La fin des subventions et des éventuels investissements des pays du Golfe en faveur de l'Égypte pourrait gravement affecter l'économie du Caire

Aide économique à l'Égypte : les pays du Golfe retirent leurs subventions et recherchent des investissements plus rentables

PHOTO/ARCHIVO - Abdel Fattah al-Sisi y Tamim bin Hamad al-Thani
PHOTO/FILE - Abdel Fattah al-Sisi et Tamim bin Hamad al-Thani

Les pays du Golfe semblent changer de position vis-à-vis de l'économie égyptienne, attendant du Caire une relation économique mutuelle, contrairement à leur position précédente qui consistait à injecter des subventions et de l'aide au pays. Les pays du Golfe seraient plus intéressés par des investissements qui garantiraient des bénéfices à long terme.

Aujourd'hui, les nations de la région ont décidé de diversifier davantage leurs investissements. Ces économies semblent plus intéressées par des investissements axés sur l'Asie de l'Est, et plus particulièrement sur la Chine. Elles devraient investir entre 1 et 2 billions de dollars en Extrême-Orient au cours des 5 prochaines années, la majorité de ces investissements étant concentrés sur la Chine. 

L'Égypte, quant à elle, est en proie à une crise causée principalement par la hausse de l'inflation et une crise du taux de change. Selon le MiddleEastObserver, "la valeur de la livre égyptienne a continué à chuter suite à sa décision de passer à un taux de change flexible. La monnaie a perdu environ 50 % de sa valeur par rapport au dollar depuis le début de l'année 2022".

AFP/KHALED DESOUKI - El Banco Central Egipcio en el centro de El Cairo
AFP/KHALED DESOUKI - La Banque centrale égyptienne dans le centre du Caire

Des facteurs externes tels que la crise du COVID ou le conflit en cours en Ukraine ont également gravement affecté l'économie du pays. L'Égypte est fortement dépendante des importations de blé, étant le plus grand importateur de blé au monde, principalement en provenance d'Europe de l'Est. Au début de l'année, le gouvernement a alloué 127,7 milliards de livres égyptiennes (4,14 milliards de dollars) aux subventions alimentaires, car la majorité des ménages à faible revenu (environ 30 % de la population) dépendent de ces subventions de base. 

L'une des principales raisons pour lesquelles les pays du Golfe ont réduit leur aide et leurs investissements en Égypte est le retard de la décision de l'exécutif de libéraliser le taux de change de la livre égyptienne, ainsi que l'existence de deux taux de change dans le pays et des taux d'imposition plus élevés sur les marchés compte tenu de la crise mondiale actuelle des prix. Ces conditions rendent le climat économique de l'Égypte défavorable à ces pays du Golfe.

Pour atténuer la crise, le gouvernement a décidé de vendre des parts dans 32 entreprises publiques et de céder le contrôle de certains secteurs de l'économie au secteur public, tels que les transports, l'électricité, l'assainissement, etc. 

En mai dernier, le Qatar a affirmé la cessation de toute aide ou subvention à l'Egypte. Le Koweït et l'Arabie Saoudite ont également décidé de changer leur approche de l'aide. Ces pays attendent que le Caire mette en œuvre les réformes proposées par le Fonds monétaire international (FMI) à la suite du plan de sauvetage de 3 milliards de dollars du FMI, telles que la vente des entreprises publiques et la transition vers un taux de change flexible. Le FMI réalisera un rapport pour analyser les changements proposés par l'Égypte et, s'il approuve l'analyse, un second prêt d'environ 354 millions de dollars sera accordé. Dans la foulée, les analystes économiques estiment que les pays du Golfe seront plus enclins à investir dans le pays.