Un professeur français meurt en défense des valeurs européennes

L'horreur est revenue en France et dans toute l'Europe : vendredi dernier, le professeur d'histoire français Samuel Paty a été poignardé et décapité dans la banlieue parisienne. Un immigrant de 18 ans ayant des racines tchétchènes a commis cet acte terrible et a été abattu peu après par la police.
Il s'agit d'une atteinte à la liberté d'expression, à la tolérance et à la séparation de l'État et de la religion, l'un des fondements de la République française.
Le père de 47 ans avait abordé la question de la liberté d'expression en classe, en montrant des dessins animés du magazine satirique Charlie Hebdo représentant Mahomet et les dangers de l'Islam radical.
Le père musulman d'un des étudiants de Paty a alors lancé une campagne de haine contre l'enseignant sur les réseaux sociaux. Des prêcheurs radicaux se sont joints à cette « fatwa » privée. Les autorités islamiques, comme le site officiel de la Grande Mosquée de Paris, ont également diffusé la vidéo de haine du père et exigé que des mesures soient prises contre le professeur pour blasphème. Maintenant, il n'y a plus que des commentaires déplorant le meurtre du professeur.
Dans les forums virtuels des institutions islamiques en France, de nombreux commentaires ont été lus qui montraient de la compréhension pour la décapitation du professeur. Pourquoi devrait-il être permis de se moquer du prophète, maintenant qu'il y aurait un effet dissuasif pour le meurtre.
Un argument similaire a été avancé il y a presque six ans après l'attaque terroriste contre la salle de rédaction de Charlie Hebdo. Et tout récemment, un musulman fanatique a poignardé deux passants devant l'ancienne salle de rédaction.
Récemment, le président français Emanuel Macron a appelé à des mesures plus fermes contre le « séparatisme islamique » de la part des citoyens qui rejettent les valeurs libérales et laïques de la société française. Jusqu'à récemment, par exemple, la délivrance de certificats de virginité devenait une infraction punissable. Il faut maintenant surveiller plus étroitement les forums Internet et supprimer rapidement les messages haineux.
Les valeurs fondamentales telles que la liberté d'opinion et l'État de droit doivent être protégées autant que possible dans tous les pays de l'UE. Il doit être clair que la charia ne peut être conciliée avec le système juridique européen. Les prêcheurs de haine doivent être punis et empêchés de parler aux croyants et surtout aux jeunes. L'instruction religieuse doit être plus strictement contrôlée, y compris ce qui est prêché dans les mosquées.
Peut-être faudrait-il introduire un enseignement éthique obligatoire, qui enseignerait aux jeunes citoyens de l'UE et aux migrants les valeurs fondamentales qui constituent les libertés civiles dans la société européenne. Les appels à la haine - et j'inclus les attaques contre les homosexuels par les évêques et les prêtres catholiques en Pologne - doivent être punis. Nous le devons tous à Samuel Paty, qui a dû mourir pour défendre nos valeurs.
Otmar Lahodynsky est président international de l'Association des journalistes européens (AEJ) et ancien rédacteur européen de Profil.