Les Jeux olympiques, une arme politique

Una fotografía tomada en Saint-Denis, al norte de París, el 28 de marzo de 2024, muestra una vista de la sede del Comité Organizador de los Juegos Olímpicos y Paralímpicos de París 2024 – PHOTO/JOEL SAGET/AFP
Une photographie prise à Saint-Denis, au nord de Paris, le 28 mars 2024, montre une vue du siège du Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 - PHOTO/JOEL SAGET/AFP
Les prochains Jeux Olympiques, les XXXIII de l'ère moderne, qui se dérouleront à Paris entre le 26 juillet et le 11 août, démontrent une fois de plus leur caractère d'instrument politique entre les mains de l'élite du pouvoir mondial pour maintenir son contrôle sur les 193 pays membres des Nations unies.  

Les Jeux Olympiques (JJ. OO.) ne sont pas étrangers à la géopolitique mondiale ; ils n'obéissent pas aux principes d'égalité et de jumelage entre les peuples, au-delà des querelles, des affrontements armés, des migrations massives forcées et des violations des droits de l'homme. Les Jeux Olympiques ne sont pas, comme leurs organisateurs voudraient le faire croire, la pure expression du sport et de l'effort humain, mais des armes de pression politique. Leur organisation et leur développement obéissent donc à un double critère. Certains pays sont accueillis, d'autres vilipendés, selon l'opinion des responsables du Comité international olympique et des comités nationaux, ainsi que du pays organisateur, dans le cas des XXXIIIe Jeux olympiques en France.   

Si, comme l'a assuré le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, la politique n'a aucune influence sur les Jeux, pourquoi les équipes et les athlètes russes et bélarusses ne pourront-ils participer que s'ils acceptent de jouer le rôle de parias ? Ils ne pourront pas représenter leur pays, ils n'auront pas de drapeau, pas d'hymne, ils défileront incognito. Ils seront les nouveaux "damnés de la terre" de Frantz Fanon.  

Parce que la Russie a déclenché une guerre d'agression en 2022, qui se poursuit encore, en envahissant l'Ukraine", disent les dirigeants. Pourquoi ne pas appliquer le même critère à Israël, qui mène une guerre atroce à Gaza, tuant vieillards, femmes et enfants ? Pourquoi ne pas appliquer le même critère au Myanmar, à l'Afghanistan, au Burundi ou au Cambodge ?  

La guerre de la Russie contre l'Ukraine est condamnée par une grande partie de la communauté internationale, mais pas par la totalité. La guerre d'Israël contre Gaza aussi, et même par une partie de la population israélienne et de la diaspora juive dans le monde. Mais ce qui est vrai pour Moscou ne l'est pas pour Tel Aviv. 

Contrairement aux tournois sportifs, aux manifestations artistiques et à la plupart des championnats, les participants et les équipes le font à titre individuel. Aux Jeux olympiques, en revanche, ce sont les pays qui sont représentés, qui défilent, qui concourent pour les médailles. Au nom de quels principes peut-on obliger des athlètes à renier leur drapeau et à condamner en public les agissements de leurs dirigeants politiques ? Il est pour le moins aberrant de juger les participants en fonction de leurs opinions politiques.  

De nombreux pays du monde qui vont participer aux Jeux olympiques et qui défileront avec leurs équipes et leurs drapeaux le long de la Seine à Paris sont dirigés par des dictateurs sanguinaires qui violent systématiquement les droits de l'homme de leur peuple et restreignent les droits et libertés fondamentaux. Ils participeront et leurs autocrates, souvent issus de coups d'État sanglants, seront à la tribune en tant qu'invités d'honneur.  

Quant aux pays qui ont dominé pendant des siècles des centaines de millions d'Asiatiques, d'Africains et d'Américains, ont-ils déclaré qu'ils avaient des remords pour leur passé colonial ? Ces mêmes pays, dont la France, hôte des Jeux olympiques, n'ont jamais eu d'obstacles ou de conditions à leur participation, même aux Jeux olympiques les plus abominables de l'histoire, ceux organisés par Adolf Hitler en 1936 à Berlin.  

Il ne serait pas surprenant que les équipes et les athlètes russes et bélarusses décident de se retirer des compétitions, non pas parce qu'ils soutiennent la guerre en Ukraine, ni par dévotion aux présidents russe et bélarusse, Vladimir Poutine et Aleksander Lukashenko, mais par décence et dignité à l'égard de leurs compatriotes, qu'ils savent représenter.