L'Égypte achètera du gaz aux États-Unis si la crise énergétique s'aggrave

La production de gaz naturel du pays a diminué et la demande a augmenté en raison de la hausse de la consommation d'énergie en été et des pénuries de gaz
Central eléctrica de gas natural de West Cairo en el horizonte de Giza, la ciudad gemela de la capital de Egipto - AFP/AMIR MAKAR
Centrale électrique au gaz naturel de l'ouest du Caire dans le ciel de Gizeh, la ville jumelle de la capitale égyptienne - AFP/AMIR MAKAR

La pénurie de gaz naturel en Égypte est un problème grave qui affecte non seulement l'économie du pays, mais aussi la qualité de vie de ses citoyens, et qui nécessite une solution urgente. Face à cette situation, Le Caire a annoncé l'arrivée d'une première cargaison de gaz afin de maintenir le bon fonctionnement de plusieurs centrales électriques à travers le pays. 

Cette première cargaison contient 3,5 milliards de pieds cubes de gaz, énergie avec laquelle le Caire pourrait alimenter ses centrales électriques pendant trois jours. 

Entre-temps, la production de gaz naturel est tombée à 5,7 milliards de pieds cubes par jour, selon les chiffres fournis par le porte-parole du ministère égyptien du pétrole. On est loin des plus de 6,2 milliards de pieds cubes extraits l'année dernière, et des 6,7 milliards en 2022. La situation est préoccupante car, selon le ministère lui-même, l'Égypte a besoin de 5,9 milliards de pieds cubes et seuls 5,7 milliards sont produits. 

La Sidi Kerir Company (Sidpec), l'une des entreprises les plus importantes du pays, a publié un communiqué dans lequel elle fait part de son intention d'acheter du gaz d'éthane liquide nord-américain. L'annonce coïncide avec une participation de 25 % à la bourse d'une coopérative d'entreprises américaines. 

Logotipo de la empresa Sidi Krir Petrochemical Company (SEDBC)<strong> - PHOTO/CEDIDA</strong>
Logo de la société pétrochimique Sidi Krir (SEDBC) - PHOTO/CEDIDA

Le nouveau partenariat d'importation de gaz comprend plusieurs parties, dont Sidpec, l'Egyptian Ethylene and Derivatives Production Company (ETHYDCO), Gama, l'Egyptian Petrochemical Holding Company (EKEM) et l'Egyptian Natural Gas Company (GASCO). La même note confirme que le capital sera fourni en trois étapes, avec un financement assuré à 40 % par les actionnaires et à 60 % par des prêts bancaires. 

La coentreprise travaille à la mise en place d'un système de distribution pour approvisionner les entreprises qui ont besoin de gaz naturel. En outre, l'alliance développe un plan d'urgence pour garantir l'approvisionnement à court et moyen terme. 

Tanques de gas de una planta cerca del Golfo de Suez en la carretera del desierto a las afueras de El Cairo<strong> - REUTERS/AMR ABDLLAH DALSH</strong>
Des réservoirs de gaz provenant d'une usine située près du golfe de Suez, sur la route du désert à l'extérieur du Caire - REUTERS/AMR ABDLLAH DALSH

Par nécessité, Sidpec a été contraint d'arrêter la production de certaines de ses centrales électriques en raison de la forte demande d'énergie dans le pays pendant les mois d'été. La fermeture a été suivie par celle de la société koweïtienne Alexandria Fertilizers Company et de la société égyptienne Abu Qir Fertilizers Company. MOPCO, Sidi Kerir Petrochemicals et Kima ont également annoncé des arrêts de production en raison de pénuries de gaz naturel. 

Avec une population de plus de 100 millions d'habitants qui ne cesse de croître, les problèmes d'approvisionnement deviennent de plus en plus aigus. Au cours des deux derniers mois, les centrales électriques du pays ont été contraintes d'arrêter temporairement leur production. 

El presidente de Egipto, Abdel Fattah al-Sisi, hablando ante el Parlamento durante su toma de posesión para un tercer mandato presidencial, el 2 de abril de 2024 - <strong>Fotografía de la Presidencia egipcia / AFP</strong>
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi, s'exprimant devant le Parlement lors de son investiture pour un troisième mandat présidentiel le 2 avril 2024 - Fotografía de la Presidencia egipcia / AFP

À titre de mesure temporaire, le gouvernement égyptien dirigé par le président Abdel Fattah Al-Sisi a lancé un appel d'offres pour l'achat de 20 cargaisons de gaz naturel liquéfié afin de répondre à la demande. Le Premier ministre égyptien Mostafa Madbouly a annoncé que le pays devait actuellement investir au moins 1,18 milliard de dollars dans le gaz naturel et le mazout pour atténuer la crise énergétique. 

La diversification des sources d'énergie devrait être une obligation plutôt qu'une mesure pour le gouvernement égyptien. Les perspectives d'avenir de l'Égypte consistent à surmonter la crise énergétique en diversifiant ses sources d'énergie, en investissant dans la recherche et l'exploration des énergies renouvelables et en coopérant avec d'autres pays. 

Malgré l'indépendance énergétique acquise il y a plusieurs années, la baisse constante de la production et l'augmentation du prix de certains produits de base, due d'abord à la pandémie puis aux conflits, ont rendu le pays de plus en plus dépendant des importations qui, à long terme, représentent un coût important pour le pays.