Les deux pays arabes soulignent que, si une décision est prise d'exclure un pays membre, cela aurait des conséquences majeures sur la hausse des prix de l'énergie et du pétrole

Les Émirats et l'Arabie saoudite rejettent la "politisation" du marché de l'énergie

AFP/KARIM SAHIB - Hadley Gamble, présentateur et modérateur de la session CNBC, le ministre saoudien de l'énergie, le prince Abdulaziz bin Salman al-Saud, le premier ministre du gouvernement régional du Kurdistan irakien, Masrour Barzani, et le ministre de l'énergie et des infrastructures des Émirats arabes unis, Suhail bin Mohamed al-Mazrouei, lors du World Government Summit à Dubaï, le 29 mars 2022.

Le marché pétrolier ne peut être politisé. C'est la conclusion à laquelle sont parvenus les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite lors du sommet sur la gouvernance 2022 qui s'est tenu à Dubaï sous le thème "façonner les gouvernements du futur". 

Le prince héritier Abdulaziz bin Salman, ainsi que son homologue saoudien, Suhai Al Mazrouei, ont ainsi montré leur rejet de ce qu'ils appellent la "politisation" de l'OPEP+. Par cette prise de position, les deux pays arabes tentent de défendre la persévérance de la stabilité des prix du marché tout en se demandant si le monde est vraiment prêt pour un avenir qui va au-delà du pétrole. 

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Le ministre saoudien de l'Énergie a souligné que les pays du CCG ont rempli leurs obligations pour tenter de sécuriser l'approvisionnement et a déclaré que "la mission de l'OPEP+ est de stabiliser le marché. Si nous demandons à l'un des membres de partir, nous augmenterons les prix, ce qui va à l'encontre de ce que veulent les consommateurs", a-t-il déclaré.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a eu un impact direct et indirect sur la hausse des prix du pétrole et du gaz. La Russie, membre de l'OPEP+, se trouvait à la croisée des chemins à cet égard puisque, suite au veto des États-Unis sur les importations de pétrole russe et à l'appel de ces derniers à un "boycott" de Moscou en ce qui concerne cette matière première, les principales puissances internationales ont commencé à chercher d'autres voies d'approvisionnement en pétrole.

Toutefois, dans le cas de l'Europe, la forte dépendance de l'Union européenne à l'égard du pétrole et du gaz fait qu'il est difficile pour les pays de l'UE de chercher des alternatives à court terme.

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C'est pour cette raison que l'Émirat, ainsi que l'Arabie saoudite, a plaidé en faveur de la non-politisation du marché pétrolier afin qu'il ne soit pas affecté par la hausse des prix ou les pénuries d'approvisionnement.

Le prince Abdulaziz bin Salman a rappelé que la Russie produit "environ 10 millions de barils par jour, soit environ 10 % de la consommation mondiale", ce qui représente "une contribution importante".

Le ministre saoudien de l'Énergie a souligné que "les pays du Conseil de coopération du Golfe ont mis en œuvre ce qui leur est demandé" et a réaffirmé la nécessité pour le reste des pays "de remplir leurs obligations". En outre, il a indiqué que "les gens se concentrent sur les problèmes régionaux sans tenir compte de l'impact global".

En outre, bin Salman a expliqué qu'"il ne fait aucun doute que si la sécurité de l'approvisionnement est affectée, cela affectera l'économie et le bien-être, mais aussi l'économie mondiale d'une manière plus fondamentale". 

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Parallèlement, il a souligné l'importance de l'engagement de l'OPEP+ et a affirmé que si les questions politiques ne sont pas laissées de côté, "nous ne pouvons pas traiter ou maintenir des relations avec différents pays à d'autres moments".

Dans la même veine, le ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis, Suhail Al Mazroue, a indiqué que "davantage d'investissements sont nécessaires", tout en soulignant l'importance de "séparer la politique de la disponibilité de l'énergie à des prix raisonnables", selon Reuters.  A cet égard, il a affirmé que la transition vers les énergies renouvelables nécessite "des investissements notamment dans le secteur pétrolier et gazier (...) il n'est pas possible de faire face aux défis énergétiques mondiaux sans développer les ressources".

Il a également défendu la volonté des pays du Golfe de maintenir leur indépendance vis-à-vis des diktats américains. Al Mazroue a dénoncé le fait que "nous ne voulons pas que les États-Unis nous dictent ce que nous devons faire, nous sommes des experts dans notre domaine et ce que nous faisons est au bénéfice des consommateurs".

Enfin, le ministre a souligné que la sécurité énergétique est désormais "une priorité", après avoir souligné que "les partenaires de l'OPEP+ tentent de maintenir le système et la stabilité des prix".
 


 

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