Les défis du Maroc en 2022

La relance du secteur touristique, la généralisation de la protection sociale et la progression de la vaccination de masse figurent parmi les principaux défis que doit relever le nouveau gouvernement marocain dirigé par le centriste Aziz Ajanuch, afin de retrouver les niveaux d'avant la crise. 

Ce sont les dix principaux défis auxquels le Maroc devra faire face en 2022 : 

LA GÉNÉRALISATION DE LA PROTECTION SOCIALE 

Lancé en avril de cette année par le roi Mohammed VI, ce plan est l'une des principales priorités de l'actuel gouvernement Ajanuch pour faire face à l'impact de la crise sanitaire. Il sera mis en œuvre au cours des quatre prochaines années pour un coût annuel de 51 milliards de dirhams (4,8 milliards d'euros). 

Le plan, lancé cette année, doit couvrir 22 millions de personnes représentant des agriculteurs, des artisans, des médecins et d'autres professions indépendantes d'ici 2022 afin de leur garantir un traitement médical, des médicaments et une hospitalisation. Sa mise en œuvre est un défi pour l'exécutif qui doit trouver les fonds budgétaires nécessaires pour financer ce plan ambitieux. 
 

 LE SAHARA OCCIDENTAL E LA GESTION DE LA CRISE AVEC L'ESPAGNE

La question du Sahara occidental "figure en tête des priorités de la diplomatie marocaine", a déclaré le ministre marocain des Affaires étrangères, Naser Burita, lors d'une récente intervention devant le Parlement pour présenter le budget de son département et les priorités de la diplomatie marocaine en 2022. Le pays du Maghreb propose son initiative d'autonomie comme seule solution à ce conflit. 

Cette priorité déterminera les actions futures de la diplomatie marocaine dans la gestion de ses relations internationales et de la crise actuelle avec l'Espagne. 

BAISSER LA TENSION AVEC L'ALGÉRIE

Un autre des défis auxquels est confrontée la diplomatie marocaine est de désamorcer la crise bilatérale avec l'Algérie voisine après que cette dernière ait rompu ses relations avec Rabat en août dernier, dans un conflit qui semble non résolu à court terme malgré les tentatives de médiation de certains pays du Golfe et de l'Espagne. 

La confrontation bilatérale entre les deux puissances nord-africaines a accéléré la course aux armements (le Maroc a augmenté les dépenses de défense de 6 % dans le budget 2022, ce qui représente 4 % du PIB du pays, par rapport à l'Algérie, qui alloue 6 % de son PIB à la défense). 

ATTEINDRE UNE IMMUNITÉ COLLECTIVE CONTRE LE COVID 

Depuis le début de la pandémie en 2020, le Maroc a réussi à contrôler la propagation du coronavirus grâce à une série de mesures strictes et au lancement d'une campagne de vaccination qui a immunisé plus de 22,8 millions de Marocains. Mais les experts ont récemment mis en garde contre le rythme trop lent de la campagne, alors que le pays est au cœur d'une quatrième vague de l'épidémie avec la propagation de l'omicron. 

Au cours de l'année à venir, le gouvernement aura pour tâche de combattre la méfiance à l'égard du vaccin et de convaincre plus de quatre millions de Marocains de se faire vacciner. 

SOUTENIR LA REPRISE ÉCONOMIQUE 

L'un des défis du Maroc en 2022 est de maintenir le rythme de la reprise économique dans un contexte marqué par l'impact de la covid-19. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que le PIB du Maroc augmentera de 6,3 % en 2021, mais indique qu'en 2022 la croissance s'établira à 3 %, une prévision - imputable à une baisse attendue de la demande intérieure - jugée modeste par rapport aux ambitions du gouvernement de stimuler l'activité économique et l'emploi, et de préserver le pouvoir d'achat des Marocains.

SAUVER LE TOURISME 

La dernière fermeture de la frontière décrétée par les autorités marocaines depuis le 29 novembre dernier, afin d'empêcher la propagation de la variante Omicron, a été un nouveau coup dur qui a encore aggravé les pertes touristiques. Selon les chiffres du ministère du Tourisme, la destination Maroc n'a reçu que 3,7 millions de touristes à la fin du mois de novembre dernier (contre 13 millions en 2019), entraînant un manque à gagner de 50 milliards de dirhams (4,7 milliards d'euros) pour le secteur, une source importante de devises. 

L'Organisation démocratique du travail (ODT) a récemment prévenu que 30 % des professionnels du secteur avaient déclaré faillite. En 2022, le gouvernement marocain a la difficile tâche de relancer ce secteur dans un contexte de grande incertitude et de faire un effort budgétaire pour maintenir les aides au secteur et trouver des alternatives. 

STIMULER L'EMPLOI 

Développer les opportunités d'emploi est l'une des tâches du nouveau gouvernement dans une situation économique marquée par la covid-19, qui génère de l'incertitude. Les dernières prévisions de l'agence marocaine de statistiques, le Haut Commissariat au Plan (HCP), font état d'une hausse d'un demi-point du taux de chômage à 12,8 % au premier semestre de cette année par rapport à la même période en 2020. 

Début 2022, le gouvernement entend lancer le plan "Awrach" visant à garantir des emplois temporaires à 250 000 jeunes. Le projet coûtera à l'État 2,5 milliards de dirhams (238 millions d'euros). 

ACCÉLÉRER LE PLAN ENERGETIQUE

La fermeture en octobre dernier du gazoduc Maghreb Europe (GME), qui approvisionnait l'Espagne en gaz naturel algérien à travers le territoire marocain, en raison de la rupture des relations entre Rabat et Alger, a été un coup dur pour le Maroc, qui perd quelque 200 millions de dollars par an en droits de transit et une partie du gaz avec lequel il produisait 12 % de son électricité.
 
Pour faire face à cette nouvelle situation, le gouvernement marocain a révisé son plan gazier et prévoit de créer une unité flottante de gaz liquéfié, ainsi que d'autres mesures pour atteindre une production annuelle de plus de 3 milliards de mètres cubes de ce combustible d'ici 2040. Le pays du Maghreb doit également relever le défi d'accélérer son plan de transition énergétique et de multiplier les investissements internationaux pour son ambitieux projet d'atteindre 52% d'énergies renouvelables d'ici 2030. 

LE TEST DE LA COUPE D'AFRIQUE 

L'équipe nationale marocaine a pour défi de réaliser de bons résultats lors de la Coupe d'Afrique des Nations (CAF) qui se déroulera au Cameroun du 9 janvier au 6 février. Pour cette compétition, l'entraîneur Vahid Halilhodzic a convoqué une liste de 28 joueurs, dont les joueurs de Séville Bono, Munir et En-Nesyri et le Barcelonais Abde, appelé pour la première fois. 

Cela fait 46 ans que le Maroc a été couronné champion d'Afrique en 1976, et Halilhodzic a la difficile tâche d'essayer de se rapprocher de cet exploit. Mais les analystes ne sont pas optimistes quant aux performances de l'équipe senior et soulignent que malgré le fait que les internationaux marocains jouent dans des ligues de haut niveau en Espagne, en Angleterre et en France, entre autres, ils sont peu familiarisés avec le contexte africain. 

PASSER LA PHASE DE GROUPE DE LA LIGUE DES CHAMPIONS DE LA CAF 

Le tirage au sort de la CAF Champions League - qui se jouera entre février et avril - a placé le Wydad de Casablanca dans le groupe D avec le Petro Atletico et le Sagrada Esperança (tous deux angolais), et avec le Zamalek d'Egypte comme principaux rivaux, et il aura la tâche difficile de vaincre cette grande équipe africaine. 

De son côté, l'autre équipe de Casablanca, le Raja, a été placée dans le groupe C où elle affrontera l'ES Sétif d'Algérie, Amazulu d'Afrique du Sud et Horoya de Guinée. Les attentes sont élevées pour les Verts (triples champions d'Afrique) qui veulent maintenir leur hégémonie continentale et pour les Rouge et Blanc qui veulent réitérer l'exploit de 2017. 

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