Aramco envisage de privatiser des actifs pour renforcer sa liquidité

Le géant public saoudien Aramco prévoit de privatiser des actifs afin d'accroître sa liquidité.
Cette stratégie vise à mobiliser des liquidités afin d'assurer le financement. Il s'agit d'un plan plus large qui vise à renforcer l'État et à faire face à la situation énergétique actuelle. Il convient de noter que le gouvernement détient une participation de 81,5 % dans Aramco, mais dépend fortement des paiements effectués par le géant pétrolier, qu'il s'agisse de revenus ou d'impôts.
Selon Reuters, la vente des usines rapportera environ 4 milliards de dollars aux raffineries. On part également du principe que le gouvernement saoudien fait pression sur Aramco pour qu'il augmente ses bénéfices et ses paiements à l'État. En effet, au début de l'année 2025, l'entreprise, considérée comme la plus rentable au monde et principale source de revenus de l'État, cherchait à vendre des actifs, à améliorer son efficacité et à réduire les coûts non essentiels.
Il s'agit toujours d'une opération hautement confidentielle, mais il a été affirmé que d'autres moyens de réduire les coûts consistent à se débarrasser de communautés résidentielles ou d'oléoducs et à vendre des usines de gaz ou des infrastructures portuaires. La date précise n'est pas connue, mais des sources affirment que d'autres entreprises locales pourraient être intéressées par l'achat de ces acquisitions.
De même, le plan de réduction des dividendes au milieu de cette année vise à lutter contre les fluctuations des prix du pétrole dues aux tensions géopolitiques actuelles et aux guerres commerciales déclenchées par le président américain Donald Trump.
La société a refusé de commenter la possibilité de la réalisation des ventes d'actifs ou le montant des bénéfices qui pourraient être générés par la collecte des fonds. De même, le gouvernement saoudien n'a pas répondu aux demandes de commentaires de Reuters.

Le rapport financier d'Aramco pour 2024 a révélé que la société possède ou détient des participations dans dix-huit centrales électriques et infrastructures nationales qui fournissent de l'énergie aux usines de gaz et aux raffineries. À cela s'ajoute la mise en service prévue d'autres centrales électriques et le démarrage du projet gazier Taqbir cette année. De même, les résultats du deuxième trimestre 2025 n'ont pas encore été publiés, mais la faiblesse des prix du pétrole a entraîné une baisse de 4,6 % du bénéfice net au premier trimestre de l'année.
Le flux de trésorerie disponible lié aux fonds restants après les opérations d'investissement et les dépenses a chuté de 16 %, soit 19,2 milliards de dollars, ce qui est insuffisant pour payer les dividendes de 21,36 milliards de dollars.
La possibilité d'une vente effective d'actifs immobiliers coïnciderait avec les importants projets nationaux du prince héritier, Mohamed ben Salmane, qui visent à diversifier les ressources de l'économie au-delà de la dépendance au pétrole, de l'imprévisibilité des prix et des pressions internationales. Concrètement, les recettes pétrolières ont représenté 62 % des recettes publiques de l'année précédente.
Le budget saoudien affiche également un déficit de plus de 30 milliards de dollars en 2024, malgré les recettes supplémentaires d'Aramco, qui s'élèvent à 199 milliards de dollars. D'autre part, la société a vendu en mai des obligations d'une valeur de 5 milliards de dollars et a contracté de nouveaux emprunts.
De même, la société a besoin de fonds pour compenser son déficit financier causé par la baisse des flux de trésorerie disponibles due aux prix du pétrole, qui créent une situation d'insuffisance. Tout cela a entraîné une augmentation de la dette nette et de l'endettement au cours des trois dernières années, même si ceux-ci restent inférieurs à ceux d'autres grandes compagnies pétrolières mondiales.

Amin H. Nasser, président-directeur général d'Aramco, a déclaré dans une interview à Bloomberg que le ratio d'endettement restait à son plus bas niveau, à 5 %, et a annoncé la poursuite de l'entrée sur le marché obligataire dans un avenir proche.
L'Arabie saoudite investit actuellement des centaines de milliards de dollars dans des projets de grande envergure tels que l'Expo 2030 et la Coupe du monde de football 2034. De son côté, Aramco entend lever des fonds pour financer divers projets d'infrastructure destinés à attirer davantage d'investissements dans le secteur énergétique.