L'activité agricole ralentit la croissance économique du Maroc de 2,4 %

La croissance économique du Maroc devrait ralentir à 2,4 % au premier trimestre 2024, selon un rapport du Haut-commissariat au plan (HCP). Ceci est le résultat d'un environnement géopolitique turbulent et d'une économie mondiale souffrant d'une sécheresse prolongée.
- La banque centrale du Maroc maintient les taux d'intérêt à 3 %
- 1 entreprise marocaine sur 3 prévoit de croître d'ici 2024
Selon le rapport du HCP, l'économie marocaine devrait croître à un taux annuel de 2,4 % au premier trimestre 2024, contre 3,5 % à la même période l'année dernière. "La reprise amorcée fin 2023 sera entravée par le retour de la sécheresse automnale", note le rapport.
Le début de la campagne agricole 2023-2024 a été marqué par des retards importants dans l'établissement des cultures initiales. Le déficit pluviométrique des quatre premiers mois de la campagne a représenté 53 % de celui d'une campagne normale.

Notamment, si la pluviométrie redevient une saison normale au premier trimestre 2024, la valeur ajoutée agricole pourrait s'améliorer de 0,5 % par an, indique le HCP dans son rapport, qui précise que la croissance atteindra 2,9 %, tirée par la poursuite de l'activité du secteur secondaire hors agriculture, notamment grâce à l'industrie chimique, aux transports et à l'industrie automobile.
Dans le même temps, la valeur ajoutée de l'industrie manufacturière devrait augmenter de 9,4 %, contre -11,8 % au cours de la même période l'année dernière, et continuer à se redresser. Bien que le développement de l'industrie des services soit progressif, il continuera à apporter une contribution significative à la croissance économique. 1,6 point contre 0,5 point pour le secteur secondaire.

Dans le même temps, la demande intérieure reste le principal moteur de la croissance. "La baisse des revenus, qui sera fortement ressentie dans les zones rurales en raison des intempéries, aura un impact sur les dépenses des ménages, mais sera atténuée dans une certaine mesure par l'augmentation des subventions de l'État", note le rapport du HCP, qui estime que la consommation des ménages diminuera de 1,2 % au premier trimestre 2024.
La banque centrale du Maroc maintient les taux d'intérêt à 3 %
La banque centrale du Maroc s'attend à ce que l'inflation baisse à 2,6 % en 2024, mais reste supérieure à l'objectif de 2 %. La banque centrale du Maroc, Al-Maghrib (BAM), a annoncé sa décision de maintenir les taux d'intérêt inchangés à 3 %.
Le Comité a noté que les taux d'intérêt actuels sont considérés comme raisonnables et que l'inflation revient à des niveaux compatibles avec l'objectif de stabilité des prix. L'évaluation du Comité a été soulignée dans une déclaration de la BAM à la suite de la réunion trimestrielle 2023, qui a eu lieu à Rabat.
D'autre part, l'investissement des entreprises non financières devrait diminuer "en raison de la persistance des coûts de financement bancaire". L'évaluation économique du HCP a également révélé que le commerce international a eu un impact négatif sur l'activité économique marocaine au troisième trimestre, réduisant la croissance économique globale de 1,8 point de pourcentage.

La décision de laisser les taux d'intérêt inchangés est conforme à la stratégie de BAM d'équilibrer la croissance économique et de réduire l'inflation, selon le communiqué.
Selon Attijari Global Research, la décision de Bank Al-Maghrib de maintenir son taux d'intérêt de référence à 3 % est conforme aux attentes de 96 % des investisseurs interrogés. Une enquête menée auprès de 35 personnes influentes sur les marchés financiers marocains a prédit avec précision le désir de stabilité de la banque centrale dans un contexte d'incertitude économique.
La décision de la BAM fait suite à une année de resserrement de la politique monétaire visant à apaiser les craintes d'inflation.

1 entreprise marocaine sur 3 prévoit de croître d'ici 2024
Les marchés restent prudemment optimistes, une entreprise sur cinq déclarant que les perspectives de croissance future sont entourées d'incertitude. Quelque 34 % des entrepreneurs marocains prévoient que les conditions du marché s'amélioreront au cours des trois prochains mois, selon une enquête mensuelle de la banque centrale du Maroc, Bank Al-Maghrib.

"Malgré une forte demande extérieure pour les produits automobiles et une croissance continue des exportations de dérivés de phosphate, la croissance du volume des exportations de biens et services devrait ralentir à 11,4 % au premier trimestre 2024, contre 15,5 % au trimestre précédent". "En raison de l'atonie des services, les importations continueront de croître au même rythme que les exportations. "Les importations continueront de croître grâce à l'amélioration de la demande intérieure et à la reprise des achats de biens intermédiaires ", conclut le rapport. .

Selon une enquête réalisée en novembre, les travailleurs de l'industrie s'attendent à une amélioration de la production et des ventes dans tous les secteurs, à l'exception de l'agroalimentaire. Dans le secteur agroalimentaire, la production devrait diminuer et les ventes stagner. En outre, un quart des entreprises interrogées s'attendent à une stagnation de la production et près d'un tiers à une stagnation des ventes.
Les marchés restent prudemment optimistes, une entreprise sur cinq déclarant que les perspectives de croissance future sont entachées d'incertitude.