Le fils de Gaddafi, Saif Al Islam, met en garde contre les conséquences d'une exclusion de la participation aux élections

2023 et le rêve électoral de la Libye

REUTERS/ASMAA WAGUIH - Une bannière déchirée représentant Mouammar Kadhafi est vue sur un bâtiment pendant les affrontements entre les combattants anti-Kadhafi et les forces de Kadhafi à Syrte, le 12 octobre 2011

Une nouvelle année commence et la Libye traîne toujours derrière elle une erreur électorale qui empêche le pays d'Afrique du Nord de tourner la page sur des décennies de clivages politiques. Depuis que la Haute commission électorale nationale a annulé la suspension des élections du 24 décembre 2021, aucune nouvelle journée électorale n'a été programmée pour amorcer la transition politique tant attendue. 

Ce carrefour difficile entre l'Armée de libération nationale, qui contrôle la partie orientale du pays, et le Gouvernement d'unité nationale, qui contrôle l'ouest, y compris la capitale, Tripoli, fait que toute tentative d'élections pour les Libyens est brouillée. D'autant plus que le Premier ministre du GNU, Abdul Hamid Ddeibé, chargé de réunifier les institutions de l'État et d'assurer la sécurité jusqu'aux prochaines élections, hésite à quitter ses fonctions plus d'un an avant l'échéance prévue

Il s'agit toutefois de l'une des conséquences directes du désaccord entre les principales parties chargées de mettre en place un processus électoral fondé sur la Constitution, à savoir le Conseil suprême de l'État et le Parlement, sur les conditions de candidature à la présidence. Alors que la première est favorable à l'interdiction pour les militaires et les personnes ayant la double nationalité de se présenter aux élections présidentielles, le Parlement estime que tout le monde devrait être autorisé à se présenter.

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Le même point d'achoppement pour lequel les élections ratées de 2021 ont été annulées, en raison de doutes juridiques sur les conditions requises pour se présenter à la présidence de la Libye. "Après avoir consulté les rapports techniques, judiciaires et sécuritaires, nous signalons l'impossibilité de tenir les élections à la date du 24 décembre 2021", a déclaré Imad el Sayeh, président de la Haute commission électorale nationale. 

Ces conditions sont loin d'être anodines, surtout si l'on considère le passé récent de la Libye, où les principaux dirigeants actuels ont été impliqués, d'une manière ou d'une autre, dans une guerre fatale depuis le soulèvement contre Kadhafi, et sont aujourd'hui accusés de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre par la Cour pénale internationale (CPI).

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Le plus controversé, le propre fils de Mouammar Gaddafi, Saif al-Islam, attend toujours un mandat d'arrêt de la CPI pour des crimes présumés commis en 2011 contre des dissidents. Saif al-Islam a déjà déposé sa candidature pour les élections ratées et veut le faire à nouveau pour les prochaines élections qui auront lieu. Le 24 décembre dernier, un an après la tenue des élections, il est revenu sur la scène politique en publiant une déclaration mettant en garde contre les conséquences de son exclusion des élections. Saif Al-Islam a également accusé les principaux partis politiques de faire avorter les élections et de confisquer la volonté du peuple libyen.

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L'autre figure, également accusée de crimes contre l'humanité par la CPI, est le général Khalifa Haftar de l'Armée nationale de libération nationale, commis pendant les 14 mois de son attaque sur Tripoli. Et si Saif Al-Islam s'est exprimé à l'occasion de l'anniversaire des élections, Khalifa Haftar n'a pas voulu être en reste et a prononcé un discours dans lequel il a appelé à une dernière chance de se mettre d'accord sur une feuille de route incluant des élections en Libye. Il a également exigé que lors de ces élections, aucune région ne soit "marginalisée", car "seuls les Libyens sont capables de résoudre leur problème et d'établir un État unifié". Ces déclarations sont une réponse aux récentes spéculations selon lesquelles le maréchal pourrait être en faveur de l'indépendance de la région de la Cyrénaïque. 

En tout état de cause, ces déclarations répondent à la pression internationale en faveur d'élections. Dans ce contexte, l'Union africaine (UA) a pris l'initiative de mener la réconciliation et de tenter de débloquer la situation libyenne lors d'une conférence qui se tiendra en janvier prochain en République démocratique du Congo et à laquelle sont invités les principaux acteurs politiques. Saif Al Islam a déjà répondu positivement à l'invitation officielle. Cette initiative, dès 2023, pourrait faire du rêve électoral de la Libye une réalité.

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