Maroc et UE : la concurrence pour attirer les investissements

Le Maroc se concentre sur la fiscalité des entreprises et les énergies renouvelables pour attirer les investisseurs et concurrencer l'UE 
Energía eólica en Marruecos - PHOTO/FILE
L'énergie éolienne au Maroc - PHOTO/FILE

Dans le but principal de devenir plus compétitif, le Maroc a réformé ses structures économiques afin d'attirer de plus en plus d'investissements. Il a développé deux stratégies principales : les incitations à l'investissement et le développement du secteur vert. 

En 2021, le Maroc a été retiré de la liste de l'Union européenne (UE) des pays et territoires non coopératifs à des fins fiscales. Cette enquête, qui vise à réduire l'évasion fiscale et les activités fiscales dommageables, porte sur les pays qui ne font pas partie de l'UE. Le Maroc a été exclu de la liste grise après avoir réformé ses politiques fiscales et en raison de sa nouvelle loi budgétaire qui a modifié ses zones d'accélération industrielle (anciennement connues sous le nom de zones de libre-échange) pour les rendre conformes aux normes internationales. 

Afin de concurrencer principalement l'UE, l'impôt sur les sociétés est de 20 % dans ces zones et pour les entreprises ayant le statut de société étrangère contrôlée (CFC). Selon la Déclaration sur le climat d'investissement 2024 : Maroc du Département d'État américain (DOS), les travailleurs de la zone d'accélération économique bénéficient également d'un taux d'imposition forfaitaire sur le revenu de 20 % jusqu'en janvier 2025. 

Ces conditions sont en concurrence avec le taux moyen de l'impôt sur les sociétés de l'UE, qui est de 21,3 % cette année. Le Maroc offre également des exonérations de TVA aux investisseurs qui utilisent et importent des équipements, des ressources matérielles et des outils nécessaires à des projets d'investissement d'une valeur supérieure à 20 millions de dollars. 

Suite à l'annonce du Green Deal de l'UE, le Maroc a dévoilé son plan de croissance verte Tatwir afin d'attirer davantage d'investissements. La proposition de l'UE, dans le cadre du Fonds social pour le climat, prévoit 65 milliards d'euros pour soutenir les "citoyens les plus vulnérables et les petites entreprises dans la transition verte". 

Producción de hidrógeno verde en Marruecos - PHOTO/FILE
Production d'hydrogène vert au Maroc - PHOTO/FILE

Parallèlement, le projet marocain prévoit des subventions telles qu'un apport en fonds propres de 10 % aux PME du secteur vert, une prime à l'investissement de 30 % pour les investissements en équipements industriels contribuant à la transition énergétique et une prise en charge à hauteur de 80 % des prestations de conseil liées au secteur vert pour les PME, entre autres.

Dans cette compétition pour attirer les investissements par le biais des énergies renouvelables, le Maroc vise à ce que 52 % de sa consommation d'énergie soit renouvelable d'ici 2030. Il rivalise ainsi avec l'engagement de l'UE de réduire 55 % de ses émissions d'ici à 2030. 

Les énergies renouvelables au Maroc - PHOTO/FILE

Ce coup de pouce environnemental, selon le nouveau Modèle de développement du Maroc, ferait du pays une référence en matière de méthodes de production durables, à faibles émissions et à longue durée de vie. Dans ce même modèle, l'objectif d'attirer des "Marocains hautement qualifiés du monde entier" avec des spécialisations dans les énergies renouvelables, entre autres, est souligné. Ils sont décrits comme un pont entre les marchés nationaux et internationaux. Cette connexion offre au Maroc des opportunités d'investissement étranger grâce à sa "marque Maroc", ainsi qu'un accès à une main-d'œuvre spécialisée, ce qui lui permet de rivaliser avec les entreprises européennes. 

Le pays du Maghreb dispose d'une stratégie nationale pour l'hydrogène vert, un projet qui rivalise avec les plans existants en matière d'hydrogène vert et qui suscite l'intérêt des investisseurs. Le Maroc vise à atteindre une part de 4 % du marché mondial de l'hydrogène vert d'ici 2050 et a annoncé cette année qu'il réserverait un million d'hectares de terres à sa production. Selon le DOS, le Maroc est un pays prometteur pour le secteur de l'hydrogène vert en raison de son climat, en particulier du soleil et de l'air, ainsi que de ses accords et relations avec l'UE en tant qu'exportateur.