Les promesses de Tebboune se heurtent à l'instabilité économique de l'Algérie

Les derniers licenciements du ministre des finances et du vice-ministre ont précipité un tollé populaire face à la crise inflationniste
Una fotografía difundida por la página de Facebook de la Presidencia argelina muestra al actual presidente argelino, Abdelmadjid Tebboune, hablando con la prensa después de votar en Argel el 7 de septiembre de 2024 - PHOTO/Página de Facebook de la Presidencia argelina
Une photo publiée par la page Facebook de la présidence algérienne montre l'actuel président algérien Abdelmadjid Tebboune s'adressant à la presse après avoir voté à Alger le 7 septembre 2024 - PHOTO/Page Facebook de la présidence algérienne

Abdelmadjid Tebboune, le président algérien, est pointé du doigt par la population algérienne après l'échec de ses promesses, qui se heurtent à la réalité économique du pays.  

Les reproches portent sur l'incapacité du gouvernement à réduire l'inflation galopante, les pénuries de ressources et les coupures d'électricité qui perdurent depuis la réélection du président algérien il y a cinq mois. 

El presidente argelino y candidato presidencial Abdelmadjid Tebboune emite su voto en un colegio electoral durante las elecciones presidenciales en Argel, Argelia, el 7 de septiembre de 2024 
- PHOTO/PRESIDENCIA ARGELINA vía REUTERS
Le président algérien et candidat à la présidence Abdelmadjid Tebboune vote dans un bureau de vote lors des élections présidentielles à Alger, en Algérie, le 7 septembre 2024 - PHOTO/PRESIDENCIA ARGELINA vía REUTERS

Le non-respect des promesses est sévèrement critiqué par la population algérienne, qui souligne que le président s'appuie de plus en plus sur des conseillers extérieurs plutôt que sur ses propres ministres. Selon des sources consultées par Al-Arab, cette situation entraîne une perte de stabilité et de pouvoir de décision pour le gouvernement. 

Cependant, ce sont les méthodes utilisées par Tebboune qui ont été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour la société algérienne, qui constate que certaines des mesures annoncées par le président n'ont aucun effet ou ne sont finalement pas approuvées. 

REUTERS/RAMZI BOUDINA - Una mujer argelina compra en un supermercado de la capital, Argel
Une Algérienne fait ses courses dans un supermarché de la capitale Alger - REUTERS/RAMZI BOUDINA

La goutte d'eau qui a fait déborder le vase est le récent limogeage du ministre des finances, Laziz Faid, et du ministre de l'industrie pharmaceutique, Fouad Hajji, trois mois à peine après leur nomination. A leur place, Abdelkrim Boulazard a été nommé ministre des finances et Wassim Gwaidri, nouveau ministre de l'industrie pharmaceutique.

Ces limogeages, pour lesquels aucune explication claire n'a été donnée, ont donné lieu à des spéculations, la présidence algérienne ayant justifié ces limogeages par des « erreurs graves ».

Les soupçons qui pèsent sur ces licenciements sont en partie liés à l'absence de mise en œuvre d'une subvention pour les voyages à l'étranger, que le gouvernement avait promis d'augmenter, mais dont la mise en œuvre est au point mort en raison des problèmes financiers du pays.

Los argelinos salieron el viernes a las calles para manifestarse a favor de la democracia movimiento Hirak - AP/ANIS BELGHOUL
Les Algériens sont descendus dans la rue vendredi pour manifester en faveur du mouvement démocratique Hirak - AP/ANIS BELGHOUL

La subvention de voyage, qui était jusqu'à présent de 95 euros, serait augmentée à 750 euros pour les adultes, 300 euros pour les jeunes et 1 000 euros pour les pèlerins ; cependant, ces mesures ne sont pas réalisables car le pays n'en a pas les moyens ; et, si elles devaient être mises en œuvre, elles coûteraient environ 4 milliards de dollars, un chiffre impossible à assumer dans la situation économique actuelle de l'Algérie.

Outre la question des subventions aux voyages, Laziz Faid a été chargé de mener les négociations avec ses homologues de l'UE pour réviser l'accord d'association selon le principe « gagnant-gagnant », comme cela a été acté lors de la dernière réunion du cabinet présidé par Tebboune.