Le Maroc prévoit une augmentation des investissements dans les énergies vertes dans les années à venir

Le Maroc continue de consolider sa position en tant qu'acteur clé dans le domaine des énergies renouvelables au niveau régional et mondial. En effet, comme l'a récemment annoncé la ministre marocaine de l'Énergie, Leila Benali, le Royaume se dirige vers une ère de croissance "sans précédent" des investissements dans les énergies renouvelables d'ici 2027.
Lors de son discours à la Chambre des représentants, Benali a également déclaré que les investissements du secteur privé dans les énergies propres quadrupleraient par rapport à la période allant de 2009 à 2022.
"Le gouvernement attache la plus grande importance à la stimulation de la croissance des investissements privés dans le secteur des énergies vertes", a souligné Benali, dans des propos rapportés par Morocco World News. La ministre de l'Énergie a rappelé que Rabat a promu des mesures pour encourager et promouvoir les investissements dans le secteur de l'énergie verte depuis 2021. Elle a également souligné que le renforcement et le développement du réseau électrique national "a été un facteur clé de la dynamique positive".
Benali a ajouté que le gouvernement a affecté 23 milliards de dirhams (2,3 milliards de dollars) au secteur des énergies vertes pour la période 2023-2027. Ce budget vise à réaliser une intégration optimale des énergies renouvelables et à assurer un approvisionnement fiable en électricité à diverses entités.
Le gouvernement marocain a récemment exprimé son intérêt pour la construction d'une connexion électrique directe à haute tension d'une capacité de 3 gigawatts, qui couvrira une distance de 1 400 kilomètres pour transmettre l'électricité du sud au nord du pays.
Selon les chiffres des médias marocains, le Royaume a déjà accumulé une impressionnante capacité globale d'énergie renouvelable, totalisant environ 4,6 gigawatts. "L'énergie solaire occupe une part importante : 852 mégawatts sont consacrés à des projets solaires avec un investissement significatif de 30 milliards de dirhams (3 milliards de dollars)", a expliqué Benali.

Rabat est fortement engagé dans les projets d'énergie propre, comme l'a souligné le ministre. La preuve en est, par exemple, l'investissement cumulé de 60 milliards de dirhams depuis le lancement de la stratégie énergétique nationale en 2009.
Benali a révélé que plus de 50 % des projets d'énergie éolienne ont été développés par des entités privées, ce qui témoigne de la confiance croissante dans le secteur des énergies vertes du pays. Par ailleurs, le plan national d'infrastructure électrique vise à accélérer les investissements du secteur privé dans les énergies renouvelables et à renforcer le réseau électrique national afin d'accroître la capacité du pays en matière d'énergies vertes.
En collaboration avec le Bureau national de l'électricité et de l'eau potable, Benali a mentionné des plans pour une capacité supplémentaire de 9,6 gigawatts d'ici 2027.

La capacité supplémentaire en énergies renouvelables est estimée à environ 7,5 gigawatts, avec un investissement substantiel d'environ 75 milliards de dirhams (7,5 milliards de dollars). Le budget n'inclut pas les projets liés à l'hydrogène vert, au dessalement de l'eau de mer et à l'élimination du carbone dans le secteur industriel national, domaines dans lesquels le Maroc prend également des mesures fermes.
Dans une interview accordée à Bloomberg en décembre dernier, Benali a déclaré que le Maroc prévoyait d'ajouter 9 gigawatts (GW) de capacité électrique d'ici 2027, dont 7 GW proviendront d'énergies propres. Cet objectif ambitieux nécessitera un investissement de 9 milliards de dollars.
Au cours de l'entretien, Benali a également indiqué que le Maroc prévoyait d'investir 4 milliards de dollars supplémentaires dans son secteur gazier au cours des prochaines années.
Bien que le monde s'efforce d'éliminer progressivement le gaz naturel, le ministre a expliqué qu'il est encore nécessaire à ce stade de "s'adapter à l'intermittence des énergies renouvelables".
"Notre objectif est d'introduire de la flexibilité dans le système et de préparer l'émergence d'une nouvelle économie de l'hydrogène avec la production d'ammoniac et de méthanol vert", a déclaré Benali.
En raison de sa démographie croissante et de l'augmentation de l'activité industrielle dans plusieurs régions du pays, la consommation d'énergie du Maroc augmente, ce qui oblige le Royaume à stimuler le développement du réseau, en particulier pour dépasser l'objectif de 52 % de la capacité installée basée sur les énergies renouvelables d'ici à 2030.
En ce sens, l'ambition du pays en matière de production d'énergie fait partie d'une stratégie plus large visant à mettre en œuvre le nouveau modèle de développement 2021, qui permettrait au pays d'atteindre une croissance du PIB supérieure aux 3 % actuels.