Israël et le Hamas s'affrontent dans de violents combats près des principaux hôpitaux de Gaza

Israël affronte lundi des combattants du mouvement palestinien Hamas à proximité d'au moins deux hôpitaux de la bande de Gaza, ce qui fait craindre pour le sort des patients, du personnel médical et des réfugiés déplacés dans ces établissements.
Il y a plus d'une semaine, les troupes et les chars israéliens ont lancé une opération autour de l'hôpital Al Shifa, le plus grand établissement de Gaza, dans le nord de la bande de Gaza, et ont également entamé un siège contre l'hôpital Al Amal, dans le sud de la bande de Gaza, à Khan Younis.
Israël affirme avoir lancé des opérations de "précision", mais les agences humanitaires ont mis en garde contre les risques encourus par les civils piégés par les combats.
Sur le plan diplomatique, le Conseil de sécurité de l'ONU vote à nouveau lundi sur un projet de résolution en faveur d'un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza.
Par ailleurs, les discussions des équipes techniques en vue d'une trêve se poursuivent au Qatar.
Après plus de cinq mois et demi de conflit, deux questions préoccupent la communauté internationale : le risque croissant de famine pour la population de Gaza et le projet annoncé d'Israël d'envahir Rafah, une ville du sud du territoire où se réfugient quelque 1,5 million de Palestiniens, dont beaucoup sont déplacés.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s'est rendu en Égypte le week-end dernier à la frontière de Gaza, où il a appelé à mettre fin au "cauchemar sans fin" des 2,4 millions d'habitants du territoire palestinien, qui subissent le siège israélien depuis le début du conflit.
Israël est confronté à une pression croissante de la part de son principal allié, les États-Unis, au moment où le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, doit rencontrer le chef du Pentagone, Lloyd Austin, à Washington.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui dirige une coalition d'extrême droite, a promis de poursuivre ses plans d'invasion de Rafah, avec ou sans le soutien des États-Unis.
La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, a réitéré la position de Washington sur la chaîne ABC au cours du week-end, affirmant que l'invasion de Rafah serait "une grave erreur" et que des "conséquences" pour Israël ne pouvaient être exclues.

"Beaucoup de souffrances"
La guerre a éclaté le 7 octobre à la suite de l'attaque du Hamas contre Israël, qui a fait quelque 1 160 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données israéliennes.
La riposte israélienne a fait au moins 32 333 morts à Gaza, selon le ministère de la santé du Hamas, qui dirige le territoire palestinien depuis 2007.
Les graves pénuries de nourriture et d'eau aggravent les souffrances des civils, en particulier dans le nord de la bande de Gaza.
"Nous n'avons pas de nourriture pour nous donner l'énergie d'aller chercher de l'eau", a déclaré Basam Mohamed al-Hau à Jabaliya.
Falah Saed a déclaré que la population souffrait beaucoup du manque d'eau, l'approvisionnement ayant été interrompu au début de la guerre en raison du siège israélien.

Combats à proximité des hôpitaux
L'armée israélienne affirme combattre les membres du Hamas à proximité d'au moins deux hôpitaux dans la bande de Gaza et a déclaré avoir tué plus de 20 combattants palestiniens au cours des dernières 24 heures.
Les personnes vivant à proximité de l'hôpital Al Shifa disent souffrir de conditions infernales, avec des cadavres dans les rues, des bombardements constants et la détention de nombreux hommes, qui sont forcés de se déshabiller pour être interrogés.
Selon Israël, le bilan de ses opérations dans cette zone est de 170 "terroristes" tués et près de 500 arrestations d'individus liés au Hamas et au Jihad islamique.
A Khan Younis, les troupes israéliennes ont encerclé les environs de l'hôpital Al Amal, empêchant toute admission dans le centre et bloquant la sortie du personnel médical, a indiqué le Croissant-Rouge palestinien.