Le Maroc relance la construction navale d'ici 2024
La situation complexe du détroit d'Ormuz a entraîné une augmentation de la demande dans les ports méditerranéens. Le rôle du port de Tanger Med a accru sa notoriété en tant que principal port d'entrée en Méditerranée et nécessite un investissement à la hauteur des niveaux de trafic maritime attendus d'ici fin 2024.
C'est pourquoi le gouvernement marocain, dirigé par Aziz Akhannouch, a pris la décision de porter à 100 le nombre de cargos porte-conteneurs au cours des 15 prochaines années. Ces nouveaux navires appartiendront aux secteurs public et privé. Ce plan, qui prévoit l'adhésion d'une centaine de navires, sera étudié par le ministre du transport et de la logistique, Mohamed Abdeljalil, dans les prochaines semaines. Le port de Tanger Med est l'un des plus grands ports du monde, en raison des incitations dont il bénéficie et du succès de ses ports dans la concurrence mondiale, malgré la volatilité constante du marché.
Le port de Tanger Med est considéré comme la principale zone industrielle d'Afrique et la deuxième zone économique au monde, après Jebel Ali à Dubaï. Pour la cinquième année consécutive, Tanger Med occupe la première place en Afrique et dans le bassin méditerranéen en termes de débit de conteneurs.
Le pays nord-africain a pour objectif d'augmenter le volume des exportations de cette industrie à 200 millions de dollars grâce à la production de gilets de sauvetage, d'appareils de communication, d'équipements de navigation et autres, selon le Conseil économique, social et environnemental du gouvernement. L'investissement a été déterminant. Entre 2021 et 2023, l'investissement naval du Maroc a atteint 50 millions de dollars.
Dans les années à venir, le port prévoit d'investir 714 millions de dollars dans une expansion visant à améliorer la capacité du terminal de passagers et de camions et à moderniser la zone d'importation, comme le révèle le document publié par l'Agence multilatérale de garantie des investissements de la Banque mondiale en janvier. Le nouvel investissement augmentera la capacité de manutention des conteneurs du port en étendant le terminal pour camions à un million d'unités.
Des chiffres qui restent en deçà de la taille attendue du secteur entre 2023 et 2024, qui est de 21,29 milliards. Pour les 4 prochaines années, la société Mawred Intelligence a estimé un taux de croissance de 6,11 % par an.
Les immenses avantages compétitifs du Maroc dans le secteur en font un Etat privilégié. Avec plus de 3 500 kilomètres de côtes et 1,2 million de kilomètres de zone exclusive, la capacité d'expansion de l'industrie maritime est immense.
Selon le site officiel du ministère des transports, le pays compte 43 ports, dont 14 sont ouverts au commerce international et pleinement opérationnels. « Les avantages qui soutiennent le développement de cette industrie comprennent également l'infrastructure portuaire et le coût compétitif de la main-d'œuvre par rapport aux pays du bassin méditerranéen », déclare Ahmed Al-Shami, président du Conseil économique.
Al-Shami a ajouté que l'approche réussie de secteurs tels que l'automobile et l'aviation était étudiée en vue de transférer le modèle au secteur du transport maritime. La réduction des droits de douane, l'abolition des taxes et l'ajout d'incitations sont les principales mesures discutées au sein du Conseil. Toutes ces mesures sont conformes à la Nouvelle charte de l'investissement.
Le port, situé sur les rives du détroit de Gibraltar, reste un leader en Méditerranée, connecté à plus de 180 ports internationaux. L'année dernière, il a traité 8,61 millions de conteneurs, soit une augmentation de 13,4 % par rapport à l'année précédente. Dans ce contexte, le directeur adjoint du port de Tanger, Rachid Al-Hawari, a affirmé que le nombre de conteneurs transitant par les ports du Maroc dépassera les 9 millions, soit une augmentation de 3,5 % par rapport aux chiffres records atteints en 2023.
Le port a traité environ 107 millions de tonnes de marchandises l'année dernière, soit une augmentation de 6 % par rapport à l'année précédente. Cette quantité représente plus de la moitié de toutes les marchandises traitées dans les ports du Maroc, selon les informations du ministère de l'Économie et des Finances.
