La chute d'Al-Assad et la faiblesse du Hezbollah influencent la décision de vaincre les Houthis au Yémen

La chute du régime d'Al-Assad en Syrie et la défaite du Hezbollah au Liban, les deux principaux alliés de l'Iran dans la région, permettent de vaincre les Houthis au Yémen 
Combatientes hutíes recién reclutados durante una manifestación para conmemorar al difunto líder del Hezbolá del Líbano, Hassan Nasrallah, y para mostrar apoyo a los palestinos en la Franja de Gaza, en Saná, Yemen - REUTERS/KHALED ABDULLAH
Des combattants houthis nouvellement recrutés lors d'une manifestation à la mémoire du défunt chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah et en soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza, à Sanaa, au Yémen - REUTERS/KHALED ABDULLAH
  1. Qui sont les Houthis ?
  2. Le parti Al-Islah et le possible renversement des Houthis

Le parti Al-Islah, émanation des Frères musulmans au Yémen, mène une intense propagande sur un possible renversement des Houthis, également connus sous le nom d'Ansar Allah (partisans de Dieu), alliés de l'Iran, et la fin de leur contrôle sur la capitale Sanaa et le reste des régions du Yémen.

La faiblesse croissante de l'Iran, qui perd ses principaux soutiens dans la région après la chute d'Al-Assad et la faiblesse du Hezbollah, affecte les Houthis, qui ne peuvent plus compter sur la protection iranienne. 

De plus, le climat international ne leur est pas non plus favorable, avec le retour du leader républicain Donald Trump à la Maison Blanche, qui a déjà affiché sa fermeté face au réarmement de la République islamique, par rapport à la tiédeur de l'administration Biden. 

Un niño sostiene una pistola mientras los manifestantes, en gran parte partidarios de los hutíes, se manifiestan para mostrar solidaridad con los palestinos en la Franja de Gaza, en Sanaa, Yemen, el 7 de junio de 2024 - REUTERS/KHALED ABDULLAHR
Un garçon tient un fusil alors que des manifestants, en grande partie des partisans pro-Huthi, manifestent pour montrer leur solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, à Sana'a, au Yémen, le 7 juin 2024 - REUTERS/KHALED ABDULLAHR

Qui sont les Houthis ?

En septembre 2014, les partisans de Dieu, un groupe armé du Yémen, ont pris le contrôle de la capitale, Sanaa, pour exiger du gouvernement une plus grande participation des chiites à la prise de décision au Yémen. Les Houthis ont ainsi établi une autorité parallèle à l'autorité yéménite.

Cela a été possible parce qu'au début de l'année, ils se sont soulevés contre Abd-Rabbuh Mansur Hadi, qui avait succédé au président Ali Abdullah Saleh. Par la suite, ils ont conclu un accord avec Salé et ont cherché à le rétablir au pouvoir.

Dans la foulée, les partisans de Dieu ont pris le contrôle de la province de Saada, dans le nord du Yémen, et, début 2015, se sont emparés de la capitale, Sanaa, obligeant le président Abd-Rabbuh Mansur Hadi à fuir à l'étranger.

Les rebelles houthis s'inspirent du Hezbollah, qui leur fournit depuis 2014 une expérience et un entraînement militaire. De plus, ce groupe a l'Iran comme allié, alors qu'il a l'Arabie saoudite comme ennemi commun. 

Combatientes hutíes armados - AP/HANI MOHAMMED
Combattants armés houthis - AP/HANI MOHAMMED

Le parti Al-Islah et le possible renversement des Houthis

Sur le plan politique, le Conseil présidentiel dirigé par Rashada al-Alimi n'a pas annoncé son abandon de l'option de paix que l'Arabie saoudite tente de lancer au Yémen avec le soutien de l'Organisation des Nations unies (ONU).

Le parti Al-Islah et son appel à une décision militaire contribuent à redorer l'image de la branche locale de la confrérie et à la débarrasser des accusations dont elle fait constamment l'objet, à savoir qu'elle est responsable de l'autonomisation des Houthis, puisqu'elle a été la première à être à l'origine des événements qui ont éclaté contre l'ancien président Ali Abdullah Saleh, sous le nom de « révolution de la jeunesse ».

De même, les partis politiques yéménites estiment que la présence des Frères musulmans sur la scène yéménite et leur leadership dans l'appel à la libération de Sanaa pourraient constituer un point faible dans la confrontation avec les Houthis et un facteur d'aliénation pour les autres partenaires, qui ne font pas confiance au groupe et ne veulent pas voir le Yémen passer sous le contrôle des alliés que sont la Turquie et le Qatar. 

Le parti a compris le mécontentement de ses partenaires et a récemment entamé un rapprochement et une réconciliation avec eux, y compris avec les partisans de l'ancien président Salé et de son héritage politique.

Par ailleurs, le dirigeant d'Al-Islah, Abdul Razzaq Al-Hijri, a appelé à oublier les différends du passé « comme une nécessité nationale pour vaincre le coup d'État des Houthis et restaurer l'État ». Il a tenu ces propos lors d'un discours commémorant l'assassinat de Salé, que la confrérie a qualifié de « martyr ».

Le dirigeant d'Al-Islah a également lié ce moment à la reprise de Sanaa, en déclarant que « le soulèvement du 2 décembre, mené par le martyr Salé, était un ajout à la bataille pour le salut national que notre peuple et ses forces loyales mènent pour restaurer l'État ».