf en Algérie et ayant participé au programme « Vacances en paix » en Espagne, sont tombés dans la radicalisation djihadiste avant d'accéder à des postes de direction au sein de l'État islamique (Daech) au Sahel. Les mêmes sources avertissent que ces individus, qui parlent parfaitement l'espagnol et ont une expérience avec des familles espagnoles, pourraient être capables de commettre des attentats sur le sol européen. Cette nouvelle révélation des services de renseignement confirme un risque réel et croissant de radicalisation djihadiste parmi les membres du Front Polisario dans les camps de Tindouf, identifiés comme des lieux de recrutement et de radicalisation pour les groupes djihadistes au Sahel et au Maghreb, en raison de l'instabilité, de la pauvreté et de l'influence des idéologies extrémistes. Les experts et les services de renseignement avertissent que cette situation pourrait évoluer rapidement si les groupes djihadistes opérant dans la région décidaient de s'en prendre aux intérêts occidentaux. La présence de membres du Polisario à la tête d'organisations telles que Daech augmente considérablement le risque que des individus pro-Polisario en Europe soient mobilisés pour commettre des attentats.

N'oublions pas dans ce contexte qu'entre 1973 et 1986, le Front Polisario a mené 289 attaques terroristes contre des bateaux de pêche et des citoyens espagnols, qui ont paradoxalement été reconnus par l'État espagnol comme « victimes du terrorisme », sans que les auteurs aient été officiellement identifiés comme terroristes à ce jour.

Les preuves croissantes de radicalisation djihadiste dans les rangs du Polisario, ainsi que les rapports des services de renseignement indiquant des liens avec des réseaux terroristes transnationaux, remettent directement en question ceux qui, en Espagne, ont traditionnellement maintenu une vision favorable du Polisario en tant que « mouvement de libération nationale » sans percevoir le risque que représente cette organisation criminelle pour la paix et la sécurité en Espagne.

La position des services de renseignement et des analystes internationaux est de plus en plus critique, avertissant que la radicalisation de certains individus liés au Polisario et les liens avérés avec des acteurs transnationaux impliqués dans la violence représentent un risque réel pour la sécurité régionale et, potentiellement, pour la stabilité européenne. Cela oblige les amis espagnols du Polisario à réfléchir à la complexité du conflit et aux risques liés au soutien d'un acteur dont la réalité actuelle va bien au-delà d'un simple séparatisme fonctionnel.

Les récentes demandes visant à inscrire le Front Polisario sur la liste des organisations terroristes reflètent une évolution importante dans la perception internationale de ce mouvement séparatiste, longtemps considéré comme un acteur politique et militaire dans un conflit de décolonisation. Il est désormais perçu par plusieurs acteurs internationaux comme impliqué dans des activités déstabilisatrices transrégionales, notamment la contrebande d'armes et le recrutement de combattants. Ces appels à classer le Front Polisario comme organisation terroriste représentent un tournant décisif dans le conflit, dans la mesure où la volonté de plusieurs États de qualifier ce mouvement de menace pour la sécurité régionale et internationale conduit sincèrement à le discréditer en tant que partie prenante du processus politique de l'ONU.

La caricature du guérillero sahraoui

Il a fallu attendre un demi-siècle pour que le monde puisse enfin affronter la réalité et reconnaître ce que les Marocains savaient depuis toujours : que cette prétendue lutte du Polisario pour « l'indépendance » du Sahara n'était en réalité qu'une imposture grotesque. Mais mieux vaut tard que jamais, afin que le masque tombe et que l'imposture dont certains se réjouissaient cède la place à la triste vérité.

Les images de la chute, qu'elle soit physique, morale ou symbolique, illustrent souvent la fragilité humaine face au pouvoir des dieux, comme dans la mythologie gréco-romaine, ou face aux conséquences de la démesure ou de la transgression. Lorsque la chute implique une rupture brutale avec un ordre établi, générant des conséquences émotionnelles, symboliques ou narratives, elle prend une dimension tragique qui révèle de fortes tensions entre les aspirations humaines et les limites imposées par la réalité. La dimension tragique émerge également de la violence du contraste entre un avant et un après (la chute de Bagdad, la prise de Grenade, la Nakba, l'effondrement de l'URSS...), incarnant une fracture identitaire et des traumatismes durables.

À l'inverse, la chute du Front Polisario, qui implique la fin d'un programme politique anachronique, parce que lent, progressif, agonisant et inévitable, ne semble pas susciter de perception tragique, même si elle aura des conséquences profondes à long terme. Mais ce qui, à mon humble avis, est vraiment tragique dans l'effondrement du rêve séparatiste, ce n'est pas tant que le Polisario soit discrédité en tant que groupe terroriste, mais que pendant des décennies, certains aient réduit l'internationalisme de gauche à la caricature du guérillero sahraoui luttant pour la liberté d'un prétendu peuple et méritant tout notre soutien inconditionnel. C'est là la véritable tragédie : un mythe cynique et trompeur qui a aveuglé des générations de gauche européenne et latino-américaine, transformant un conflit géopolitique en une pantomime idéologique, au détriment de la vérité et de la justice. Le Polisario a non seulement trahi son propre rêve, mais il a également trompé ceux qui y croyaient sans vraiment regarder derrière le masque.