Après la guerre, le Liban se concentre sur les efforts de reconstruction

Avec l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, l'attention des autorités libanaises se porte désormais sur la reconstruction des zones les plus touchées par la guerre. À cet égard, les responsables libanais, menés par le Premier ministre intérimaire Najib Mikati, devraient se rendre dans les pays du Golfe afin de trouver des fonds pour les activités de reconstruction, comme le rapporte Al-Arab.
La Banque mondiale estime à 2,8 milliards de dollars les dégâts subis par les habitations au Liban, dont 99 000 ont été partiellement ou totalement détruites.
Toutefois, les analystes connaissant bien les pays du Golfe rappellent que ces derniers avaient précédemment averti les autorités libanaises de la nécessité de se débarrasser de l'influence du Hezbollah et de la République islamique d'Iran, car cela les pousserait à entrer à nouveau en guerre avec Israël.
Les experts consultés par les médias arabes considèrent qu'il est « inacceptable » que les pays du Golfe investissent des milliards dans la reconstruction du Liban pour le ramener à la situation d'avant-guerre. « Les Arabes du Golfe reconstruisent ce qui a été détruit, et l'Iran renvoie le Hezbollah à la guerre avec Israël, à la case départ », affirment-ils.
Si ces nations ont condamné les actions militaires d'Israël au Liban, cela ne signifie pas qu'elles soutiennent le rôle du Hezbollah et ses activités déstabilisatrices.

Les milieux politiques du Golfe espèrent que le sommet prévu dimanche au Koweït confirmera une position unifiée de ces nations contre la guerre, condamnant la destruction du Liban et de Gaza. Cependant, il sera difficile d'émettre une position claire sur le financement de la reconstruction du Liban.
D'autre part, plusieurs pays occidentaux, comme la France, devraient également tenter de persuader les pays du Golfe de s'impliquer dans la reconstruction du Liban. Le président français Emmanuel Macron se rendra en Arabie saoudite au début du mois de décembre et cette question figurera en bonne place dans son programme.
En plus de contribuer aux efforts de reconstruction, le ministre français de la défense, Sébastien Lecornu, a exhorté les pays du Golfe à renforcer et à soutenir les forces armées libanaises afin de sécuriser les zones frontalières après la guerre.

Le cessez-le-feu a révélé non seulement la destruction de plusieurs régions du Liban, en particulier le sud et les bastions du Hezbollah à Beyrouth, mais aussi les défaites subies par la milice soutenue par l'Iran au cours des derniers mois.
Selon Reuters, le Hezbollah pourrait avoir perdu jusqu'à 4 000 personnes, soit plus de dix fois le nombre de tués lors de la guerre d'un mois qui l'a opposé à Israël en 2006. Les autorités libanaises ont estimé à 3 800 le nombre de personnes tuées au cours du conflit, sans faire de distinction entre les combattants et les civils.

Téhéran s'est engagé à aider à la reconstruction. Comme l'a déclaré un officiel libanais à l'agence de presse, le régime iranien « a plusieurs moyens d'obtenir des fonds pour le Hezbollah ». De même, le président du Parlement Nabih Berri, proche du Hezbollah, a appelé les riches chiites libanais de la diaspora à envoyer des fonds pour aider les personnes déplacées.
Le Hezbollah, quant à lui, a indiqué qu'il entendait conserver ses armes, anéantissant les espoirs des Libanais qui pensaient que cette guerre allait enfin contraindre le groupe à les rendre. Par ailleurs, des membres de la milice libanaise ont assuré que la « résistance » se poursuivrait.