Le Maroc fait de la construction navale un pilier économique

Situé comme le pays avec le plus grand trafic maritime en Afrique, le Maroc, à travers des programmes comme le Front Atlantique, qui prévoit de modifier le panorama économique africain, et les investissements dans ses ports et installations navales, prévoit de convertir l'industrie navale en pilier économique du pays nord-africain pour les 15 prochaines années.
Comme nous l'avons déjà mentionné dans des articles précédents, le gouvernement marocain et le ministère du Transport et de la Logistique ont pour objectif d'atteindre une flotte de 100 navires commerciaux d'ici 2024 et d'augmenter les investissements à un taux de 6 % par an au cours des quatre prochaines années.
C'est dans ce contexte que le Conseil économique, social et environnemental (CESE), un département gouvernemental, a élaboré une stratégie nationale que le pays doit suivre pour atteindre ses objectifs à court et à long terme.

Une industrie navale nationale forte permettrait non seulement de diversifier l'économie du pays, mais aussi d'encourager le transfert de technologie et de savoir-faire. Elle réduirait également la dépendance à l'égard des chantiers navals étrangers pour la réparation et l'achat de navires.
Le rapport est précédé de quelques conclusions et réflexions du président du CESE, Ahmed Reda Chami, qui a commenté le rôle clé de l'industrie de la construction navale dans la mise en place d'une flotte commerciale nationale forte et compétitive.
« Le Maroc a la capacité d'exceller sur le marché mondial de la construction navale, mais il n'a pas encore réussi à exploiter pleinement ce potentiel », peut-on lire dans le rapport. Chami ajoute que si le Maroc utilise et optimise correctement ses ressources, il pourrait s'intégrer efficacement dans certaines activités et certains marchés de la construction navale.

Cette année, le rapport annuel se concentre sur l'industrie de la construction navale au Maroc, qui est considérée comme un secteur clé à fort potentiel. Le Maroc dispose de ressources clés qui lui permettent d'avoir un bon potentiel de croissance dans ce secteur.
Le pays alaouite possède un littoral de 3 500 km, plus de 1,2 million de km d'espace maritime et plus de 43 ports, dont 14 commerciaux. En outre, l'industrie navale collabore efficacement avec les industries automobile et aéronautique, formant un tandem que l'État nord-africain souhaite voir soutenir son économie.
Les autorités ont mis en œuvre des mesures pour promouvoir l'industrie de la construction navale, comme la création d'un plan d'amélioration des infrastructures portuaires. Une banque de projets pour la réparation et la construction navale a été mise en place pour faciliter les investissements dans ces domaines clés. Des mesures de soutien financier pour les investisseurs dans l'industrie de la construction navale ont également été mises en place dans le cadre de la nouvelle politique d'investissement.

Malgré les ressources naturelles et les efforts consentis, le secteur est confronté à des obstacles qui freinent sa croissance. Le CESE propose d'élaborer une stratégie nationale pour l'industrie de la construction navale, sur la base d'une analyse et des enseignements tirés d'un exemple étranger.
Pour réussir dans l'industrie nationale de la construction navale, il est important d'utiliser une approche holistique couvrant tous les aspects affectant son fonctionnement, son attractivité et sa concurrence. Il est important d'inclure cet aspect dans la stratégie, en créant un système qui rassemble et contrôle tous les acteurs de l'industrie navale, des producteurs aux distributeurs.
Se concentrer sur des secteurs et des domaines spécifiques de la technologie et de l'infrastructure, dans le but d'accroître la présence sur le marché local et international, principalement dans les pays de la côte méditerranéenne et de la côte atlantique à court et moyen terme.
Dans cette phase, des tâches simples telles que les rénovations, les réparations imprévues, l'entretien programmé et le démantèlement des navires seront effectuées. Le Maroc doit acquérir des compétences dans la construction et la modification de petits navires, en utilisant des technologies adaptées à son niveau technologique dans des domaines tels que l'automobile et l'aéronautique.

Après l'achèvement de la première phase, les progrès se poursuivront vers des segments plus importants, tels que l'amélioration des conditions pour les investisseurs en développant des infrastructures spécialisées et en accélérant la concession du chantier naval dans le port de Casablanca ; et l'expansion des ports d'Agadir et de Tan-Tan pour éviter la congestion dans les ports principaux.
La facilitation des réglementations et des avantages fiscaux pour attirer les investisseurs, et la création d'un fonds dédié au financement des secteurs à haut risque s'inscrivent dans le cadre du développement des fonds thématiques au sein du Fonds d'investissement Mohammed VI. Ces mesures visent à promouvoir la formation du personnel par le biais de programmes et de centres spécialisés, ainsi qu'à stimuler la recherche et le développement dans le secteur.