Tanger-Tétouan-Al Hoceima : un grand potentiel d'investissement

Le Centre régional d'investissement de Tanger-Tétouan-Al Hoceima a organisé le webinaire Doing Business sous le titre "Investir dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, un potentiel d'affaires ouvert sur le monde" dans le but de renforcer les relations économiques entre le Maroc et l'Espagne, en particulier depuis les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et d'Estrémadure, respectivement. 

Comme l'ont indiqué les membres du Comité d'organisation dans leurs discours d'ouverture, l'Espagne et le Maroc sont des pays qui ont une histoire commune et qui entretiennent d'excellentes relations politiques et économiques. C'est pourquoi ils ont jugé nécessaire d'organiser une réunion pour faire connaître aux investisseurs et aux hommes d'affaires le potentiel et les opportunités qu'offre le pays nord-africain, ainsi que pour promouvoir l'internalisation des entreprises espagnoles. 

L'événement a été organisé par le Centre régional d'investissement de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, avec la collaboration du Consulat du Maroc à Séville, de la Chambre officielle de commerce espagnole au Maroc-Tanger, de la Chambre officielle de commerce, d'industrie et de services de la province de Badajoz et d'Extremadura Avante. 

L'événement numérique a été divisé en deux panels. Le premier, qui portait sur l'offre territoriale et les incitations à l'investissement dans la région, a consisté en diverses présentations, données par Noussaira El Harrak, chargée de projet/offre territoriale et promotion du Centre régional d'investissement de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Amal Boussouf, directrice de la Chambre de commerce Espagne-Tanger, Mehdi Amhaouech, au nom du Conseil régional de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Hasna Benyaich en tant que représentante de Tanger Med, et Sounni Moussa, de l'Ordre des experts comptables de TTA. Dans le second panel, Carlos Mulero et Juan Antonio Vidal ont discuté des succès d'ERUM et d'InCom, deux entreprises espagnoles au Maroc.

Noussaira El Harrak a présenté l'offre territoriale de la région. "Le Maroc est aujourd'hui le premier pays compétitif d'Afrique du Nord, le premier marché africain pour les entreprises espagnoles et le deuxième foyer d'investissement", a-t-elle souligné, en attribuant une grande partie de la situation nationale à la création du Centre régional d'investissement dans la région. 

Ce centre a plusieurs missions : dynamiser l'économie, promouvoir l'offre territoriale, accompagner les investisseurs et les PME, servir de guichet à partir duquel l'investisseur fait ses premiers pas, rechercher des avantages pour les investisseurs à travers les offres de l'État et, enfin, résoudre les éventuelles réclamations et conflits.  

Noussaira El Harrak a également fait allusion à Tanger Tech et Tanger Med pour souligner que le Maroc se distingue par son industrie et sa connectivité. La région est intéressante, en particulier pour les investissements de plus de 5 millions d'euros ou de plus de 150 employés, car ces conditions permettent d'obtenir d'importantes subventions. Tout cela, a-t-elle ajouté, est inclus dans une offre de services numérisée publiée en arabe, en anglais, en français et en espagnol. 

D'autre part, Amal Boussouf a souligné que la Chambre de commerce espagnole dans la région représente un point de rencontre clé pour les entreprises qui souhaitent explorer de nouvelles opportunités d'affaires. 

La directrice de la Chambre de commerce Espagne-Tanger a rappelé que la Chambre encourage l'investissement marocain en s'appuyant sur deux piliers. Le premier est la phase de pré-investissement, au cours de laquelle l'organisme conseille les entreprises qui souhaitent investir dans le pays africain et promeut également les investissements espagnols dans la région, en identifiant les opportunités et en réunissant les entreprises afin d'accroître leur efficacité et leur compétitivité. La seconde est la période de post-investissement, qui garantit l'accompagnement de ces entreprises désormais installées au Maroc, par le biais de la promotion, de la visibilité ou de la création d'événements de réseautage et d'affaires visant à créer des synergies entre les entreprises. 

Mehdi Amhaouech a parlé de NorDev, le Fonds du Nord pour le développement et l'investissement, qui permet de soutenir les entreprises, d'accroître leur attractivité et de stimuler l'emploi. Tout cela s'inscrit dans la stratégie nationale du Maroc. 

Ce fonds régional d'aide à l'investissement est doté d'un budget de 1 milliard de dirhams et a la capacité d'accorder des subventions à hauteur de 30% du montant de l'investissement éligible, dont le promoteur du projet peut choisir entre l'aide à l'investissement et l'aide au fonctionnement.  

L'engagement pour la région est développé à partir de ce fonds à travers 6 objectifs stratégiques : stimuler l'emploi, renforcer l'activité territoriale et atteindre un plus haut degré de compétitivité, soutenir et récompenser l'innovation technologique, créer de la valeur à partir de la productivité dans les différents secteurs, poursuivre le développement durable et la décarbonisation et, enfin, assurer la cohésion et la justice sociale. 

Hasna Benyaich, représentante de Tanger Med, a parlé du complexe portuaire. Il s'agit d'un port stratégiquement situé sur le détroit de Gibraltar, à l'intersection des principales routes maritimes. "C'est le premier port d'Afrique et le premier de la Méditerranée", a-t-elle déclaré. "Cette année, il a même dépassé les grands ports mondiaux comme New York ou, au niveau européen, Hambourg". Il est le troisième en Europe, derrière Rotterdam et Anvers, et la Banque mondiale a souligné son efficacité. Les douanes travaillent aujourd'hui à faciliter et à accélérer le transit. 

La plateforme industrielle Tanger Med est la deuxième zone économique au monde. Elle dispose d'un guichet unique pour que les investisseurs aient un seul point de contact. Ils développent des projets de grande importance et la présence d'entreprises espagnoles s'accroît, atteignant aujourd'hui 68 dans différents secteurs.

Il existe également la Fondation Tanger Med, qui se concentre sur l'éducation, la formation et la santé. Plus de 1 000 projets y sont développés. 

Enfin, Sounni Moussa a expliqué les mécanismes des mesures fiscales relatives à l'investissement au Maroc. Tout d'abord, il a parlé des six impôts qui existent dans le système fiscal marocain et qui sont associés au monde des affaires : l'impôt sur les sociétés, l'impôt sur l'immatriculation, l'impôt sur le revenu, l'impôt sur les activités économiques, la taxe sur la valeur ajoutée et la retenue à la source sur les revenus d'actions et autres. Tous ces éléments sont exonérés, du moins pendant les premières années d'activité. 

Il a souligné qu'il existe un autre type d'imposition, qui concerne les entreprises situées en dehors des zones d'accélération industrielle. Il s'agit de l'impôt sur les sociétés (qui vise deux taux en 2026, l'un de 20 % et l'autre de 35 %), de l'impôt sur le revenu (pour les revenus et les bénéfices des personnes physiques et morales qui n'ont pas opté pour l'impôt sur les sociétés), de la taxe sur la valeur ajoutée (avec un taux de TVA de 10 ou 20 %, selon le type de transaction), des droits d'enregistrement et de la taxe sur les services communaux. Les entreprises qui ne réalisent pas de bénéfices au cours des années d'exploitation doivent verser une contribution minimale de 0,25 % du chiffre d'affaires. 

Enfin, il a abordé la convention de non double imposition, qui imite l'imposition d'une grande partie des revenus par le biais de dividendes et de redevances à 10 % et en fonction de la participation de l'entreprise au Maroc. Tout cela s'accompagne d'un crédit d'impôt dont bénéficieraient les entreprises espagnoles opérant dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

Lors de l'ouverture du deuxième panel sur les investissements espagnols réussis au Maroc, Carlos Mulero a parlé de l'expérience du groupe ERUM, leader dans le domaine du moulage par injection de plastique. À ses débuts, l'entreprise disposait d'une petite usine qui mesure aujourd'hui 25 000 mètres carrés. L'entreprise possède deux usines à Tanger, d'où elle dessert le marché européen. Selon lui, pour réussir, il est nécessaire de faire un pas fondamental : "Venez, apprenez à connaître le pays et laissez-vous soutenir par les institutions là-bas et ici".

Le cas du groupe InCom, fabricant de composants de pales d'éoliennes pour de grandes entreprises, est également une référence. Selon Juan Antonio Vidal, il s'agit d'un exemple de réussite, car non seulement l'entreprise a poursuivi son activité, mais elle a également ouvert une nouvelle usine à Tanger Automotive City. Il a reconnu que "l'administration a tendance à collaborer aux investissements lorsqu'elle réagit de manière sérieuse et professionnelle". Ils exportent désormais vers les États-Unis et ont incorporé l'activité pour le secteur ferroviaire et aéronautique dans les composants composites. Le secret, dit-il, est de disposer de ressources et d'une structure financière suffisantes. 

Le webinaire a montré que le Maroc est la porte d'entrée du marché africain pour les entreprises espagnoles. Deux territoires à peine séparés par 14 kilomètres, mais unis par l'histoire et qui, aujourd'hui, depuis les régions d'Estrémadure et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, vont pouvoir renforcer leurs liens