Le système d'alerte antimissile américain protège Israël de l'Iran

Le système infrarouge basé dans l'espace SBIRS est le grand écran protecteur qui permet au Dôme de fer de remplir sa mission défensive 
El líder supremo, Ali Jamenei, el presidente Ebrahim Raisi y el JEMAD, general Mohamed Bagheri, han querido causar el menor daño posible en su ataque a Israel para evitar fuertes represalias - PHOTO/República Islámica de Irán
Le guide suprême Ali Khamenei, le président Ebrahim Raisi et le général Mohamed Bagheri du JEMAD ont voulu causer le moins de dégâts possible lors de leur attaque contre Israël afin d'éviter de fortes représailles - PHOTO/République islamique d'Iran
  1. Rayonnement infrarouge du système de propulsion
  2. La grande majorité des missiles et des drones abattus

Les hautes autorités politiques et militaires iraniennes souhaitaient que leur attaque contre Israël ait le moins de conséquences possibles. Et c'est ce qui s'est passé. 

Les dirigeants perses ont particulièrement tenu à ce que la Maison Blanche, les Forces de défense israéliennes (FDI), certains pays du Moyen-Orient et la Chine, leur principal allié, connaissent à l'avance la date et même l'heure d'une action de représailles que l'on peut qualifier de "destinée à la consommation interne" de la population.

Téhéran sait pertinemment que Washington dispose d'une constellation spatiale à l'échelle de la planète dédiée à la surveillance des lieux à partir desquels des missiles de longue et moyenne portée peuvent être tirés depuis la terre ou la mer. Si cela se produit, des satellites sophistiqués localisent le point de lancement exact, suivent sa trajectoire et lancent une alerte rapide pour activer le système de défense antimissile, ce qui devrait permettre de l'abattre. 

El Sistema de Infrarrojos Basado en el Espacio SBIRS es una constelación de satélites que proporciona alerta temprana ante el disparo de misiles balísticos y de explosiones nucleares - PHOTO/L3Harris 
Le système infrarouge spatial SBIRS est une constellation de satellites qui fournit une alerte précoce en cas d'explosion nucléaire ou de missile balistique - PHOTO/L3Harris 

Il s'agit du système infrarouge basé dans l'espace (SBIRS). La constellation initiale de six satellites a commencé à être déployée en 2006 et a été complétée par une deuxième constellation de six satellites en 2011. Quatre d'entre eux sont actuellement situés en orbite géostationnaire à 36 000 kilomètres au-dessus de la Terre et deux autres en position plus basse, afin d'assurer une couverture périodique de n'importe quel point de la Terre. 

Un rapport du Government Accountability Office (GAO) a estimé le coût total du SBIRS à environ 20 milliards de dollars. Son maître d'œuvre et principal bénéficiaire est la grande entreprise industrielle Lockheed Martin. Mais les capteurs infrarouges sophistiqués, qui constituent le cœur du système, sont l'œuvre de Northrop Grumman, un autre géant de l'industrie électronique, aérospatiale et de défense des États-Unis.  

El jefe de Estado Mayor de las Fuerzas Armadas de Irán, general Mohamed Bagheri, fue consciente de que SBIRS iba a interceptar gran parte de sus misiles - PHOTO/República Islámica de Irán
Le chef d'état-major des forces armées iraniennes, le général Mohammed Bagheri, savait que le SBIRS allait intercepter une grande partie de ses missiles - PHOTO/República Islámica de Irán

Rayonnement infrarouge du système de propulsion

Ces capteurs sont extrêmement sensibles et, par conséquent, leur développement et leur fabrication sont entourés de secret. On sait cependant que le "renifleur électronique" du SBIRS est passif. Leur capacité de reniflage n'est activée que lorsqu'ils détectent des émissions dans le spectre infrarouge, une fois que le missile est tiré, c'est-à-dire lorsque les techniciens des escadrons de surveillance détectent le point de lancement. 

Les satellites situés à 36 000 kilomètres disposent de deux télescopes, tous deux dans la bande infrarouge. L'un est utilisé pour balayer de grandes zones et est dédié au balayage de vastes étendues de terrain. L'autre, plus sensible, est destiné à des zones plus restreintes afin de détecter avec précision la signature infrarouge des lancements de missiles et de fusées balistiques. 

À la suite de l'attaque prévue de l'Iran contre Israël, le centre d'alerte antimissile a été en contact étroit avec des "analystes de différentes agences de renseignement américaines et du ministère de la défense", confirment des sources du commandement spatial. "Les satellites ont été repositionnés en orbite pour obtenir une couverture optimale de la région et pour couvrir l'Iran et tous les territoires autour de l'État d'Israël".

El jefe del Mando Central de Estados Unidos, general Michael Erik Kurilla, celebró una reunión de coordinación el 12 de abril con el JEMAD de Israel, teniente general Herzi Halevi - PHOTO/IDF
Le chef du commandement central américain, le général Michael Erik Kurilla, a tenu une réunion de coordination avec le chef d'état-major de la défense israélienne, le général de corps d'armée Herzi Halevi, le 12 avril - PHOTO/IDF

Le jour de l'attaque, dans la nuit du 13 au 14 avril, les escadrons de surveillance ont détecté les signatures infrarouges des fusées des moteurs de propulsion des missiles iraniens, ce qui leur a permis d'interpréter et d'identifier leurs caractéristiques, leur vitesse, leur trajectoire, leur cible finale et, en bref, d'évaluer le degré de menace.  

Toutes les données et analyses ont été transmises au centre d'alerte antimissile, situé au centre d'opérations conjointes du commandement spatial américain, à l'intérieur de Cheyenne Mountain, à Colorado Springs (Colorado). Il est composé de personnel civil et militaire de l'armée de terre, de la marine, de l'armée de l'air, des marines et de la force spatiale, avec la présence de personnel militaire du Canada.

Dos satélites SBIRS en plena fabricación en la factoría de Lockheed Martin. Los avanzados sensores infrarrojos son obra de Northrop Grumman, otro gigante de la industria norteamericana - PHOTO/Lockheed Martin
Deux satellites SBIRS sont en cours de production à l'usine de Lockheed Martin. Les capteurs infrarouges avancés sont l'œuvre de Northrop Grumman, un autre géant industriel américain - PHOTO/Lockheed Martin

La grande majorité des missiles et des drones abattus

L'équipement installé au centre d'alerte fusionne les données des satellites SBIRS avec celles des capteurs au sol. Le réseau a la capacité de géolocaliser la source des signaux de brouillage destinés à dissimuler les tirs de missiles balistiques. 

Le degré de risque de chaque attaque de missile, dont le temps de vol est inférieur à six minutes, a été évalué avec la plus grande célérité. Les informations ont été transmises au chef d'état-major des FDI, le général de corps d'armée Herzi Halevi, afin d'améliorer l'efficacité de son système de défense aérienne.

El general Mohamed Bagheri explica las características de un misil crucero de fabricación nacional al líder supremo de Irán, Ali Jamenei - PHOTO/República Islámica de Irán
Le général Mohammed Bagheri explique les caractéristiques d'un missile de croisière de fabrication nationale au Guide suprême iranien Ali Khamenei - PHOTO/República Islámica de Irán

Selon son porte-parole, le général de brigade Daniel Hagari, le nombre de missiles balistiques lancés par l'Iran et ses alliés était "d'environ 120, mais peu ont pénétré en territoire juif". Le nombre de missiles de croisière était "d'environ 30, mais aucun n'a pénétré en Israël" et le nombre de drones était d'environ 170, mais "aucun n'a atteint l'espace aérien israélien". 

Selon les données fournies le 14 avril par le général Hagari, le système radar MIM-104 Patriot et les missiles qui composent le Dôme de fer, les chasseurs de combat israéliens unifiés, les missiles antimissiles Arrow 2 et Arrow 3, "avec leurs partenaires internationaux", ont intercepté et abattu "99 % des menaces aériennes".

El Centro de Alerta de Misiles está en el centro de Operaciones Conjuntas del Mando Espacial de Estados Unidos, en el interior de la montaña Cheyenne, en Colorado Springs, estado de Colorado - PHOTO/USAF-Sgt. Mike Andriacco
Le centre d'alerte aux missiles est situé dans le centre d'opérations conjointes du commandement spatial américain, à l'intérieur de Cheyenne Mountain, à Colorado Springs (Colorado) - PHOTO/USAF-Sgt. Mike Andriacco

Dans une longue déclaration publiée après le raid, le président Ebrahim Raisi ne donne pas d'explication sur le résultat. Il se contente d'affirmer que l'Iran "a attaqué des cibles militaires appartenant au régime d'occupation sioniste dans les territoires de la Palestine". Il justifie cette action comme "une réponse aux actions agressives du régime sioniste contre les objectifs et les intérêts de l'Iran, en particulier l'attaque militaire du 1er avril contre notre ambassade à Damas". 

Le ministre des Affaires étrangères Husein Amirabdollahian, dans une déclaration laconique sur le réseau social X, affirme qu'après avoir exercé le "droit à l'autodéfense" et démontré "l'approche responsable de l'Iran à l'égard de la paix et de la sécurité régionales et internationales", l'Iran "n'a pas l'intention de poursuivre des opérations défensives mais, si nécessaire, n'hésitera pas à protéger ses intérêts légitimes contre toute nouvelle agression". Benjamin Netanyahu a maintenant la parole. Mais lui, le président américain Joe Biden et les dirigeants du monde entier savent qu'il joue avec le feu.