L'Égypte augmente ses investissements dans l'éducation et la santé

Le gouvernement El-Sisi a établi une feuille de route qui concentrera ses efforts sur ces deux secteurs au cours des six prochaines années 
El presidente de Egipto, Abdel Fattah al-Sisi, hablando ante el Parlamento durante su toma de posesión para un tercer mandato presidencial, el 2 de abril de 2024 - <strong>Fotografía de la Presidencia egipcia / AFP</strong>
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi s'exprime devant le Parlement lors de son investiture pour un troisième mandat présidentiel le 2 avril 2024 - Photo de la présidence égyptienne/AFP
  1. Une stratégie à l'horizon 2030...
  2. Et aussi une stratégie politique

Suite à de nombreuses demandes de la société égyptienne pour un investissement accru dans les questions sociales, le gouvernement d'Abdel Fattah al-Sisi a décidé d'augmenter ses efforts dans les domaines de l'éducation et de la santé. Le ministre égyptien des Finances, Mohammed Maait, a annoncé ce nouveau programme, qui se traduira non seulement par une forte augmentation du volume des investissements, mais qui s'inscrit également dans une stratégie à long terme axée sur ces deux domaines. 

Une stratégie à l'horizon 2030...

L'idée de l'Égypte va au-delà de l'augmentation des investissements pour la nouvelle année fiscale. Elle veut développer une stratégie forte pour le reste de la décennie qui permettra une réelle amélioration des secteurs de l'éducation et de la santé. Pour commencer, elle va augmenter ses investissements dans la santé de 25 % et jusqu'à 45 % dans l'éducation. L'idée est de concentrer une grande partie des ressources sur ces deux domaines au cours des six prochaines années, en commençant par le nouveau plan fiscal pour 2024-2025. 

El presidente egipcio Abdel Fattah al-Sisi
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi - PHOTO/FILE

Cette idée a été lancée lorsque le gouvernement a présenté le budget général de l'État au parlement au début du mois d'avril. Certains détails ont déjà été fournis dans une déclaration séparée publiée par le ministère des Finances. Il convient de noter que l'Égypte est un pays qui compte plus de 25 millions d'étudiants, ce qui confère une grande valeur au secteur universitaire en particulier. 

Mais c'est le secteur de la santé qui fait l'objet de la plus grande attention. Il est au premier rang des préoccupations de la population égyptienne qui a vu se réduire le nombre de traitements gratuits dispensés par les hôpitaux publics. Même les médicaments ne sont plus fournis par le gouvernement, qui se rapproche de plus en plus d'une privatisation du secteur.

Et aussi une stratégie politique

C'est du moins ce que pensent certains observateurs. A l'heure où l'augmentation du prêt du Fonds monétaire international inquiète la population en raison des mesures que le gouvernement d'El-Sisi serait contraint de prendre. C'est pourquoi beaucoup pensent que cette annonce d'augmentation des investissements dans la santé et l'éducation va plutôt dans le sens de plaire à la société et d'améliorer sa vision du gouvernement égyptien. 

Mais ils préviennent que la tâche ne sera pas facile. Les gouvernements précédents ont eu du mal à traduire leurs efforts en résultats concrets, qui servent ensuite à développer les stratégies qu'ils avaient élaborées à l'origine. D'autant plus qu'il faut des budgets très importants et plusieurs années pour obtenir des résultats concrets, directement perceptibles par les citoyens.

Mais dans le but d'accroître les investissements dans ces deux secteurs clés, l'Égypte augmentera le budget consacré à la santé à près de 500 milliards de livres égyptiennes, soit près de 10 milliards d'euros, ce qui représente une forte augmentation par rapport aux 396,9 milliards de l'année fiscale en cours. D'autre part, les allocations pour le secteur de l'éducation passeront à 858,3 milliards de livres - 16,6 milliards d'euros - une augmentation encore plus importante par rapport aux 591 milliards de cette année. 

Bien que destinée à améliorer l'opinion publique, la démarche est jugée très positive par les observateurs. Loin de suivre la dynamique d'autres mesures qui n'ont apporté aucun bénéfice au-delà de l'élément de propagande qu'El-Sisi cherchait à instiller, cette fois-ci, la société égyptienne bénéficiera - ou du moins devrait bénéficier - d'une forte augmentation des investissements dans deux secteurs où elle réclame de l'aide depuis des années.