Le Maroc aspire à devenir le leader mondial de la mobilité durable

- La mobilité durable : une opportunité économique nationale
- Leader des véhicules électriques dans la région euro-africaine
- Vers une mobilité propre dans le secteur des transports
Dans le cadre de la première édition du Green Impact Expo & Summit 2025, qui s'est tenue du 11 au 13 février dans la ville de Casablanca, différents acteurs publics et privés se sont réunis pour trouver des solutions innovantes en faveur d'une mobilité durable.
Au cours de cet événement, Ryad Mezzour, ministre marocain de l'Industrie et du Commerce, a souligné l'importance stratégique de l'intégration de la chaîne de valeur des batteries électriques pour préserver l'industrie automobile du pays et a mis en avant les opportunités économiques offertes par les avancées industrielles.
De son côté, Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), a souligné les progrès du pays en matière d'énergies renouvelables, de transport propre et d'infrastructures stratégiques.
L'ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, a également participé au Green Impact Expo & Summit 2025, où il a salué le rôle du pays dans le domaine de la mobilité durable : « Le Maroc s'impose aujourd'hui comme un acteur clé de la mobilité durable, notamment grâce aux progrès considérables réalisés dans le secteur automobile, ferroviaire et du transport urbain ».
Concernant la reprise des relations commerciales avec la France, Lecourtier a souligné que « la France, partenaire historique et engagé, continuera à apporter son expérience pour accompagner cette dynamique, notamment à travers les grands projets de transport qui redéfiniront la connectivité du pays, en vue des grands événements organisés au Maroc comme la Coupe du monde 2030 ».
« L'avenir que nous construisons ensemble repose sur une ambition commune : faire de la France et du Maroc une référence en matière de transition énergétique et d'innovation durable », a-t-il conclu.

La mobilité durable : une opportunité économique nationale
Ryad Mezzour a expliqué dans son intervention comment « le Maroc voit dans la mobilité durable une véritable opportunité économique, compte tenu des compétences dont il dispose et des différents produits qu'il peut vendre dans ce secteur ».
« Le pays bénéficie d'une industrie automobile compétitive qui doit s'adapter aux exigences du marché international, ainsi que s'engager dans la transition prévue vers un horizon de mobilité électrique en Europe à partir de 2035 », a ajouté Mezzour.
Le ministre de l'Industrie a également insisté sur la nécessité pour le Maroc d'intégrer une chaîne de valeur des batteries électriques afin de préserver les 250 000 à 260 000 emplois du secteur et de maintenir sa position de premier exportateur national, avec un chiffre d'affaires de 150 milliards de dirhams. « Si nous n'intégrons pas cette chaîne de valeur, nous risquons de perdre notre premier secteur exportateur », a-t-il averti.
Mezzour a souligné les progrès significatifs et les succès dans la production de batteries et a indiqué que la production au Maroc des matériaux nécessaires à la fabrication de batteries représente une étape clé vers une intégration complète de la production de batteries sur le territoire national.
À cet égard, le Maroc ambitionne de devenir l'un des rares pays au monde capable de produire tous les composants d'une batterie électrique, ainsi que d'assembler des véhicules électriques. « Cela ne se fera pas dans dix ou vingt ans, mais c'est prévu pour l'année prochaine et cela a déjà commencé », selon le ministre.
Le pays nord-africain cherche à transformer davantage son industrie d'ici 2032 dans le but de tripler ses exportations. « Si nous atteignons cet objectif, notre valeur ajoutée ainsi que nos emplois seront au moins doublés », a précisé Mezzour.

Leader des véhicules électriques dans la région euro-africaine
La dynamique engagée par le Maroc pourrait lui permettre de devenir le seul pays de la région euro-africaine capable de produire un véhicule électrique de bout en bout, en sachant exploiter ses ressources naturelles telles que les phosphates ou le cobalt pour alimenter l'industrie automobile.
Avec cette ambition nationale en vue, Ryad Mezzour a exhorté les dirigeants d'entreprises à s'engager dans ce processus de transformation, afin de consolider le rôle du Maroc dans l'industrie mondiale de la mobilité durable et ainsi renforcer son attractivité pour les investisseurs internationaux.
Chakib Alj, président de la CGEM, a souligné l'importance d'encourager les initiatives visant à sensibiliser les acteurs économiques aux défis du secteur et aux opportunités de la mobilité durable.
Le Maroc est devenu l'un des pays les plus avancés en matière de batteries et de neutralité carbone, a précisé M. Alj, qui a rappelé que le pays se classe régulièrement parmi les 10 premiers pays au monde en termes d'indices de performance climatique, grâce à sa stratégie nationale ambitieuse de réduction de l'empreinte carbone à l'horizon 2050.
Alj a mis en avant les investissements massifs du Maroc dans l'énergie éolienne et solaire, ce qui lui permet d'atteindre 44 % d'énergies renouvelables dans le mix énergétique national, avec l'objectif d'atteindre 52 % avant 2030. Cet engagement en faveur des énergies renouvelables a permis au Maroc de réduire ses émissions de CO2 de près de 4,5 millions de tonnes en 2022.

Vers une mobilité propre dans le secteur des transports
Le président de la CGEM a également insisté sur la nécessité d'une transition vers une mobilité propre, rappelant que le secteur des transports représente 20 % des émissions de gaz à effet de serre au Maroc.
À l'occasion de la Green Impact Expo & Summit, Chakib Alj de s'est félicité du succès des tramways à Casablanca et Rabat-Salé, et a révélé certains des projets en cours, notamment le remplacement de 30 % des véhicules de l'administration publique par des modèles électriques d'ici 2033 et l'augmentation du nombre de la flotte de bus électriques.
De même, il a souligné l'importance des allègements fiscaux et du déploiement de stations de recharge pour favoriser l'achat de voitures électriques. Il a également évoqué le problème de la congestion du trafic et l'importance de l'utilisation de la numérisation et des nouvelles technologies avec l'intelligence artificielle appliquée à la gestion du trafic, qui peut réduire ces congestions jusqu'à 30 %.

En ce qui concerne le transport ferroviaire, Chakib Alj a salué le succès de la ligne à grande vitesse Al Boraq, en mentionnant les projets d'extension des trajets vers Marrakech et Agadir, ainsi que le développement d'un réseau rapide régional entre Kenitra et la région du Grand Casablanca. Des infrastructures qui seront déterminantes pour la tenue de la Coupe du monde de football en 2030, qui générera des flux de déplacements exceptionnels.
Alj a conclu en rappelant la position du Maroc parmi les six premiers pays promoteurs de l'hydrogène vert. Le développement de ce dernier et de l'industrie des batteries, compte tenu des opportunités économiques liées à la mobilité durable, pourrait transformer l'économie marocaine en augmentant ses exportations et en améliorant la convertibilité du dirham, afin de faire du Maroc un leader mondial de la mobilité durable.