Le Maroc présente sa nouvelle stratégie pour la création d'emplois

Après des mois de dialogue entre les différents acteurs, un plan global visant à stimuler l'emploi d'ici 2025 a été présenté
Mustapha Baitas - PHOTO/ARCHIVO
Mustapha Baitas - PHOTO/FILE

Le porte-parole officiel du gouvernement marocain, Mustapha Baitas, a annoncé un projet ambitieux comprenant huit initiatives clés visant à créer des emplois grâce à un investissement historique de 15 milliards de dirhams, soit 1,66 milliard de dollars, axé sur la restructuration des programmes de soutien à l'emploi et sur des plans en faveur de l'agriculture et des petites entreprises. Ce projet fait suite à la hausse du chômage enregistrée en 2024, qui devrait être ramenée à 9 % grâce à la création de 1,45 million d'emplois d'ici 2030.

L'objectif fondamental est de renforcer les politiques d'emploi et de formation professionnelle. Baitas a réaffirmé que les préoccupations en matière d'emploi sont devenues une question prioritaire pour le gouvernement, car elles constituent un pilier essentiel de la construction d'un État social et, par conséquent, une priorité nationale. Bien que la stratégie ait été annoncée il y a plusieurs semaines, le gouvernement continue d'y travailler jusqu'à ce qu'une évaluation préliminaire approfondie soit réalisée, ne voulant pas se précipiter.

Le Premier ministre marocain, Aziz Akhannouch, a publié une feuille de route pour la mise en œuvre de la nouvelle politique en matière d'emploi, soulignant son importance pour la préservation de la dignité des citoyens, la garantie d'une vie digne et la promotion du développement économique et social du Royaume. Cette même publication a également souligné que le gouvernement entend mettre en œuvre cette politique en fixant des objectifs à court terme axés sur la réduction du taux de chômage. De même, l'investissement est structuré de manière à consacrer 12 milliards de dirhams à la stimulation de l'investissement, 2 milliards à l'encouragement des programmes de relance de l'emploi et 1 milliard à l'emploi dans les zones rurales.

Parte del equipo de Satec en su centro de servicios en Tetuán - ATALAYAR/ GUILLERMO LÓPEZ
Une partie de l'équipe de Satec dans son centre de services à Tetuán - ATALAYAR/ GUILLERMO LÓPEZ

Le gouvernement s'efforce de relever ces défis par des mesures visant à relancer le monde des affaires, en mettant en place un système de soutien aux projets d'investissement d'un montant compris entre 1 million et 50 millions de dirhams. Concrètement, le soutien aux micro, petites et moyennes entreprises permet d'améliorer leurs capacités à accéder aux subventions et facilite leur accès aux marchés publics et aux exportations. Cela permet de promouvoir l'emploi actif et d'élargir l'accès aux personnes sans certification.

Une autre mesure consiste précisément à promouvoir les politiques d'emploi actif et la généralisation de la formation professionnelle, en créant un environnement plus inclusif au profit de l'employabilité et de la réinsertion, en particulier des jeunes. Cela pourrait encourager la création de 422 500 emplois d'ici 2025.

L'économiste Idris Al-Fina a ajouté que le gouvernement se trouve dans une phase d'impact économique tangible et que, malgré les critiques concernant la lenteur du processus, associées aux difficultés dans les domaines de l'éducation et de la santé, les changements dans la structure économique, le contrôle des finances publiques et la mobilisation des infrastructures sont des signes qui montrent l'avancement des réformes et leur projection en tant que projet économique stable. Une voie décisive vers une économie plus mature, contrôlée et proactive est prévue, où l'accent devra être mis sur la promotion de la croissance et son lien avec la justice sociale. Il ne s'agit toutefois pas d'une tâche facile, d'autant moins avec les déséquilibres commerciaux internationaux actuels qui accentuent la fragilité de cette croissance.

<p>Younes Sekkouri, ministro de Inclusión Económica, Pequeñas Empresas, Empleo y Capacitaciones de Marruecos - PHOTO/@younessekkouri</p>
Younes Sekkouri, ministre de l'inclusion économique, des petites entreprises, de l'emploi et de la formation du Maroc - PHOTO/@younessekkouri

Le ministre de l'Intégration économique, du Micro-entrepreneuriat, de l'Emploi et des Compétences, Younis Sekkouri, a annoncé les détails des nouvelles procédures pour les petites entreprises axées sur l'emploi de main-d'œuvre certifiée ou non, ce qui ouvre la voie à de nouveaux progrès en matière de formation professionnelle et à des réformes de la formation continue, avec des avantages pour les employeurs. En outre, des changements sont prévus en matière d'intégration professionnelle, avec la mise en place d'un processus de médiation professionnelle et la suppression des obstacles à l'accès des femmes au monde du travail, tout en répondant aux besoins actuels des travailleuses.

Pour atteindre ces objectifs, un comité ministériel chargé de diriger, d'évaluer et de superviser les initiatives a été créé, ainsi qu'une unité de collecte et d'analyse des données afin d'accroître l'efficacité des politiques publiques.

Cette opération mobilise un investissement sans précédent qui vise à lutter contre le chômage, à promouvoir la formation, à renforcer les petites et moyennes entreprises, à soutenir les agriculteurs et à atténuer les effets négatifs du changement climatique, avec pour objectif central de dynamiser l'économie de ce pays d'Afrique du Nord. Grâce au leadership visionnaire et transformateur du roi Mohammed VI, le Maroc poursuit sa dynamique de développement avec de grands projets dans les secteurs du sport, du logement, de l'agriculture, du tourisme et de la numérisation, qui favoriseront également la croissance durable de l'emploi.