Le Conseil de sécurité des Nations unies demande un cessez-le-feu "immédiat" à Gaza

Le Conseil de sécurité des Nations unies a demandé un cessez-le-feu "immédiat" dans la bande de Gaza, alors que la guerre entre le groupe extrémiste palestinien Hamas et l'armée israélienne se poursuit.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a formulé cette demande pour la première fois à la suite d'un vote de 14-0 des membres du Conseil en faveur de la résolution. Les Etats-Unis se sont abstenus dans leur décision, sans utiliser leur droit de veto, et ont ainsi permis l'adoption de la résolution ; rappelons qu'il suffit qu'un seul membre s'oppose à une résolution pour qu'elle n'aille pas de l'avant au sein de l'organe de l'ONU.
Ainsi, pour la première fois en 170 jours de guerre à Gaza entre Israël et le Hamas, le Conseil de sécurité de l'ONU a exigé lundi un cessez-le-feu immédiat, qui durerait tout au long du Ramadan.

La résolution appelle à une cessation des hostilités pendant le mois sacré musulman du Ramadan, ce qui conduirait à "un cessez-le-feu durable et viable". En outre, elle demande au Hamas et aux autres groupes militants de libérer tous les otages pris le 7 octobre.
Elle exige également que toutes les parties impliquées dans le conflit "respectent les obligations qui leur incombent en vertu du droit international à l'égard de toutes les personnes qu'elles détiennent". En outre, elle souligne "la nécessité urgente d'accroître le flux de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza et de renforcer la protection des civils qui s'y trouvent" et réitère sa demande que "tous les obstacles à l'acheminement de l'aide humanitaire à grande échelle" soient levés.
Comme le rapporte Arab News, l'Algérie, membre actuel du bloc arabe au Conseil, a rédigé la résolution en coopération avec d'autres membres élus, dont la Slovénie, la Suisse, le Mozambique, la Guyane, l'Équateur, le Japon et la République de Corée.
Le projet reconnaît les efforts diplomatiques déployés par l'Égypte, le Qatar et les États-Unis pour mettre fin à la guerre, libérer tous les otages et augmenter le volume de l'aide humanitaire fournie à Gaza.

Un conflit armé de grande ampleur sans perspective de résolution proche
La guerre entre Israël et le Hamas fait rage depuis plus de 170 jours, depuis que le groupe extrémiste palestinien a attaqué le territoire israélien le 7 octobre, tuant environ 1 200 personnes. À la suite de cette attaque sanglante, l'État israélien a réagi en lançant plusieurs opérations dans la bande de Gaza.
Les combats dans la bande de Gaza ont déjà fait des dizaines de milliers de morts et la demande internationale de cessez-le-feu est retentissante. Même les États-Unis, grand allié d'Israël au Moyen-Orient, ont exhorté le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu à cesser les hostilités et à empêcher de nouveaux massacres en territoire palestinien, où la population continue de souffrir le plus durement des offensives de guerre et du manque de ressources de toutes sortes.
Jusqu'à présent, les efforts de médiation des États-Unis, de l'Égypte et du Qatar n'ont pas été couronnés de succès. Les négociations au Qatar n'ont pas bénéficié d'une présence israélienne effective, et les discussions des autorités américaines avec le gouvernement israélien en vue d'élaborer un plan de paix ont abouti à des conditions qui n'ont pas été acceptées par le Hamas non plus, car elles ont été jugées plus favorables à l'État israélien.
La solution semble être compliquée par les positions qui s'enveniment entre les parties opposées. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s'est engagé à poursuivre l'offensive israélienne et a critiqué la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur le cessez-le-feu, affirmant qu'elle avait encouragé le Hamas à rejeter une proposition distincte de cessez-le-feu et de libération d'otages.
Alors que la guerre à Gaza entre dans son sixième mois, chaque camp défend sa propre idée de la victoire et rejette les efforts internationaux visant à mettre un terme à une guerre qui continue de faire de nombreux morts.