El coronavirus encalla en los puertos de Marruecos

La crise sanitaire provoquée par le coronavirus et la paralysie générale de l'économie n'ont pas eu d'impact significatif dans les principaux ports marocains, Tanger Med et Casablanca, et l'activité revient progressivement à des ports plus petits. Selon les données de l'Agence nationale des ports (ANP), les échanges commerciaux via les ports marocains ont augmenté de 5,5 % par rapport à l'année précédente au cours de la troisième semaine d'avril, pour atteindre 28,7 millions de tonnes, selon une note publiée par l'organisme public. C'est précisément ce jeudi que l'ANP a rendu public son bilan pour 2019, qui est franchement positif : une croissance de l'activité de 3,2%. Et dans l'air, l'optimisme. Selon des sources gouvernementales citées par le média semi-officiel Le360, il n'y aura plus de confinement après le 20 mai, date fixée pour la fin de l'état d'urgence sanitaire.
Les bonnes données du début de l'année sont dues, selon la note publiée par l'ANP le 21, aux arrivées massives de céréales - qui ont enregistré une croissance de 34% -, au trafic de phosphates et d'engrais et au maintien du trafic de conteneurs (EVP standard). La solidité de l'activité portuaire est une réalité encourageante pour l'ensemble de l'économie marocaine, fortement perturbée par la crise résultant de la pandémie COVID-19. Le premier, Tanger Med, est le plus important port de marchandises du Maroc et le second d'Afrique. Tous les services de l'activité portuaire sont restés opérationnels ces dernières semaines, a confirmé dans un entretien avec l'agence d'Etat MAP le directeur du port Tanger Med Passagers, Kamal Lakhmas. Dans une information recueillie par le portail H24INFO, le directeur précise la normalisation du trafic de conteneurs dans le domaine de l'exportation et de l'importation et en transbordement, ainsi que le flux des camions de marchandises (selon les normes TIR) dans les deux sens.
En ce sens, Tanger Med a mis en place un plan de continuité des activités pour garantir les besoins et les opérations portuaires, a déclaré M. Lakhmas dans la même interview. En ce sens, le 3 avril dernier - au plus fort de la pandémie - l'hebdomadaire Jeune Afrique a souligné que l'activité de Tanger Med était « identique » à celle d'avant la crise.
« Tanger Med Zones maintient ses activités industrielles et se prépare à la décontamination », a déclaré Ilham Khalil, directeur de Tanger Free Zone, dans une interview publiée vendredi par le magazine numérique marocain Ecoactu. L'essor de la zone franche dans la ville du détroit est dû à l'activité dans les domaines de la pharmacie, des énergies renouvelables, de l'aéronautique, de l'automobile, de la plasturgie, de l'alimentation et des services, rapporte l'hebdomadaire économique Challenge. « La plateforme industrielle de Tanger Med est opérationnelle afin de continuer à soutenir les activités d'importation et d'exportation des entreprises internationales et nationales situées dans ses six zones d'activité (...) Depuis le début de la pandémie, nous avons mis en place un plan de continuité des activités que nous exécutons efficacement avec tous les partenaires de l'écosystème, partenaires industriels et clients », explique Khalil.

Le fait est que Tanger Med Zones a mis en place une série de mesures sanitaires rigoureuses pour soutenir les activités de ses clients, explique M. Challenge. Les multinationales et les entreprises locales ont mis en place un plan de continuité des activités. Parmi les mesures adoptées : la réduction du personnel opérationnel au minimum nécessaire, la fourniture d'équipements de protection individuelle, la mise en place de mesures d'éloignement social au sein des lignes de production, etc. Comme le souligne l'hebdomadaire précité, les industriels ont mené deux stratégies : adapter la capacité de production à la demande du marché avec leur activité habituelle et mettre en place de nouvelles lignes de production pour fournir les équipements essentiels pendant la période d'urgence sanitaire : masques de protection, écrans de bureau, emballages pour soutenir le marché alimentaire local, produits de désinfection, etc. La plate-forme de Tangerine compte un millier d'entreprises exportatrices et génère plus de 80 000 emplois.
En ce sens, l'opérateur FRS, en charge de la gestion régulière de plusieurs lignes maritimes entre l'Espagne et le Maroc, a continué à opérer depuis le début de la crise. Selon la société numérique marocaine LesEco, quelque 40 000 tonnes de marchandises ont été transportées par l'opérateur au moyen de sept navires entre les ports de Tanger Med et d'Algésiras. La situation n'est pas non plus mauvaise de l'autre côté du détroit. Malgré la crise du coronavirus, dans le port de la ville de Cadix mentionnée ci-dessus - qui est en concurrence avec Tanger Med - les données étaient similaires à celles d'avant la crise sanitaire.
De plus, l'autre grand port du Maroc, Casablanca, a fonctionné normalement ces derniers jours, affirme le journal marocain spécialisé L'Économiste. Entre le 14 et le 26 avril, au moins 30 cargos sont arrivés dans la capitale économique du pays ou attendaient de quitter le port de Casablanca. Entre le 27 avril et le 11 mai, 31 navires devraient arriver. Selon les données de l'ANP, Casablanca est le port qui a enregistré la plus forte croissance au cours des premiers mois de l'année par rapport à l'année précédente : 5,7%. Elle est suivie de Jorf Lasfar (12,4%) et d'Agadir (5,8%).
D'autres petits ports tentent de retrouver des chiffres et une activité normaux. C'est le cas du port d'Essaouira, le 20 avril dernier les autorités qui le gèrent ont pris la décision de relancer ses activités de pêche ; 80% de la pêche côtière a déjà repris. Le port de la ville atlantique avait limité ses activités il y a plusieurs semaines suite aux mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la pandémie, rapporte L'Economiste. En janvier de cette année, les travaux d'extension du port d'Essaouira ont été achevés. Depuis le 21 mars, une nouvelle ligne de transport maritime relie le port d'Agadir, dominé par les exportations de fruits et légumes, au port français de Port-Vendres, rapporte le même journal économique marocain. La suspension du trafic routier de denrées alimentaires a renforcé la position des ports en tant qu'alternative concurrentielle.
D'autre part, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement va allouer cette année 40 millions d'euros à l'Agence nationale des ports marocains (ANP). Il s'agit d'un prêt non souverain visant à moderniser les structures des ports d'Agadir, Kénitra, Casablanca, Sidi Ifni, Tan-Tan et Larache, rapporte le quotidien Le Matin du Sahara et du Maghreb. Il sera accompagné d'une subvention du Fonds pour l'environnement mondial de 5,7 millions d'euros.

Selon les données publiées jeudi par l'Agence nationale des ports du Maroc, 2019 a poursuivi la tendance positive enregistrée l'année précédente. Sur l'ensemble de l'année dernière, 88 millions de tonnes de marchandises ont été atteintes, soit une croissance de 3,2 %, ce qui équivaut à plus de 2,7 millions de tonnes. Ce chiffre s'explique par l'augmentation de 7,2 % des importations. L'Agence pour le développement, l'entretien et la modernisation, un organisme public créé en 2006, exerce ses compétences sur tous les ports du Maroc à l'exception de Tanger Med.
Cette augmentation a un impact sur les données financières de l'ANP : le chiffre d'affaires a augmenté de 4,1% pour atteindre un total de 1.853 millions de dirhams en 2019 (près de 172 millions d'euros) contre 1.781 millions de dirhams (environ 165 millions d'euros) l'année précédente. En outre, les frais de fonctionnement ont atteint 1 748 millions de dirhams en 2019, soit une hausse de 4,1 % par rapport à l'année précédente. Selon la note de l'ANP, cela s'explique par l'augmentation de la prestation de services, la baisse des coûts d'entretien dans les ports, l'augmentation des coûts d'entretien des biens meubles et immeubles et la baisse des frais de personnel, en plus de l'augmentation des charges d'amortissement. Enfin, la note de l'ANP souligne la croissance de 31,3 % de la capacité d'autofinancement de l'agence.
Enfin, le trafic de conteneurs a augmenté de 2,5 %, passant de 12,1 millions de tonnes en 2018 à 12,4 millions de tonnes en 2019. Par secteur, l'année dernière, on a constaté une croissance de 12,6 % du trafic de charbon, qui a atteint un volume de 10,08 millions de tonnes contre 8,95 millions de tonnes au cours de l'exercice précédent. Le trafic de soufre a également augmenté de 20 % pour atteindre 6,6 millions de tonnes.