L'Arabie Saoudite vise à créer 35 000 emplois dans le cadre d'un accord de plus de 18 milliards de dollars

L'intention du prince héritier Mohammed bin Salman est de doubler la population de Riyad et d'en faire l'une des dix villes les plus riches du monde : "Notre objectif est de faire de Riyad l'une des dix plus grandes économies urbaines du monde. Elle se classe aujourd'hui au 40e rang, la 40e plus grande ville économique du monde. Nous avons également pour objectif de faire passer le nombre de ses résidents de 7,5 millions aujourd'hui à environ 15-20 millions en 2030". À cette fin, l'Arabie saoudite a conclu un accord avec de nombreuses entreprises pour qu'elles installent leurs bureaux régionaux dans la capitale saoudienne. Un accord qui permettrait de créer 35 000 nouveaux emplois. Selon les premières estimations de la Commission royale pour la ville de Riyad, l'arrivée de ces quartiers généraux permettrait de stimuler l'économie nationale à hauteur de 70 milliards de rials saoudiens (environ 18,7 milliards de dollars) d'ici 2030.
Parmi les marques les plus importantes de l'opération figurent Pepsi, Bosch, Deloitte, Price Waterhouse Coopers (PWC), Boston Scientific et Bechler. Le directeur exécutif de Deloitte, Mutasem Dajani, a souligné l'importance que Riyad acquiert, non seulement par rapport au reste du pays, mais aussi au niveau international : "Riyad connaît une remarquable transformation pour renforcer sa position en tant que l'un des principaux centres mondiaux pour les affaires, le tourisme et la qualité de vie". Une étape très importante pour l'Arabie Saoudite et surtout pour sa capitale, qui concentre 50 % de l'économie non pétrolière et a l'avantage d'avoir un coût 30 % moins élevé que les autres villes saoudiennes. L'investissement dans les infrastructures est également inférieur à ce qu'il serait dans un autre domaine en raison du développement qui a eu lieu dans ce domaine au cours des dernières années.

En outre, le ministre de l'investissement, Khalid al-Falih, a annoncé qu'au cours du premier semestre de cette année, un certain nombre de règlements clés seront ratifiés en ce qui concerne la gouvernance des zones économiques spéciales, leur établissement, ainsi que les lois sur le travail et l'éducation. En outre, toutes les entreprises opérant dans les zones bénéficieront de certains avantages grâce à cet accord : exonérations fiscales, incitations et améliorations du droit du travail, entre autres.
Cet investissement étranger vient accompagner un projet que l'Arabie elle-même a déjà lancé de son propre chef, en investissant 220 milliards de dollars pour des projets à Riyad et dans ses environs. C'est pourquoi Salman a voulu préciser que l'investissement privé ne laisserait pas de côté celui déjà réalisé par le gouvernement. Les détails de l'ensemble de l'opération ne sont pas encore connus, mais on s'attend à ce qu'ils le soient d'ici le deuxième trimestre, période au cours de laquelle tous les détails du financement devraient également être connus. Pour l'instant, on ne sait pas avec certitude comment le reste du projet sera développé en raison des changements de plans auxquels l'État arabe est confronté. Quelques jours avant l'annonce de cet accord de plusieurs millions de dollars, l'Italie a annoncé la suspension des ventes d'armes à l'Arabie Saoudite, selon le ministre italien des affaires étrangères Luigi di Maio, comme un "message clair de paix". Sans oublier, bien sûr, la révision de l'accord sur les ventes d'armes par les États-Unis après l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche. Riyadh espère que ces actions de la part de l'Italie et de l'Amérique sont temporaires et qu'elles pourront compléter les accords déjà conclus avec les deux gouvernements, ainsi que l'aboutissement de ce pacte qui, s'il réussit, placera la capitale de l'Arabie saoudite parmi les villes financières les plus importantes du monde.