L'OCDE voit un danger de récession dans la zone euro et au Japon en raison du coronavirus

L'impact du coronavirus pourrait réduire de moitié la croissance de l'économie mondiale d'ici 2020, à 1,5%, selon le scénario le plus défavorable analysé par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui prévoit que si le virus se répand massivement au Japon et en Europe, ces deux pays pourraient entrer en récession. Cela se reflète dans les perspectives intermédiaires de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui révisent celles publiées en novembre, qui prévoient une croissance économique mondiale d'environ 2,9 %.
L'OCDE n'exclut pas que dans son scénario le plus négatif - avec une épidémie prolongée et une contagion généralisée à d'autres régions - le produit intérieur brut mondial chute au cours de ce premier trimestre. Elle admet cependant que l'évolution à court et moyen terme est « très incertaine ». L'hypothèse selon laquelle l'épidémie atteindra un pic en Chine ce trimestre et sera plus modérée dans d'autres pays fait que la reprise économique mondiale cette année sera de 2,4 %, soit cinq dixièmes de point de moins.
Avant l'épidémie, l'activité était déjà faible, mais elle a montré des signes de stabilisation et même d'amélioration. Or, l'effet du coronavirus sur la confiance, les marchés financiers, les chaînes d'approvisionnement et le tourisme explique ce déclin. Contrairement à l'épidémie de SARS en 2003, les interdépendances de l'économie mondiale sont cette fois-ci beaucoup plus importantes et la Chine joue « un rôle beaucoup plus important dans la production et sur le marché du tourisme ».
La province chinoise du Hubei, l'épicentre de l'épidémie, représente 4,5 % de la production chinoise. Et les touristes chinois représentent environ 10 % des touristes internationaux dans le monde, a ajouté l'agence. Pour l'instant, on estime que le PIB du G20 augmentera de 2,7 % en 2020, soit cinq dixièmes de moins que prévu, et celui de la zone euro de 0,8 % (trois de moins).
L'OCDE s'attend à ce que l'économie chinoise croisse de 4,9 %, soit huit dixièmes de moins. L'impact de la contraction de sa production à l'échelle mondiale reflète son importance croissante dans les chaînes d'approvisionnement et les marchés des matières premières, a-t-il ajouté. Aux États-Unis, il prévoit une augmentation de 1 % d'ici 2020 (un dixième de moins), au Japon 0,2% (quatre de moins), au Royaume-Uni 0,8% (deux de moins), en France 0,9% (trois de moins) et en Allemagne 0,3% (un de moins), selon ses prévisions, qui n'incluent pas l'Espagne.
L'OCDE appelle à une action « rapide » contre le coronavirus, avec des moyens suffisants contre l'infection, un soutien au système de santé et aux entreprises « vulnérables », et une action concertée du G20 avec d'autres pays si les risques à la baisse se concrétisent et que la croissance est beaucoup plus faible sur une période prolongée. Cela devrait inclure un engagement collectif à augmenter les dépenses publiques nécessaires.
Face à la possibilité que l'épidémie reste limitée et que ces politiques fassent effet, l'organisation basée à Paris a estimé que la reprise économique mondiale atteindra 3,3 % d'ici 2021, soit trois dixièmes de pourcent de plus que ce qui avait été prévu en novembre. Le G20 augmentera de 3,5 % (deux dixièmes de plus) et la zone euro de 1,2 %, un pourcentage inchangé.
Le coronavirus n'est pas le seul risque immédiat pour l'économie, selon l'OCDE. Les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, l'incertitude quant aux futures relations commerciales entre l'Union européenne et le Royaume-Uni et la persistance de facteurs de « vulnérabilité financière » sont d'autres menaces enregistrées par l'agence basée à Paris.